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Haïti - Élections : Mgr Louis Kébreau partage ses inquiétudes
19/03/2011 08:19:09

Haïti - Élections : Mgr Louis Kébreau partage ses inquiétudes
Trois mois après un premier tour chaotique, les haïtiens se rendent de nouveau aux urnes demain dimanche où ils devront choisir pour la présidentielle entre Mirlande Manigat et Michel Martelly, favori dans les sondages. Malgré les promesses, Haïti vit encore dans une grande misère et sa reconstruction 14 mois après le séisme se fait toujours attendre. L’ancien président Jean-Bertrand Aristide, après 7 ans d’exil en Afrique du Sud est de retour en Haïti depuis hier et pourrait ajouter à la confusion.

La veille du retour d’Aristide, Mgr Louis Kébreau, Président de la conférence épiscopale d’Haïti, partage sa vision sur la société haïtienne, les élections et l’avenir incertain d’Haïti...

Olivier Bonnel : Quel est l'état d'esprit en Haïti, c'est de la résignation, de la peur ?

Mgr Louis Kébreau : « Pour être honnête avec vous, je pense que nous vivons un moment de très grande confusion parce que vous voyez, à l'horizon plane cette nouvelle du retour du président Aristide et ceci crée la panique la confusion et même on se demande finalement est ce qu'il y aura les élections. Par contre les deux candidats en liste Madame Manigat et Monsieur Martelly sont en train de poursuivre leurs meetings dans des régions différentes et naturellement on se demande où on va avec ces élections puisque comme je vous le dis, il y a beaucoup d'incertitudes, beaucoup de craintes on ne voit rien se dessiner à l'horizon donc c'est un climat plutôt tendu dans le lequel s'installe se deuxième tour dimanche prochain [...] beaucoup plus d'inquiétudes [...] au fond, on ne voit pas l'avenir se dessiner, c'est à dire on est là, on entend les discours, mais est ce qu'il y a un projet de société ? Est-ce qu'il y a vraiment un désir de travailler pour la dignité de l'homme ? Est-ce qu'on veut vraiment faire sortir les gens de cette déchéance morale dans laquelle vit ce peuple depuis plus d'un an ? Il y a tout cela qui est à l'horizon, il y a la misère, c'est une situation de fragilité que nous sommes en train de vivre et à l'archidiocèse du cap-Haïtien c'est la même chose, il y a beaucoup de tension, vous savez il y a des bandits un peu partout qui lancent des pierres... enfin un climat d'insatisfaction si vous voulez. »

Olivier Bonnel : Cette reconstruction de l'Homme haïtien et de sa dignité Mgr Kébreau, ne se retrouve pas dans les programmes politique des deux candidats qui se font face dans cette présidentielle ?

« Pas du tout, vous savez, c'est triste de le dire, vous êtes face à un peuple ignorant, un peuple affamé, assoiffé, un peuple dont on a souvent piétiné la dignité. [...] Le problème d'Haïti c'est un problème d'éducation, de formation en profondeur et aujourd'hui plus de jamais, on le ressent vraiment, il y a pas un projet de société, il y a pas un projet pour la réhabilitation de l'homme, il faut reconnaitre qu'Haïti est un pays sous protectorat donc au fond il y a beaucoup d'acteurs qui rentre en ligne de compte et qui rendent difficile la situation. »

Olivier Bonnel : Vous pensez à qui en particulier Mgr Kébreau, quand vous penser à ces acteurs ?

« Imaginez-vous un pays où vous avez plus de 10,000 ONG qui sont sur le terrain, qui les contrôle? Qui oriente leur travail ? Qu'est-ce qu’elles font concrètement ? [...] au fond, Haïti, pour moi, est un pays qui vit aujourd'hui une très grande cacophonie, aujourd'hui voilà, c'est ça le problème. On ne voit rien, on ne comprend rien tous est centralisé à Port-au-Prince, tout l'arrière pays est ignoré complètement. Il y a une vision myope de la réalité pour pouvoir réellement bâtir un projet, alors c'est là aussi un problème qui se pose au niveau de la gestion du pays. Avec ces candidats qui se présentent, quel est leur projet ? Qu'est ce qu'ils vont faire ? Personne n'en sait rien, tous le monde est dans le doute, la confusion, on attend... je ne sais pas quoi, mais, voilà, les gens sont dans la souffrance, la misère, ce qui fait que se sont les pauvres qui en paient les conséquences...»

HL/ HaïtiLibre / Interview Olivier Bonnel

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Leonidas
Posté le 21/03/2011 14:35:07
@bassin bleu -- Tout a fait correct. La doctrine sociale de l'Église pronée par l'Abbé de Lamenais, le prélat polonais Josef Kraszewski... pourrait préserver notre pauvre et chere Haiti des dérives si regrettables.
bassin bleu
Posté le 21/03/2011 10:27:40
je dirais tout simplement que: l'église doit cesser de prêcher uniquement aux fidèles l'espérance céleste, mais aussi la façon de s'organiser socialement et économiquement pour sortir de la misère, tout comme jésus avait donné à manger à la foule lorsqu'il croyait que les gens avaient faim, l'église doit s'impliquer dans l'économie c'est à dire innovation dans sa vocation, créer des sociétés d'investissement au sein des religions, les égises haitiennes doivent avoir leurs : champs de riz, de citron, de café, de l'elevage à grande echelle etc...
Leonidas
Posté le 19/03/2011 16:27:26
Ceux qui posent les problemes structurels du pays en terme de personnalités passent très largement à côté. Aristide est ce qu'il est, le fruit de son milieu et mon point n'est pas le porter aux nues mais faire valoir les principes de respect auquel tout Etat Indépendant à droit sur la scène internationale, prospère ou assisté. La question, à ce carrefour dangereux de la Vie du Pays est pourquoi Aristide peut encore mobiliser un électorat aussi important numériquement, pourquoi Wyclef Jean et Sweet Micky ont trouvé concevable de se présenter comme candidats a la Présidence. Un débat sur le choix de politique financière adaptée à un programme de développement va t'il s'articuler autour de JBA ou JCD ou autour d'idées y relatives?
eltoro
Posté le 19/03/2011 13:06:27
A ceux qui ne cessent de justifier JBA et qui restent malgré tout captivé, vous faites de savantes analyses pour camoufler son désastre et votre grande déception, mais le fait demeure, que JBA est encore plus [modération] improbe que tous nos précédents politiciens réunis. Il sait comment enchaîner un peuple. Cet homme par lui-même est une catastrophe.
 




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