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Haïti - République Dominicaine : Business cruelle de la mendicité haïtienne? 07/06/2010 10:14:33 Ils sont là, près de l'angle de Pedro Henriquez Ureña Tiradentes, sur Abraham Lincoln et sur d’autres avenues fréquentées de Santo Domingo, le visage couvert de sueur, avec leurs grands yeux ouverts et leur sourire blanc comme la neige, encore dans l'enfance. Enfants Haïtiens des deux sexes ils tendent leurs mains ouvertes réclamant quelques pesos. Depuis le séisme, cette présence est devenue plus visible dans la capitale, nul ne peut les ignorer, sur les trottoirs, se faufilant au travers de la circulation, frappant aux vitres des voitures pour demander.. encore et encore.... Les enfants noirs de la misère envahissent progressivement les trottoirs et les rues. Il y aussi quelques adultes, des femmes principalement, portant leur bébé ou enceintes qui cherchent à survivre... Au delà d’une image de détresse qui ne laisse personne indifférent, certains s’interrogent sur l’existence de groupes de criminels dominicains ou haïtiens qui placeraient ces enfants dans la ville pour collecter l’argent en se servant d’une tragédie humaine. Vrai ou fausse, cette hypothèse circule dans de nombreux milieux. Mais, il y aussi la cruelle réalité, celle d’enfants illégaux, véritable mendiants qui cherchent dans ce pays étranger une nouvelle façon de survivre loin de leur pays ou ils ont tout perdu. En République Dominicaine, la situation est plus ouverte et plus «démocratique» qu’avant le séisme,« tolérée» [jusqu’à quand?] pour des questions humanitaire [ou politique] elle n’en est pas moins de plus en plus inacceptable au yeux de la population qui se montre parfois agacée d’être ainsi sollicitée. Les autorités rappellent qu’il ne faut oublier que ce sont des enfants qui sont impliqués, des enfants qui grandiront dans les rues et que ce n’est pas une solution acceptable. Pour le psychiatre Mejias Cesar Mella, «il est nécessaire de mettre en œuvre une évaluation d'urgence pour examiner la situation, qui devrait impliquer le ministère de l'Intérieur et la police, la Coordination nationale des enfants et des adolescents du Procureur général de la République » Il estime qu’il faut mettre en place des places hébergements, avec des soins de santé et une assistance psychologique, il faut quantifier la situation, rescencer ces enfants et rechercher leurs parents afin qu’ils retrouvent leurs familles. « la rue n’est pas un habitat convenable pour les premières années de la vie d’un enfant » précise-t-il. Une situation qui ne se limite pas seulement à la Capitale mais qui existe à l’identique dans de nombreuses autres villes du pays. Espérons seulement que les autorités de la République Dominicaine sauront réagir avec humanité et qu’elles ne procéderont pas, comme ce fut souvent le cas par le passé, à un «nettoyage de la ville» suivit de reconduites à la frontière. HL/ HaïtiLibre
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