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Haïti - Politique : Le Dialogue National pour la stabilité et le développement d’Haïti 30/04/2012 10:30:09 Dans le présent article nous voulons mettre en garde les décideurs de ce pays : les forces morales, le secteur privé des affaires, la société civile, les élus, du danger qui plane au-dessus de nos têtes comme une épée de Damoclès s’ils refuseraient d’assumer leur responsabilité face à cette Nation haïtienne meurtrie, bafouée, déçue et désorientée. Nous assistons impuissants à la dégénérescence de notre société, la trivialité fait loi, l’immoralité s’impose en maître dans une Haïti où jadis les valeurs humaines, morales et éthiques étaient considérées comme sacrosaintes. Il est triste de constater cette fragilité de notre pays, rendu plus vulnérable encore par la cupidité des uns, l’insouciance des autres et par un déficit de leadership de nos dirigeants. Que voulons-nous donc faire de ce pays que nos ancêtres nous ont légué au sacrifice de leur vie ? N’est-il pas venu le moment de faire une halte pour nous ressaisir et redémarrer sur de nouvelles bases ? N’est-il pas venu le moment de nous questionner, de concerter et de dialoguer afin de résoudre nos problèmes sociétaires ? Les Présidents des deux Chambres du Parlement haïtien, le Sénateur Simon Dieuseul Desras et le Député Levaillant Louis-Jeune ont conjointement exprimé, dans un « Appel à la nation », leurs inquiétudes face à la dégradation du climat politique, ils ont exclamé à raison « Haïti est en danger ! ». Ils invitent tous les secteurs à sortir de leur mutisme pour défendre les acquis démocratiques de 1987. Nous voulons à notre tour inviter toutes les citoyennes et tous les citoyens à contribuer chacun en ce qui le concerne à concrétiser l’idée du Dialogue National, seul capable de réconcilier la Nation tout entière et de favoriser l’entrée d’Haïti dans la modernité. Nous ne pouvons plus accepter que nos valeurs s’effritent, que nos institutions chancellent, que nos sœurs et nos frères ne puissent concevoir leur futur dans leur propre pays, que nos familles déjà disloquées perdent tout espoir d’un lendemain meilleur, que nous ne soyons plus maîtres de notre destin, que l’avenir de notre Nation soit ainsi hypothéqué. Chère concitoyenne, cher concitoyen, le Dialogue National réclamé à cor et à cri par tous les secteurs de la vie nationale est notre unique porte de sortie. Nous devons mettre un terme à ces crises interminables. Il convient de rappeler que l’initiative d’un Dialogue National n’est pas nouvelle dans notre histoire de peuple. Nous l’avons déjà expérimenté sous différentes appellations : entente, conférence, congrès, entrevue, etc. On se rappelle de la fameuse Conférence de Port-au-Prince. Sous l’instigation de Roume, les généraux Toussaint, Rigaud, Bauvais, Laplume, se réunirent à Port-au-Prince le 12 janvier 1799. Après de violentes colères, Rigaud accepta les propositions de Roume, il reconnut Toussaint comme chef hiérarchique, et renonça au contrôle des arrondissements de Léôgane, Grand-Goâve, Miragoâne. Ce qui mit fin à la guerre du Sud. L’Entrevue du Haut-du-Cap, le 13 octobre 1802, Pétion et Dessalines avaient arrêté un plan de guerre contre les français, ils avaient convenu que Dessalines serait le Général en chef des insurgés. Le Congrès de l’Arcahaie, le 18 mai 1803, Pétion et Dessalines réunirent les officiers de l’Ouest et des quartiers voisins, ils décidèrent de la création du drapeau et l’unité de commandement fut confiée à Dessalines. L’Entrevue du Camp-Gérard en 1803, Dessalines confia le commandement à Geffrard, comme il l’avait fait dans le Nord-Ouest où il nomma Capois, Général de brigade et Commandant de Port-de-Paix ; dans l’Ouest où il nomma Pétion, Général de division. L’Entrevue du Camp-Gérard permit de dissiper l’antipathie que nourrissait le Sud contre Dessalines. Même dans notre histoire récente nous pouvons citer des tentatives réussies ou non d’un Dialogue National. La tentative du Sénateur Turnep DELPE pour lancer son projet de Conférence Nationale ; Les Négociations de Governor’s Island, au large de New-York, aux États-Unis, en 1993, pour tenter de concilier les protagonistes de la crise née du coup d’État du 30 septembre 1991 ; Les réunions préparatoires au Dialogue National, lancées en 2005, sous l’égide du Gouvernement de Transition ; Le Congrès de l’Arcahaie du Groupe des 184 pour présenter son Contrat social. Maintenant le pays ne peut plus attendre, nous risquons de plonger dans un gouffre sans fond. Nous devons trouver les voies et moyens pour concrétiser l’idée du Dialogue National. Nous réitérons cet appel que nous avons plus d’une fois lancé à toutes les forces vives de la Nation principalement aux forces morales afin qu’elles s’engagent à lancer le processus du Dialogue National. Il y va de l’avenir de notre Nation, de celui de nos familles et de nos enfants. Le peuple haïtien depuis longtemps rêve d’une stabilité politique et économique, d’une paix sociale, d’un développement durable et intégral. C’est à se demander si les décideurs nourrissent le même rêve que ce peuple. Puisse Dieu nous venir en aide ! » Dr. Ricardo Augustin Lire aussi : https://www.haitilibre.com/article-5254-haiti-politiqueen-route-vers-le-dialogue-national.html HL/ HaïtiLibre
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