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Haïti - Politique : «Haïti est trop riche, pour être pauvre» (dixit Pamela White) 09/12/2012 08:25:16
Discours de Pamela White : « Monsieur le Premier Ministre, Distingués invités, Mesdames et Messieurs, C’est un plaisir de vous souhaiter la bienvenue chez moi cet après-midi, et de continuer la tradition annuelle de la célébration des fêtes de fin d’année entre l’Ambassade américaine et la AmCham. Depuis mon arrivée en Haiti, j’ai eu le plaisir de rencontrer le Président de la AmCham et le Conseil d’Administration, ainsi que beaucoup d’entre vous qui êtes ici ce soir. Je suis donc fière d’avoir à mes côtés mon bon ami Philippe Armand, et je tiens à remercier la AmCham et tous ceux qui ont, avec enthousiasme, sponsorisé cette soirée. L’Ambassade américaine à Port-au-Prince et la AmCham-Haïti ont une longue histoire de coopération dans les efforts pour encourager les échanges commerciaux, les investissements entre nos deux pays, et a garantir que l’économie haïtienne arrive à créer des emplois tout en rendant les Haïtiens plus indépendants. Je suis fière de pouvoir dire que notre relation avec la AmCham est plus étroite que jamais. Je suis impressionnée par le travail que la AmCham accompli en vue de supporter les entreprises haïtiennes et américaines, et de faire la promotion d’Haïti comme une destination d’affaires. Avec le support des organisations comme la AmCham, Haïti a une opportunité historique pour attirer l’intérêt, l’énergie et le capital de la communauté internationale des affaires, et de faire avancer l’économie haïtienne de manière passionnante. Beaucoup d’entre vous savent que ce n’est pas mon premier poste en Haiti. J’ai antérieurement travaillé pour l’USAID ici de 1985 à 1990. Lorsque je suis arrivée en Haïti en 1985, les entreprises se développaient. Étant à leur sommet, les manufactures employaient 100,000 ouvriers, plaçant le pays au centre de l’activité économique dans la Caraïbe. Les bateaux de croisière amenaient des centaines de milliers de touristes en Haïti chaque année, non seulement sur les grandes plages, mais également vers les grandes villes, contribuant ainsi à l’économie haïtienne. Toutefois, avant que je laisse Haïti cinq ans plus tard, ce pays avait déjà perdu beaucoup de cette prospérité. Je suis donc heureuse d’être revenue à un moment où Haïti atteint une certaine ascension, au moment où elle est sur la bonne voie, que le gouvernement et le secteur privé travaillent ensemble pour apporter de grands changements, et pour travailler dans le sens des objectifs fixés par le Président et le Premier Ministre afin qu’Haïti soit une économie émergente dès 2030. En travaillant ensemble pour améliorer le climat des affaires en Haïti, pour développer l’économie et créer des emplois, il est important de montrer Haïti sur son meilleur jour, de faire comprendre qu’elle possède de grandes potentialités, que le pays dispose de gens assidus, capables de travailler ardemment, que le pays possède beaucoup de ressources naturelles, et qu’il peut compter sur des partenaires engagés. Toutefois, il est également important de se poser de sérieuses questions. HAÏTI EST TROP RICHE POUR ÊTRE PAUVRE! Pourquoi les entreprises ne viennent-elles pas en Haïti? Et qu’est-ce qui est fait pour changer cela ? L’image d’Haïti est ternie au niveau international, il n’y a pas de doute. Beaucoup d’entre vous travaillent à changer la situation, et moi, également, je travaille à améliorer l’image qu’on a d’Haïti. Je dois vous dire qu’à chaque fois que les pneus brûlent dans les rues, que des pierres sont lancées de part et d’autre, c’est l’image d’Haiti qui est ternie. La violence n’est bonne ni pour Haïti ni pour vous. Cette administration a la volonté et est disposée à écouter et à discuter des moyens pouvant aider à améliorer Haïti, et corriger les erreurs. ACCOMPAGNEZ-LES! Bien sur, les problèmes auxquels sont confrontés le pays ne sont pas seulement liés à son image. Les investisseurs qui viennent en Haïti ont trop longtemps été découragés, incertains de pouvoir mener des affaires ici, à cause des infrastructures précaires, une alimentation électrique précaire et couteuse, pour ne citer que quelque des grands défis rencontrés ici. Les investisseurs et les investissements se détournent d'Haïti, parce qu'ils ne croient pas que l’État de Droit est fort et craignent que leurs droits ne soient protégés. Mais je crois, qu’Haïti a désormais un gouvernement engagé à établir un État de Droit et à consolider les institutions démocratiques. C’est un travail en cours. Et des progrès sont réalisés. La police s’améliore de jour en jour. Nous avons finalement un CSPJ [Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire] qui fonctionne, et qui est engagé dans une Haïti où la corruption, où les pots de vin ne sont pas tolérés. Nous avons un corps de professionnels qui ne favorise pas votre nom de famille, ou votre richesse, nous sommes au début de quelque chose de très positif. N’ARRETEZ PAS le progrès ! Haïti ne peut pas se permettre de marcher à reculons. Ne permettons pas que cela arrive ! NOUS TOUS qui sommes ici ce soir méritons de vivre dans une Haïti honnête. J'ai vraiment le sentiment qu'il y a un élan en Haïti pour changer la façon dont le gouvernement et les entreprises interagissent, et pour donner au secteur privé la certitude dont elle a besoin pour prendre des décisions d'affaires sensées. Il y a aujourd’hui l'attention dont Haïti avait besoin pour réformer le code de commerce du pays, adopter des lois modernes au niveau bancaire, lutter contre le blanchiment d'argent, faciliter le commerce électronique, et réellement ouvrir l'économie d'Haïti au 21ème siècle. Il y a des efforts en cours en vue de réduire le temps d’enregistrement d'une entreprise, permettant à beaucoup plus d'acteurs d'intégrer l'économie formelle et de contribuer à l'assiette fiscale du pays. Nous sommes loin de l’objectif visé, mais des progrès sont réalisés. Je salue ces efforts, et je vous assure du support inconditionnel du gouvernement américain dans ces initiatives. Pour maintenir l'élan, le secteur privé doit défendre les réformes qui favorise des entreprises, qui sont convenables non seulement à leur fondement, mais qui assureront également que la croissance et la prospérité sont largement partagées au sein de la société haïtienne. Durant des années, l'état déplorable des infrastructures d'Haïti a retardé l'entrée des marchandises dans le pays et entravé les efforts des exportateurs. Aujourd'hui, des routes se construisent à travers le pays, et je suis fière de dire que les États-Unis supportent ces projets si nécessaires, avec un accent particulier sur des routes indispensables pour les agriculteurs d'Haïti, facilitant le transport de leurs marchandises vers les marchés. Depuis 2011, les États-Unis ont aidé à construire ou à réparer plus de 63 kilomètres de routes en Haïti et au cours des cinq prochaines années, nous envisageons de réhabiliter jusqu’à 250 kilomètres de routes additionnelles. La construction de nouveaux ports est en planification pour Haïti, et les anciens ont été réhabilités. Le gouvernement d'Haïti travaille à élargir l'accès aux ports à travers tout le pays; les États-Unis sont impliqués dans toutes ces initiatives. Les aéroports les plus importants d'Haïti sont en cours de rénovation. Le terminal de passagers qui a récemment été inauguré à l'Aéroport International Toussaint Louverture est un rêve devenu réalité. Je me souviens avoir marché dans ce terminal délabré en me disant "C’EST DONC CA HAÏTI !". Maintenant, le terminal flambant neuf enverra un nouveau message aux visiteurs étrangers tout comme aux Haïtiens - Haïti est ouverte aux affaires et aux opportunités. La piste de l’aéroport du Cap-Haïtien récemment élargi peut recevoir des gros avions à réaction pour la première fois de son histoire, avec la promesse d’assurer des itinéraires internationaux en vue d’encourager les affaires et le tourisme. Dans tout le pays, des hôpitaux et des écoles sont en cours de rénovation, et de nouvelles écoles et nouveaux hôpitaux sont également en cours de construction. Au cours des 24 derniers mois, en partenariat avec le gouvernement haïtien, les États-Unis ont aidé à rénover 11 établissements de santé et ont réhabilité les bâtiments provisoires de 120 écoles. Actuellement, nous finançons la construction d’établissements permanents pour 7 écoles. Au fur et à mesure que les revenus du gouvernement s’accroissent, Haïti va faire encore plus pour s'assurer que ses habitants soient bien éduqués et aient accès aux soins de santé. Selon un rapport indépendant publié en 2012, le pourcentage d’enfants enregistrés dans le système primaire en Haïti s’élève à 77.2%, contrairement au 49.6% en 2005. Le Président Martelly a fait de l’accès à l’éducation l’un des objectifs primordiaux de son gouvernement, et ces chiffres sont la preuve que les générations futures d’Haïti sont en train de recevoir les opportunités qu’elles méritent pour réussir. Les coûts de l’énergie en Haïti ont, trop longtemps, été classés parmi les plus élevés de la région, et le système d’alimentation en énergie a été, au mieux, erratique. Cela a un effet dissuasif inacceptable pour les investissements, particulièrement dans le secteur de la manufacture. Cependant, des efforts sont en cours pour améliorer la production, la transmission et la distribution de l’électricité, pour moderniser les circuits et les sous-stations, et pour réparer les centrales vieillissantes telles que la Centrale hydroélectrique de Péligre. Les États- Unis ont joué également un rôle dans ce secteur, avec la construction d'une centrale électrique d’une capacité de 10 mégawatts dans le Nord d'Haïti, qui permet non seulement de fournir une énergie fiable, abordable au Parc Industriel de Caracol, mais qui fournira également de l'électricité aux communautés et entreprises qui, auparavant, n’étaient pas sur le réseau. Nous prévoyons également de soutenir le développement d'une centrale d'énergie renouvelable, qui alimentera la centrale de Caracol avec de l'énergie propre, réduisant éventuellement sa consommation en carburant. En plus, nous soutenons actuellement les efforts du gouvernement haïtien visant à rendre l’Electricité d'Haïti (EDH) financièrement indépendante, y compris avancer dans des travaux essentiels pour la réparation des sous-stations dans la région de Port-au-Prince et travailler en étroite collaboration avec le Directeur Général des services publics pour identifier d'autres besoins essentiels ; tout cela au fur et à mesure que nous participons activement dans des discussions multi-sectorielles sur les moyens de moderniser le secteur de l'électricité. Le Gouvernement souhaite augmenter la capacité de production électrique à 500 mégawatts en 2016, ce qui est un objectif louable et faisable si nous travaillons tous ensemble. J’insiste ces défis, parce qu'ils sont réels, et parce que nous devons rester concentrés à les résoudre si le secteur privé haïtien veut réussir. Le changement transformateur ne peut arriver qu’à travers les investissements du secteur privé et les emplois qu'il crée. Je souligne tout ce qui est en train d’être accompli en vue de surmonter ces défis parce que je crois qu'il est important de lutter contre la négativité et contre la mentalité que tout est normal et acceptable en "Haiti Chérie." Il faut éviter tout cynisme et comportement irrespectueux. Ne gaspillons pas notre temps ! Nous avons de bonnes choses dont nous pouvons discuter, commençons MAINTENANT. Je voudrais terminer avec une note sur la coopération entre le gouvernement et le secteur privé dans ce pays. Avec plus de trente ans d'expérience dans le domaine du développement, j'ai vu beaucoup trop de projets bien-intentionnés du gouvernement, qui n'ont pas impliqué le secteur privé, qui n’ont pas donné aux gens un intérêt personnel dans leur réussite; et qui ce sont, de ce fait, révélés pas viables. Un développement économique réussi doit créer des emplois. Il doit apporter la dignité aux ouvriers et la sécurité à leurs familles. Je suis donc convaincue que le secteur privé joue et continuera à jouer un rôle important dans le développement d'Haïti. Je tiens à louer le gouvernement pour les efforts récemment accomplis pour tendre le bras au secteur privé, à lui demander conseils, et à en faire un véritable partenaire dans la quête d’une indépendance économique en Haïti. Je tiens à féliciter la communauté des affaires, y compris la AmCham-Haïti, de partager votre expérience et vos idées dans un effort à faire de ce pays un meilleur endroit. Je suis très heureuse de revenir en Haïti. Parce que je crois sincèrement, qu’Haïti est à un tournant crucial de son histoire, pleine d’opportunités extraordinaires et d'espoir. Je crois en l'avenir d'Haïti, le gouvernement américain veut le succès d’Haïti, et en travaillant ensemble, nous pouvons convaincre la communauté internationale des affaires à venir investir en Haïti et en ses rudes travailleurs. Je suis impatiente de travailler avec vous tous pour faire d'Haïti un pays encore plus fier et plus prospère. Enfin, je tiens à partager avec vous le nouveau slogan de notre ambassade qui est : "Nous rêvons, nous réalisons." Ensemble, nous pouvons faire en sorte que les rêves d'Haïti et des Haïtiens deviennent réalité. Comme je l'ai dit tantôt: HAÏTI EST TROP RICHE POUR ÊTRE PAUVRE. Si vous ne vous souvenez de rien de ce que j'ai dit ce soir, rappelez-vous cette simple phrase parce que vous seuls êtes capables de donner vie à cette richesse. Merci beaucoup. » HL/ HaïtiLibre
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