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Haïti - Social : La CIDH condamne la récente vague de violence contre les LGTB 02/08/2013 11:56:06 La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) condamne la récente vague de violence contre les LGTB en Haïti, présumée liée à la protestation menée contre l’homosexualité par la Coalition haïtienne des organisations religieuses et morales qui a eu lieu le 19 juillet 2013 à Port-au-Prince. La Commission exhorte l’État haïtien à enquêter et à adopter des mesures urgentes et efficaces pour réduire ces actes de violence et de discrimination. Selon l’information reçue par la CIDH, entre le 17 et le 24 juillet, 47 cas de violence et d’agression auraient été enregistrés contre des personnes LGTB ou des personnes perçues comme telles, y compris des attaques perpétrées au moyen de couteaux, de machettes, de pierres et de bâtons. Des personnes LGTB ou perçues comme telles auraient fait l’objet de menaces de mort et leurs maisons auraient été brûlées ou saccagées. La CIDH salue la déclaration émise conjointement le 21 juillet 2013 par le Président, Michel Martelly, et le Premier ministre, Laurent Lamotte, dénonçant les faits, appelant la population générale à faire preuve d’une plus grande tolérance et réaffirmant que la tolérance est une vertu nécessaire à l’établissement d’une société juste et démocratique. La CIDH reconnaît les déclarations de cette nature émanant de l’État ; cependant, selon l’information reçue par la Commission, la population en générale n’a pas eu connaissance de cette déclaration. Il est impératif qu’Haïti adopte également des mesures efficaces pour éviter la répétition d’actes de violence et de discrimination de ce type à l’avenir. La Commission rappelle que l’État a l’obligation de prendre des mesures pour répondre à ces violations des droits humains et garantir que les personnes LGTB pourront véritablement exercer leur droit à une vie sans discrimination ni violence, y compris d’adopter des politiques et des campagnes d’intérêt général. À ce sujet, la Commission réaffirme que l’inefficacité de la réponse de l’État face aux actes de violence encourage l’impunité, ce qui à son tour favorise la répétition chronique de ces crimes, privant ainsi les victimes de tout moyen de défense. De même, l’impunité de ces crimes envoie à la société un message général de tolérance envers ces actes de violence. Rappelons que dans le cadre de ses fonctions de surveillance de la situation en matière de droits humains des personnes LGTB en Haïti, la CIDH a tenu une audience lors de sa 141ème session, en mars 2011. Au cours de cette audience, elle a reçu une information préoccupante concernant les niveaux élevés de violence et de discrimination contre les personnes LGTB en Haïti et la croyance de secteurs de la société haïtienne selon laquelle l’homosexualité est notamment la cause du séisme qui a frappé Haïti en 2010. Par ailleurs, 7 organisations haïtiennes de Défense des Droits humains : Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR) ; Centre d’Action pour la Solidarité et le Développement (CASODI) ; Action Citoyenne pour l’Abolition de la Torture (ACAT) ; Ligue Culturelle Haïtienne pour les Droits Humains ; Mouvement des Femmes Haïtiennes pour le Développement (MOUFEHD) ; Défenseurs des Oprimés (DOP) et le Groupe de Réflexions , de Formations et de Services (GREFOS) ont signé une note conjointe, dénonçant les propos discriminatoires et les comportements agressifs exprimés ouvertement par des leaders religieux, des hommes politiques, des fonctionnaires publics et des citoyens et citoyennes ordinaires à l’encontre des gens ayant une orientation homosexuelle, soulignant que te telles attitudes « peuvent entrainer des dérapages, voire la violence contre les personnes appartenant au groupe communément appelé LGBT » Dans leur note, ce regroupement explique que « [...] les personnes qui ont une attirance sexuelle pour le même sexe (les homosexuels) ont tout aussi des droits que celles qui sont attirées par le sexe opposé. La déclaration universelle des droits humains consacrent l’égalité de tout être humain indépendamment de sa religion, son sexe, son âge, son origine, son orientation sexuelle aussi. Les Droits humains des homosexuels, ainsi que leur dignité humaine, doivent donc être respectés. La pratique de l’homosexualité a toujours suscité des débats dans la société et les groupes sociaux ont le droit de se positionner sur la question. Cependant, cela ne peut se réaliser dans la promotion de la violence, de l’homophobie et de la discrimination à l’égard de l’autre. Nous organisations de droits humains, signataires de cette note, invitons les haïtiens et les haïtiennes à faire preuve de respect de l’autre et de la diversité en évitant de tomber dans le piège de l’intolérance et de la stigmatisation. Travaillons davantage pour une société inclusive, où toute personne à sa place. [...] » En savoir plus sur la CIDH : La CIDH est un organe principal et autonome de l’Organisation des États Américains (OEA) ; son mandat est issu de la Charte de l’OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l’homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect des droits de la personne dans la région et de servir d’organe consultatif de l’OEA en la matière. La CIDH est composée de sept membres indépendants élus par l’Assemblée générale de l’OEA à titre personnel et ne représentant pas leur pays d’origine ou de résidence. (1) LGTB : Lesbiennes, Gays, Transgenres, Bisexuelles Lire aussi : https://www.haitilibre.com/article-9065-haiti-social-l-intolerance-fait-deux-victimes.html https://www.haitilibre.com/article-9040-haiti-social-le-bai-aux-cotes-de-kouraj.html https://www.haitilibre.com/article-8910-haiti-social-l-association-kouraj-deplore-les-propos-homophobes-d-un-groupe-de-leaders-religieux.html HL/ SL/ HaïtiLibre
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