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Haïti - Politique : Journée Internationale des Droits de l’Homme
10/12/2013 09:51:57

Haïti - Politique : Journée Internationale des Droits de l’Homme
Ce mardi 10 décembre 2013, le monde entier célèbre la journée Internationale des Droits de l’Homme. Cette année, coïncide avec le vingtième anniversaire d’une autre initiative audacieuse qui a fait date dans la lutte menée pour faire des droits de l’homme une réalité universelle : l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne par la Conférence mondiale sur les droits de l’homme. Avec la participation de représentants de plus de 800 organisations non gouvernementales, institutions nationales, organes conventionnels et établissements universitaires, les États Membres se sont fixés une mission de longue haleine et pour la remplir ont créé le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), réalisant ainsi un des rêves les plus chers de la communauté internationale.

À cette occasion, Marie Carmelle Rose Anne Auguste, la Ministre déléguée auprès du Premier Ministre, chargée des Droit de l'Homme et de la lutte contre la pauvreté extrême a délivré un message à la Nation

Message de la Ministre Auguste :
« [...] L’éclat de cette célébration est rehaussé par le fait que voilà 20 ans l’humanité faisait un grand pas vers un monde plus humain et plus juste par l’adoption de la déclaration et du programme d’action de Vienne. Par cette déclaration, le monde affirmait clairement que les droits de l’homme sont universels, indivisibles, interdépendants et intimement liés et il engageait les États à promouvoir et à protéger l’ensemble des droits de l’homme pour tous, quel que soit leur système politique, économique et culturel. C’est une célébration universelle qui doit revêtir pour nous en Haïti une signification particulière à un moment où le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour qu’aucun citoyen n’ait des récriminations à formuler à propos de ses droits fondamentaux. C’est l’occasion pour nous de rappeler que le plus grand ennemi des Droits de l’Homme, c’est la pauvreté. La bataille pour les droits de l’Homme est donc d’abord une bataille pour le développement, l’éducation et la culture. C’est une bataille qui ne peut se gagner que collectivement.

Aussi, au-delà de toute phraséologie, le gouvernement voudrait que ce jour de célébration soit aussi celui de l’engagement solennel de tout Haïtien à travailler avec abnégation à l’édification de cet État de droit que nous tous appelons de nos vœux. Malgré les progrès qui se sont opérés en matière des droits de l’Homme depuis l’arrivée au pouvoir de ce gouvernement, cet idéal ne pourra s’atteindre pleinement sans certains changements au niveau de nos pratiques politiques et sociales. Ne pas entreprendre ces changements au niveau de notre façon de pensée et de notre façon de faire, aurait été comme le disait Einstein refaire encore et encore, la même chose et s’attendre à des résultats différents. La démocratie ne peut fleurir que dans la vérité. Que chacun de nous s’applique donc à faire éclater cette vérité de quelque bord qu’elle puisse être. Il nous faut plus que jamais penser collectivement ; ne plus nous laisser prendre dans les pièges de l’individualisme et de l’égoïsme. L’État de Droit dont rêve le peuple, c’est ensemble que nous devons le construire. Ce jour de célébration doit donc être aussi un temps de réflexion, un temps d’interrogation et d’introspection. La démocratie doit rassembler et non diviser. La démocratie doit construire et non détruire. Si l’adoption de la Déclaration et du programme d’action de Vienne a été un important jalon dans la quête des droits de l’homme universels, faisons en sorte que ce jour soit un jalon important dans la lutte que mène le peuple Haïtien pour la jouissance de ses droits fondamentaux. Engageons-nous individuellement à contribuer en toute sincérité au mieux de nos possibilités à l’édification de cet État de droit qui s’est déjà trop fait attendre. Malgré la crise multi dimensionnelle qui secoue notre société depuis déjà plusieurs années, le gouvernement continue sa feuille de route et a pu accomplir un long trajet sur le chemin conduisant à cet idéal.

En instituant dans un premier temps le Bureau de la Ministre Déléguée Chargé des Droits de l’Homme et de la lutte Contre la Pauvreté Extrême, puis dans un deuxième temps le Comité Interministériel des droits de la personne, l’Administration Martelly et le Gouvernement Lamothe traduisaient dans le concret l’urgence d’implanter une structure adéquate pour s’attaquer sereinement et sans précipitation à tous les obstacles qui s’opposent à l’édification d’un État de droit.

La liberté d’expression est désormais une réalité dans notre pays. Nos programmes sociaux combinés à notre politique d’ouverture ont commencé à construire une avenue dans la lutte contre la pauvreté, l’un de nos deux plus grands ennemis, l’autre étant la division. La relance agricole dont le but ultime est de garantir à tous les Haïtiens une nourriture en qualité et quantité suffisantes est bien entamée : la production rizicole a augmenté de près de 18% au cours de l'année ; 900 mille haïtiens en situation difficile sont passés de l'insécurité alimentaire sévère à la sécurité quand près de 250 mille autres sont sortis définitivement de la zone rouge de la carte de l'insécurité alimentaire.

Au chapitre de la sécurité, le taux d’homicides et de kidnappings a été réduit de plus de 50% au cours de l’année qui s’achève. Au-delà de la fumée de quelques incompréhensions dans l'apprentissage démocratique qui cherchent à ralentir notre course vers la construction de cette Haïti de rêve, la nation entière peut entrevoir enfin la sortie au bout du tunnel. Haïti a déjà emprunté la voie pour redevenir une terre promise pour tous les Haïtiens qui verront tous leurs besoins d’ordre matériels satisfaits, leurs enfants bénéficier d’une instruction de qualité et jouir du droit à la santé. Le peuple aura la fierté de vivre dans un pays souverain où aucun de ses droits ne sera plus jamais bafoué.

Le gouvernement invite donc la nation entière à célébrer avec lui les avancées indéniables vers ces nobles idéaux ; à partager avec lui ce rêve que nous portons tous au plus profond de notre âme et surtout, à travailler résolument pour que prenne fin dans les meilleurs délais le calvaire d’un peuple qui de par son histoire a su être pour le monde entier un modèle en ce qui a trait au plus fondamental des droits humains : la liberté. »


HL/ HaïtiLibre

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