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Haïti - Élections : Interdiction de publier les tendances de votes, illégale !
22/03/2011 11:58:15

Des responsables d’organisations de la société civile impliquées dans l’observation du scrutin de dimanche dernier : le Conseil National D’Observation (CNO), le Conseil Haïtien des Acteurs Non Etatiques (CONHANE) et l’Initiative de la Société Civile (ISC), ont qualifié d’illégale la décision du Conseil Electoral Provisoire (CEP) prise dimanche soir, interdisant la publication des tendances du vote avant la publication officielle des résultats préliminaires [le 31 mars].

Noel Laguerre du Conseil National D’Observation (CNO) affirme que « Ce n’est pas une décision légale ». Toutefois, afin de collaborer avec le CEP et éviter une mauvaise interprétation, il a fait savoir que son institution ne publiera pas d’informations sur ce sujet.

Rosny Desroche, le directeur de l’Initiative de la Société Civile (ISC), qualifie lui aussi d’illégale la mesure du CEP d’interdire toute publication des tendances, précisant que « la loi électorale n’interdit nullement qu’on publie les tendances des votes » rappelant que « les procès-verbaux des dépouillements sont publics puisque affichés dans les centres de votes. »

Edouard Paultre, Responsable du Conseil Haïtien des Acteurs Non Etatiques (Conhane) a fait savoir qu’« il s’agit là d’une décision anormale n’ayant aucune base légale. » Il rappelle que partout dans le monde, les tendances sont connues seulement quelques heures après la fermeture des bureaux de vote. Selon lui, si les résultats sont affichés, les tendances peuvent être connues et publiées.

Il est bon de préciser que les tendances de vote, sont représentatives seulement : si elles sont mises en relation avec le nombre de bureaux de vote concerné, le nombre d’électeurs et le pourcentage que ces données représentent sur l’ensemble de l’électorat au niveau national.

HL/ HaïtiLibre

pm
Posté le 23/03/2011 23:58:25
@Kool Groove appelle «apaisement social» une bombe à retardement générée par la suspicion du camp «présumé» gagnant. Que va-t-il se passer quand l'autre camp et c'est ce qui est en train de se passer, commence à prendre du poil de la bête. Ne vois-tu pas, cher ami, que l'autre camp, après avoir critiqué les médias qui publiaient les tendances commencent à se proclamer gagnant dans 4 départements? Il ne faut pas confondre stratégie d'un camp et chantage médiatique. Il ne faut surtout pas avoir peur de l'information, car tot ou tard elle sera plublique.

Kool Groove
Posté le 23/03/2011 08:30:26
@pm a demandé « "Pourquoi ces organisations de la société civile qui dénoncent l'illégalité, acceptent de coopérer? » Deux mots: apaisement social. Et je suis du meme avis... On est encore à l'abécédaire de l'expérience démocratique, il faut y aller à pas mesuré, sinon on risque de chambarder tous nos acquis.

pm
Posté le 23/03/2011 00:38:21
Si l'interdiction du CEP est illégale personne n'est contraint à la respecter. Alors pourquoi les principaux médias haitiens se sont abstenus de tout commentaires sur les «prétendus résultats»? Pourquoi ces organisations de la société civile qui dénoncent l'illégalité, acceptent de coopérer?

Hypau
Posté le 22/03/2011 17:07:45
Sur le plan légal et même logiquement tout simplement, je pense que les réactions de ces organisations sont tout à fait légitimes et bien fondées. Parce qu'on doit arrêter de nous faire croire qu'on vit dans un petit bourg. Le CEP s'est toujours comporté en belligérant à l'égard de la population. Même en sachant qu'il est dans l'illégalité, il essaye d'intimider les gens. Logiquement, quand on sait que les résultats du scrutin sont affichés dans les bureaux de vote, on doit se demander pourquoi les médias ne devraient pas les relayer! J'ai dit bien : relayer; puisque c'est déjà publié. L'histoire de dérapage dont a parlé le CEP est tout simplement un prétexte. Car il ferait mieux de demander aux candidats de faire appel au bon sens de leurs partisans. Dans le même sens, il aurait aussi pu demander aux médias de faire attention à ne pas rentrer dans les statistiques, en prenant soin de relayer seulement les tendances. Et là encore, c'est à l'appréciation de chacun. Parce que dès que le processus de vote a été clôturé, on devrait pouvoir commencer à connaitre les premiers chiffres témoignant de la tendance des votes. Dans tous pays sérieux, les électeurs ont la possibilité d'avoir une idée des résultats du vote, dès les premières heures qui suivent la fin du scrutin. En Haïti la corruption veut qu'on doive toujours attendre encore et encore avant d'avoir des résultats; le temps de manipuler les votes. Mais je pense que maintenant, le peuple veille.

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