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Haïti - Économie : Ralentissement de l’activité économique au 2e trimestre 2015
09/04/2015 11:56:23

Haïti - Économie : Ralentissement de l’activité économique au 2e trimestre 2015
Note sur la Politique Monétaire : deuxième trimestre 2015 / Mars 2015 :

Avant-propos

La Note sur la Politique Monétaire analyse les développements récents observés dans l’économie haïtienne en mettant l’accent sur l’une des principales composantes de la politique économique : la politique monétaire. Elle présente le cadre de la politique monétaire, qui permet de faire le lien entre les différents secteurs de l’économie et la sphère monétaire. Son objectif est de renseigner le public sur l’orientation de la politique monétaire, de rendre compte des dernières décisions prises par les autorités et de dégager les perspectives à court terme pour l’économie nationale.

I. VUE D’ENSEMBLE :

Au deuxième trimestre de l’exercice 2015, la Banque de la République d’Haïti a décidé de garder inchangée la posture de la politique monétaire en maintenant les taux sur les bons BRH à leur niveau de novembre 2014 compte tenu du contexte macroéconomique. L’évolution de la conjoncture a été favorisée, au niveau international, par la reprise de l’activité économique mondiale à un rythme plus modéré et du maintien du statuquo des taux directeurs des banques centrales.

Sur le plan national, les principaux indicateurs trimestriels estimés pour le deuxième trimestre, font état d’un ralentissement de l’activité économique. Cependant, la rationalisation des dépenses publiques, combinée au renforcement des mesures de perception par le Ministère de l’Économie et des Finances, a favorisé une amélioration de la situation des finances publiques.

Au niveau monétaire et financier, les données préliminaires du mois de mars (Données au 18 mars 2015) indiquent une baisse de la base monétaire en rythme trimestriel. Par contre, la masse monétaire (M3) a crû de 3,64 % en raison de la remontée en février 2015 des dépôts du système bancaire, particulièrement des dépôts à vue libellés en devises étrangères. Selon les autres indicateurs financiers, le système bancaire haïtien continue d’être performant, solide et solvable.

II. L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE SOUS-JACENT À LA POLITIQUE MONÉTAIRE :

Poursuite de la reprise de l'activité de l’environnement économique international à un rythme modéré.

La reprise de l'activité économique à l'échelle mondiale s'est poursuivie au deuxième trimestre de l’exercice fiscal 2015, mais à un rythme modéré. Cette reprise mitigée dérive de l’affaiblissement de l’activité dans certains pays exportateurs de pétrole en raison de la forte baisse des prix du pétrole et du recul des prix des produits de base. Dans les dernières évaluations des perspectives économiques mondiales de janvier 2015, le Fonds Monétaire International a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2015 désormais attendues à 3,5 %, soit un recul de 0,3 point par rapport aux estimations d’octobre 2014.

Cette réévaluation est due aux révisions à la baisse des perspectives de croissance pour la Chine, la Russie, la Zone Euro et le Japon, ainsi qu’au recul des prix du pétrole. L’économie américaine est la seule des grandes économies pour laquelle les projections de croissance ont été revues à la hausse. Les cours des produits de base ont évolué à la baisse au deuxième trimestre 2015. L’indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi à un niveau moyen de 180,34 au deuxième trimestre 2015 contre 189,94 un trimestre auparavant, soit un recul de 5,1 % en variation trimestrielle et de 13,5 % en glissement annuel. Cette évolution s’est reflétée dans les prix de tous les produits alimentaires notamment les céréales, le sucre et les viandes.

Aux États-Unis, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 2,2 % au premier trimestre 2015 en variation trimestrielle contre 2,6 % au trimestre précédent. Cette légère décélération de la croissance de l'économie américaine peut-être liée au ralentissement de l'investissement privé et des dépenses de consommation des ménages. L’amélioration de la situation de l’emploi a continué avec un taux de chômage de 5,5 % en février 2015 contre un taux moyen de 5,7 % d’octobre à décembre 2014. Selon les statistiques du Département du Travail américain, le taux d’inflation a atteint respectivement : -0,7 % et -0,2 % en variation mensuelle et en glissement annuel en janvier 2015, contre -0,3 % et 0,7 % en décembre 2014. Dans ce contexte, la Fed a décidé de maintenir inchangés ses taux directeurs.

En République Dominicaine, les premiers cinq premiers mois de l’exercice fiscal 2015 sont également marqués par une période de déflation mensuelle. En effet, de -0,08 % en octobre 2014 à -0,19 % en janvier 2015, le taux d’inflation s’est chiffré à 0,2 % en février 2015. En glissement annuel, il a enregistré une évolution à la baisse en accusant un taux moyen de 1,11 % au deuxième trimestre 2015 contre 2,4 % au premier trimestre. En dépit de cette variation des prix en dessous de la cible de 4 % ± 1 % fixée par la Banque Centrale Dominicaine dans le cadre son programme économique, elle a décidé de garder son taux directeur inchangé à 6,25 % au deuxième trimestre 2015.

Contraction de l’activité économique et décélération des prix intérieurs en variation mensuelle.

Sur le plan interne, les estimations pour les principaux indicateurs trimestriels de conjoncture augurent une contraction de l’activité économique pour le deuxième trimestre 2015 par rapport aux trimestres précédents. En effet, après deux trimestres de croissance positive, l’Indice de la Production Industrielle (IPI) et celui de la Production d’Énergie Électrique (IPEE) ont connu une baisse en se chiffrant respectivement à -2,4 % et -1,4 % au deuxième trimestre de l’exercice fiscal en cours contre des taux de croissance de 3,5 %, et de 5,7 % au trimestre précédent.

Parallèlement, les indices de l’Activité de Construction (IAC) et de l’Activité Commerciale (IACm) affichent des évolutions similaires à -0,9 % et -0,8 % chacun contre 1,8 % et 7 % au premier trimestre 2015. La décision du Gouvernement relative à la rationalisation des dépenses, notamment celles liées aux investissements publics, et l’incertitude entourant le climat des affaires suite aux grèves et manifestations répétées sont autant de facteurs susceptibles d’expliquer le ralentissement de l’activité économique pour la période sous-étude.

L’inflation annuelle a poursuivi son évolution haussière entamée depuis juin 2014. Après avoir atteint 5,8 %, 6,2 %, 6,4 % respectivement en octobre, novembre et décembre 2014, l’inflation annuelle est passée à 6,6 % en janvier et en février 2015. En revanche, en rythme mensuel, l’inflation a atteint son plus bas niveau depuis le début de l’année fiscale 2015 soit 0,3 % en février. Cette décélération des prix à la consommation résulte non seulement de la baisse de la demande suite aux activités festives de fin d’année, de l’augmentation d’un meilleur approvisionnement des marchés en produits alimentaires en raison de la stabilité des prix sur le marché international mais aussi de l’affaiblissement de l’effet de la hausse des cours des produits pétroliers sur le marché local.

Poursuite de la dépréciation de la gourde au deuxième trimestre 2015, mais à un rythme moindre.

La dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain s’est poursuivie mais à un rythme moindre. Après avoir clôturé l’année calendaire sur un taux de dépréciation de 2,6 % en variation trimestrielle, le taux de change du dollar par rapport à la gourde en fin de période s’est porté à 47,17 gourdes au 13 mars 2015, accusant une augmentation de 0,9% par rapport à son niveau de décembre 2014. Cette dépréciation de la gourde a été contenue à cause des interventions des autorités monétaires sur le marché des changes et de la reprise des transferts privés en février 2015.

En effet, de janvier à mars 2015, afin de diminuer la pression sur le marché des changes, la Banque Centrale a injecté 22,9 millions de dollars. Quant aux transferts privés sans contrepartie reçue de l’étranger, ils s’élèvent à 241 millions de dollars entre janvier et février 2015.

Malgré la baisse des prix des produits pétroliers sur le marché international, les importations en valeur de biens et de services, notamment en produits alimentaires, pour le mois de janvier ont continué d’augmenter en raison notamment de la méforme du secteur agricole liée à une mauvaise pluviométrie. Cette pression sur la demande du dollar n’a pas été compensée par les rentrées de devises découlant des exportations et des transferts privés (632,4 millions de dollars ÉU sur les cinq premiers mois de l’exercice, en hausse 9,76 % en glissement annuel). En janvier 2015, ces dernières (Données provisoires), estimées à 53 millions de dollars, demeurent largement inférieures à la moyenne des exportations (83,52 millions de dollars) au cours de la période allant d’octobre à décembre 2014. Conséquemment, la balance commerciale a débuté l’année 2015 sur un solde déficitaire de 238 millions de dollars contre 656,85 millions de dollars au premier trimestre 2015.

Augmentation des recettes accompagnée d'un recul significatif des dépenses

La gestion plus prudente des dépenses publiques, accompagnée de mesures de renforcement des perceptions fiscales par le Ministère de l’Économie et des Finances ont donné lieu à une amélioration de la situation des finances publiques. En effet, l'amélioration de la qualité des perceptions (Elle est traduit par une hausse des recettes sans élargir l'assiette fiscale) et l'élimination de la subvention des produits pétroliers, ont résulté en une augmentation moyenne de 12,5 % des recettes totales en glissement annuel, à 26,839 millions de Gourdes contre 23,857 un an plus tôt.

Du côté des dépenses publiques, un recul de 8 % a été enregistré en rythme trimestriel. Les dépenses sont passées à 15 702 MG au deuxième trimestre de l’exercice 2015 contre 17 milliards au premier trimestre. Sur le semestre, les dépenses publiques cumulées ont enregistré un recul significatif de plus de 39 % pour se porter à 27 milliards de gourdes contre 34 milliards un an plus tôt. En conséquence, les opérations de l’État se sont soldées par une amélioration du solde courant, qui est passé de 23,2 milliards de gourdes en septembre 2014 à 5 894,6 MG en mars 2015. Le financement monétaire s’en est ressorti à 2,8 milliards de gourdes contre 5,2 milliards le trimestre dernier.

III- LES DÉCISIONS DE POLITIQUE MONÉTAIRE AU DEUXIÈME TRIMESTRE 2015 :

Poursuite du resserrement du dispositif monétaire

L’objectif principal de la politique monétaire à la Banque de la République d’Haïti est la préservation de la stabilité des prix afin de sauvegarder la valeur interne et externe de la monnaie nationale. La conjoncture macroéconomique sous-jacente au deuxième trimestre a porté les autorités monétaires à maintenir la posture monétaire.

En effet, les taux d'intérêt sur les bons BRH de 7 ; 28 et 91 jours sont restés à leur niveau de décembre 2014, soit 3 %, 4 % et 5 % respectivement. Le taux de mise en pension est resté inchangé à 12 %. Les taux des réserves obligatoires sur les passifs libellés en devises et en gourde n’ont pas non plus varié ainsi que leur mode de constitution. Cependant, en vue de diminuer les pressions sur le marché des changes, la BRH a procédé a une vente nette de 22,9 millions de dollars ÉU. Ainsi, la dépréciation a été contenue à 0,36 % et 0,48 % en janvier et février avec un taux de change passant de 46,9277 Gourdes à 47,1441 Gourdes pour un dollar ÉU respectivement.

Parallèlement, face à l’excédent de liquidité dans le système bancaire, la Banque centrale a procédé aux opérations d’Open-Market hebdomadaires en vue de ponctionner l’excès de liquidité via les adjudications des Bons BRH. Ainsi, elle a épongé un montant de liquidité équivalent à 7 968 MG au 18 mars 2015. Ces décisions de politique monétaire ont permis de réduire la position nette des banques commerciales. En effet, établie à 4,9 milliards de gourdes au 31 janvier 2015, la liquidité excédentaire des banques est passée à 2,73 milliards de gourdes en janvier et 1,8 milliards de gourdes au 18 mars 2015. 9.0%

Évolution contenue des agrégats monétaires

En termes de résultats, les données préliminaires du mois de mars (Données au 18 mars 2015) indiquent un repli de 4,72 % de la base monétaire au sens du programme et de 0,11 % de la base au sens large par rapport à décembre 2014.

Cette évolution de la monnaie centrale s’explique par la baisse de 4,45 % des créances nettes de la BRH sur le Gouvernement Central et, dans une moindre mesure, celle de 1,14 % des avoirs extérieurs nets de la Banque Centrale. Cette tendance contraire à celle observée au trimestre précédent est liée à la réduction des recours au financement monétaire du déficit de l’État, à la faveur d’une rationalisation des dépenses publiques entamée depuis le début du 2ème trimestre.

Au niveau du passif du bilan de la banque centrale, la monnaie en circulation a chuté de 10,17 %, après le pic saisonnier enregistré en décembre (+18,88 %), dénotant la préférence pour la liquidité des agents économiques en période festive. Parallèlement, les dépôts des banques commerciales à la BRH ont augmenté tant en gourdes (+1,55 %) qu’en dollars (+8,47 %). L’encours des bons BRH est passé à 7 968 MG contre 6 772 MG en décembre, dans le but de limiter la progression de la liquidité excédentaire du système bancaire.

Du coté de la masse monétaire, les données les plus récentes remontant à février 2015, font état d’une croissance de 3,64 % de M3 par rapport à décembre 2014. Étant donné le repli de la monnaie en circulation sur cette période, cette évolution de la masse monétaire est essentiellement tributaire de la remontée au deuxième trimestre des dépôts du système bancaire, particulièrement des dépôts à vue libellés en devises étrangères. En effet, après avoir accusé une baisse de 15,37 % sur les trois premiers mois de l’exercice, ces derniers ont progressé de 15,83 % de décembre 2014 à février 2015.

Au niveau des contreparties de M3, la croissance observée a été principalement soutenue par les créances nettes du système bancaire sur l’État, lesquelles ont progressé de 45 % sous l’effet conjugué du financement monétaire et de la baisse des fonds publics déposés dans les banques commerciales. Quant au crédit au secteur privé, il a accusé une variation à la baisse de -1,26 %, reflétant le resserrement des conditions monétaires et l’effet d’éviction du crédit public. Le crédit en gourdes s’est relativement stabilisé (+0,58 %) tandis que le crédit en dollars a diminué de 3,61 % sous l’effet des mesures prises au cours du trimestre précédent.

Poursuite de la bonne performance, de la solidité et de la solvabilité du système bancaire

Selon les données sur les indicateurs financiers au premier trimestre de l’exercice fiscal 2015, le système bancaire haïtien continue d’être performant, solide, solvable, malgré une détérioration de la marge d’intermédiation sur les taux d’intérêt suite aux dernières décisions relatives à la de révision des taux sur les bons BRH. En effet, le bénéfice net cumulé pour le premier trimestre 2015 s’est établi à 752,5 millions de gourdes, soit une hausse de 28,9 % en glissement annuel, qui s’est manifestée au niveau de toutes les composantes des revenus d’intérêt (19,3 %) et des autres revenus (15,9 %). Ce résultat est également obtenu malgré l’augmentation des dépenses d’exploitation (12,6 %). Par ailleurs, sur la même période, le produit net bancaire a connu une croissance trimestrielle de 17,7 % pour s’établir à 2,8 milliards de gourdes.

Au niveau du bilan, l’actif total du système bancaire a connu une légère croissance de 0,2 % en rythme trimestriel, à 194,8 milliards de gourdes, dû notamment à la progression des dépôts (0,6 %), des obligations à vue (2,6 %) et de l’avoir des actionnaires (5,2 %). Les obligations à terme représentent la seule rubrique à se contracter au niveau du passif, soit de -16,6 %.

Par ailleurs, la structure financière du système s’est renforcée notamment à travers le ratio de capitalisation « Avoir des actionnaires en pourcentage de l’actif » qui s’est établi à 7,96 % au premier trimestre 2015 contre 7,58 % au quatrième trimestre 2014 et 7,43 % un an auparavant. Les dépôts en pourcentage de l’actif ont également connu une faible hausse au cours du premier trimestre 2015 comparativement au dernier trimestre de 2014, passant de 81 % à 81,4 %. L’évolution de ces deux ratios indique que les actifs du système ont crû moins rapidement que les dépôts et l’avoir des actionnaires.

De son côté, la qualité du portefeuille de prêts, mesurée entre autres par le taux des improductifs s’est établie au premier trimestre de l’exercice fiscal 2014-2015 à 4,26 %, soit une détérioration de 1,26 point de pourcentage en variation trimestrielle. Cette situation est surtout due à l’augmentation plus que proportionnelle des prêts improductifs bruts par rapport à celle des prêts bruts, constatée notamment dans les secteurs « Hôtels, motels et pension ». Cependant, en glissement annuel, ce ratio s’est stabilisé.

Par ailleurs, les banques se sont moins provisionnées. Les provisions pour créances douteuses en pourcentage des prêts improductifs bruts ont reculé à 54,88 % en décembre 2014, contre 72,08 % trois mois auparavant.

Quant aux ratios de rentabilité ROA et ROE, en glissement annuel, le premier s’est amélioré de 22 points de base, à 1,55 %, et, le second a évolué favorablement de 248 points de base à 19,89 %. Cette évolution positive de ces deux indicateurs est causée d’une part par la hausse plus que marquée du bénéfice net par rapport à l’actif (dans le cas du ROA), et d’autre part, par la progression plus que proportionnelle du résultat net par rapport à l’avoir des actionnaires (dans le cas du ROE). Cependant, le niveau atteint pour ces deux ratios pour le système bancaire est en phase avec les standards internationaux requis.

Les données disponibles jusqu’au 17 janvier 2015 pour l’exercice en cours font état d’une détérioration de la marge d’intermédiation sur les opérations en gourdes, tandis que celle sur les opérations en dollars ont évolué en dents de scie. Au vu de ces résultats, les impacts des dernières décisions de politique monétaire prises en décembre relatives au relèvement des taux d’intérêt sur les bons BRH de différentes maturités se font déjà ressentir sur les taux d’intérêt débiteurs et créditeurs.

En effet, comparé à décembre 2014, les taux sur les DAT et les prêts en gourdes ont en moyenne accusé une augmentation de 3 et 62 points de base, respectivement à 2,40 % et 19,06 %. Cependant, la hausse plus que poussée des taux sur les prêts par rapport aux taux sur les DAT a augmenté la marge d’intermédiation en la faisant passer de 16,07 % en décembre 2014 à 16,66 % au 17 janvier 2015. Concernant les taux sur les dépôts d’épargne, pris en moyenne mensuelle, ils ont gagné 27 points de base pour s’établir à 0,42 %, soit le second taux historique le plus élevé depuis octobre 2012.

Par ailleurs, la marge d’intermédiation sur les opérations en dollars a augmenté en janvier 2015 atteignant 9,8 %, soit une détérioration de 3,96 points de pourcentage en rythme mensuel. Cette évolution est due notamment à la croissance des taux sur les prêts qui ont engrangé 1,61 % sur la période, tandis que ceux sur les DAT ont baissé de 2,35 %, à 0,51 %.

IV- PERSPECTIVES :

Les perspectives relatives à l’évolution de l’économie haïtienne à court et moyen terme renvoient à une progression stable des prix tenant compte des prévisions pour le prochain trimestre et à un ralentissement de l’activité au regard de la révision à la baisse du budget de la République pour l’exercice en cours. En effet, l’évolution des prix devrait bénéficier de la déflation enregistrée chez nos principaux partenaires commerciaux et de la stabilité continue des cours des produits de base sur le marché international. Ceci se reflète dans les prévisions de l’inflation qui tablent sur une hausse du taux de 20 points de base pour atteindre 6,8 % en mars 2015 avant de baisser pour s’établir à 6,4 % et 6,3 % respectivement en avril et en mai.

Le maintien de la politique monétaire accommodante par la Fed et le statu quo des taux directeurs en République Dominicaine devraient être favorables à la conduite de la politique monétaire par la BRH. Au niveau local, l’amélioration de la situation financière de l’Etat a contribué à une réduction du déficit budgétaire et par voie de conséquence à une baisse du financement monétaire, ce qui est favorable au renforcement de la valeur de la monnaie locale. Cependant, le mouvement de hausse du taux de change qui a été observé à la fin du deuxième trimestre 2015, alimentée par une relative raréfaction de l’offre de devises sur le marché des changes, pourrait amener la BRH à resserrer davantage les conditions monétaires. Toutefois, l’amélioration de la situation des finances publiques pourrait induire une réduction de la demande de devises qui contribuerait à contenir la dépréciation de la gourde.

Par rapport aux perspectives de croissance économique, l’effet de levier direct et indirect associé aux dépenses d’investissement du Gouvernement sur l’activité économique devrait être atténué en raison de la révision à la baisse de ces dernières.

Ainsi, la politique monétaire de la Banque Centrale pour les prochains mois, devrait tenir compte de l’évolution de la conjoncture nationale et internationale afin de prendre les décisions nécessaires et appropriées pour la préservation de la valeur interne et externe de la monnaie nationale.

HL/ HaïtiLibre

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