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Haïti - Culture : Lancement de l’initiative «Femmes et encre» 10/03/2013 10:03:34 Allocution de Josette Darguste : « [...] Je suis heureuse de vous accueillir ce soir dans le cadre de la commémoration de la Journée Internationale de la Femme. Je dois d’abord vous remercier d’avoir répondu à l’invitation en dépit du court délai. L’heure n’est certes pas aux grandes réjouissances car quelque part et pour sans doute des motifs différents, nous ressentons la disparition de ce grand homme que fut le Président Hugo Chavez, dont le souvenir restera à jamais gravé dans la mémoire de ceux qui réclament une meilleure répartition des richesses. Je vous invite à observer une minute de recueillement. Ce 8 mars 2013, est la Journée Internationale des Droits des Femmes. Le thème de cette année [« Une promesse est une promesse »] m’interpelle à un double titre. D’abord en ma qualité de femme, avec tout ce que cela implique sur le plan familial, social, professionnel, puis en ma qualité de femme Ministre. Les raisons pour lesquelles j’ai tenu à me retrouver avec vous, répondent de l’engagement que me confère ma fonction. Je tiens à saluer la femme haïtienne, car elle possède les aptitudes pour construire et renforcer notre société. Jeunes femmes, vos aînées ont mené au nom de toutes les générations des combats qui nous permettent aujourd’hui de jouir de nos droits légitimes et des privilèges attachés à notre genre. Le droit de vote, la contraception, font sans doute pour vous partie d'un héritage évident. Cette journée du 8 mars nous rappelle que les acquis de ces luttes nécessaires et pas si lointaines, sont encore fragiles. Les questions telles : Pourquoi, à métier égal, le travail de la femme reste-t-il moins bien rémunéré que celui de l'homme ? Ces sujets sensibles méritent d’être portés au-devant de notre société afin d’établir l’équilibre souhaité. L’Histoire nous apprend que le respect des droits des femmes, comme ceux des travailleurs, dépendent d’abord des lois, puis des moyens mis en application pour appliquer et renforcer ces lois. Nous devons refuser la distinction spontanée des genres exercée chez nous. Nous devons investir l'ensemble de la sphère sociale et culturelle. Les femmes ont longtemps dû se contenter d'un rôle d'accompagnement dans le monde artistique. Dans la littérature, pour être publiées, elles devaient porter le masque d'un pseudonyme masculin. Les choses ont heureusement bien évolué dans le monde littéraire. Ces avancées ne dureront, que si votre présence continue de s’affirmer et de grandir. C'est pour vous assurer du soutien des structures du ministère que j'ai souhaité lancer aujourd’hui l’initiative « Femmes et encre », qui s’articule autour de l’idée d’intéresser les femmes, utilisant l’écriture comme moyen d’expression, à se mettre ensemble. Il ne s’agit pas de syndicaliser celles qui écrivent, mais plutôt de créer un espace permettant de discuter et de partager la problématique de la production littéraire féminine. Combien d’œuvres de valeur traînent encore dans les tiroirs sans que l’auteure ait les moyens de les publier ? Certains ouvrages pourraient être réédités, mais les facilités font défaut. Il arrive souvent que les auteures après avoir consentis d’énormes sacrifices pour faire paraître un livre, se retrouvent avec un stock sur les bras qu’elles n’arrivent pas à distribuer. Ce diagnostic est sans doute encore plus crucial chez les femmes dont la plupart est aux prises avec les responsabilités inhérentes à leur rôle au sein de la société. Il ne fait pas de doute que d’une manière générale, écrire et produire sont souvent des étapes difficiles pour celles qui choisissent d’écrire. C’est à ce compte, que le Ministère de la Culture se propose d’accompagner les femmes qui écrivent en leur apportant le support dont elles ont besoin.
Le mouvement fait appel aux romancières, poètes, nouvellistes, dramaturges, journalistes (dans la mesure où elles publient dans un journal sur une base régulière), scénaristes, etc. Il sera sans doute difficile de permettre aux femmes qui écrivent, tout au moins pour l’instant, de vivre essentiellement de leur création. Néanmoins, une bonne gestion et une organisation bien articulée peuvent résoudre bien de difficultés. La démarche vise dans un premier temps à reconnaître la qualité de l’œuvre et valoriser l’auteure puis à :
Ces propositions constituent simplement un canevas sur lequel il faudra élaborer sans doute davantage à partir des réflexions, qui auront alimenté les rencontres. Ce n’est pas un mouvement littéraire à proprement parler mais un encadrement, que le Ministère de la Culture entend apporter aux auteures haïtiennes. J’ai choisi d’initier ce mouvement, en honorant ce soir les femmes qui ont vécu pour l’écriture et qui au péril de leur vie ont utilisé la plume. Je veux citer : Ida Faubert. Marie-Thérèse Colimon Hall, Mona Guérin Rouzier, Yanick Jean, Marie-Vieux Chauvet, Yvonne Hakim Rimpel, Paulette Poujol Oriol, Mireille Durocher Bertin. Que ces symboles de l’écriture féminine servent d’exemple de passage et d’ouverture aux jeunes écrivains. Vous êtes les représentantes d'une génération qui construira, pour le meilleur je l'espère, notre futur littéraire. » HL/ HaïtiLibre
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