Téléchargez le Calendrier scolaire 2023-2024 (Officiel)





iciHaïti - Futsal élim. Coupe du Monde 2024 : Pré-liste des Grenadiers

iciHaïti - Insécurité : Bloqué hors du pays depuis 1 mois, deux Ministres de retour en Haïti

iciHaïti - Championnat Spécial D1 : Présentation de la 5ème journée

iciHaïti - Port-de-Paix : Reconstruction du Rond-Point à l'angle de la rue D. Estimé…

iciHaïti - Économie : Message de l’Ambassade d’Haïti en France


+ de nouvelles


Haïti - Actualité : Zapping…

Haïti - PNH : Message de Frantz Elbé à la population et aux policiers (Vidéo)

Haïti - Politique : Après 17 jours, Le Conseil Présidentiel publie son premier communiqué…

Haïti - FLASH : Les USA vont fournir des armes et des munitions à la PNH

Haïti - Actualité : Zapping…


+ de nouvelles



Haïti - Justice : Le RNDDH déplore le détournement des faits
31/08/2010 16:32:50

Haïti - Justice : Le RNDDH déplore le détournement des faits
Affaire Auguste – Wanceau, les faits : Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) note que le jeudi 26 août 2010, un incident s’est produit au Service de l’Immigration et de l’Emigration entre le policier Jules Wanceau affecté à l’Unité de Sécurité de ce bâtiment et le nommé Eddy Pierre alias Eddy Privert, agent de sécurité rapproché du Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Harycidas AUGUSTE, dont la présence sur les lieux était motivée par des activités personnelles visant à obtenir trois (3) livrets de passeport pour ses proches.

Le Commissaire du Gouvernement et les policiers affectés à sa sécurité ont été introduits au bureau du Directeur Général de l’Immigration. Cependant, le nommé Eddy Pierre a été interdit d’accès par le policier en poste, Jules Wanceau, en exécution à un ordre selon lequel les personnes armées ne sont pas autorisées à pénétrer le bureau du Directeur avec leurs armes.

Une dispute s’en est suivie au cours de laquelle, le policier Jules Wanceau a lancé des propos malencontreux à l’encontre du Commissaire du Gouvernement. Informé de l’incident par Eddy Pierre, le Commissaire de Gouvernement a fait procéder à l’arrestation du policier en poste pour outrage à la Magistrature.Arrêté, menotté sur les lieux de son affectation par ses pairs et conduit de force au Parquet de Port-au-Prince, le policier est amené le même jour par devant le Magistrat Jean Perez Paul, au tribunal correctionnel. Un procès célère et expéditif a été organisé et dont le dispositif est ainsi libellé :

Par ces Motifs, le Tribunal ouï le Ministère public, les moyens proposés par l’avocat de la défense ; dit et déclare constants les faits d’outrage reprochés au prévenu Jules Wanceau, le condamne à trois (3) mois d’emprisonnement, à la destitution de sa fonction de policier ; dit également qu’il est interdit de droit de vote et d’ élection pendant une période de six (6) mois, du droit de porter les armes, expert ou employé comme témoin dans un acte, de témoigner en justice sinon que de faire une simple déclaration.

Le RNDDH tient à souligner que :

1. L’outrage est un fait de nature à porter atteinte à la dignité de la fonction de la personne protégée. Il n’est réprimé que lorsqu’il est fait en présence de la personne protégée et lorsque cette personne est dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. Or, le Commissaire Harycidas Auguste n’était pas dans l’exercice de ses fonctions à l’Immigration. De plus, les propos n’ayant pas été adressés directement au dépositaire de l’autorité protégée mais lui ayant été rapportés, l’élément intentionnel de l’infraction n’existe pas.

2. Le raisonnement du juge de la cause selon laquelle le Commissaire était dans l’exercice de ses fonctions parce qu’il est un officier du Parquet et n’est pas révoqué, est erroné et contraire aux définitions données par la Cour de Cassation, du terme « dans l’exercice de ses fonctions ». En effet, la Cour de Cassation a déjà jugé : « Il est de principe que les outrages qui peuvent être dirigés contre les fonctionnaires et officiers ministériels lorsqu’ils remplissent un mandat particulier comme citoyens, ne peuvent être considérés comme ayant été faits dans l’exercice de leurs fonctions. » (Voir arrêt du 17 février 1840 de la Cour de Cassation et Code Pénal de Jean VANDAL, p. 211).

La Cour de Cassation indique aussi ce que le Commissaire du Gouvernement aurait dû faire :

« Lorsqu’il est établi qu’un citoyen n’a pas outragé le Procureur impérial dans l’exercice de ses fonctions, qu’il ne l’a même pas outragé directement et personnellement à l’occasion de cet exercice, qu’il serait prévenu seulement d’avoir tenu des propos qui, s’il était prouvé qu’ils eussent eu lieu véritablement et en public, constitueraient le délit d’ouvrage commis envers un Magistrat à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, dans ces circonstances, rien n’autorise le substitut du Procureur impérial à procéder lui-même en cette qualité, contre l’auteur de ces outrages. Il ne pouvait et ne devait que permettre la voie régulière de la plainte et de la citation. » (Voir Code Pénal, Jean VANDAL, p. 209, note #4).

3. En outre, en voulant investir le bureau du Directeur Général avec en sa possession, une arme à feu, Eddy Pierre alias Eddy Privert a provoqué le policier Jules Wanceau sur son poste de travail.

Sur la base de ces considérations, le RNDDH estime que c’est la victime qui a été condamnée dans l’affaire Auguste – Wanceau et juge scandaleux ce procès expéditif, résultat des pratiques arbitraires, du clientélisme, de l’excès de zèle et des actes d’abus d’autorité qui caractérisent le système judiciaire haïtien. Si les Magistrats manifestaient toujours cette promptitude dans le traitement des dossiers des personnes incarcérées, le problème récurrent de la détention préventive prolongée aurait déjà été éradiqué.

Le RNDDH invite donc les autorités judiciaires à se ressaisir et à utiliser la Loi comme boussole, dans le cadre de leur travail.

HL/ RNDDH

Twitter Facebook Rss
Envoyer l'article à... Nouvelles du Jour...


Réagissez à cet article
Pseudo :
Email :

Votre adresse email ne sera pas divulguée - Commentaire refusé si votre adresse email est fausse


0 caractères saisis. | 1500 caractères restants.
Avant de réagir lisez notre charte de modération


jaguar
Posté le 01/09/2010 17:09:34
Dans le cas du policier Jules Wanceau, il s'est produit l'arbitraire, car il était de son devoir de refuser l'accès a l'immigration d'une personne armée, commissaire ou pas: Les ordres sont les ordres. Menoter et emprisonner un policier pour avoir fait son travail suivant l'ordre reçu démontre le manque de respect du commissaire a l'égard de ce dernier. C'est une honte de voir notre société fontionner crescendo au rythme de «La raison du plus fort est toujours la meilleure» et on est en 2010.
 




Pourquoi HaïtiLibre ? | Contactez-nous | Charte de modération | Privacy policy | English
Copyright © 2010 - 2024
Haitilibre.com -n