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Haïti - Social : Contexte socio-économique incertain et campagne de printemps difficile
29/06/2019 09:54:02

Haïti - Social : Contexte socio-économique incertain et campagne de printemps difficile
Les moyens d'existence en Haïti se détériorent en raison du niveau élevé des prix des produits de base et de la persistance de la sécheresse qui entravent le déroulement de la campagne de printemps 2019, particulièrement dans le nord du pays. Les plus plus démunis continuent de recourir aux stratégies d’adaptation négatives pour subvenir à leurs besoins alimentaires. Ainsi, la plupart des régions se maintiennent en Stress (phase 2 de l'IPC) ou en Crise (phase 3 de l’IPC) alimentaire.

Les plantations de maïs et de haricot de février commencent à être récoltées, notamment au niveau de la Grand 'Anse et des montagnes humides des Nippes et du Sud. Tandis que dans les plaines irriguées, celles de maïs et de haricot augurent de bonnes récoltes. La situation est toutefois difficile dans les régions en proie à la sécheresse, en particulier le Grand Nord et les zones côtières (Nippes, Sud).

Perturbations socio-politiques :
La situation socio-politique actuelle se caractérise par un climat volatile et incertain, avec en toile de fond l’absence de Gouvernement, l'insécurité, la dépréciation accélérée de la gourde et l’inflation Presidente de 18 %. Le rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) sur la gestion des fonds PetroCaribe ne fait qu'amplifier la fragilité du contexte socio-économique et politique actuel.

Bilan et perspectives climatologiques :
Globalement, le niveau de précipitations enregistré pendant le mois de mai est inférieur à la moyenne, bien qu’une reprise ait été observée pendant la troisième décade, ceci, dans tous les départements du pays, hormis le Sud-Est. En effet, malgré la distribution spatio-temporelle irrégulière des précipitations, le pourcentage des sols cultivés affectés par les faibles précipitations entre le début de la saison et la troisième décade de mai, ne dépasse pas 10%, sauf dans les Nippes où il atteint entre 25 et 40%.

Disponibilité des produits alimentaires :
Sur le plan local, la disponibilité est dominée par le haricot, le maïs, actuellement en récolte dans les régions sus citées, la banane, les racines et tubercules, et les produits issus de la cueillette comme l'arbre véritable (notamment dans la Grand'Anse et le Sud), certains fruits (agrumes, mangues) et des cultures maraichères, notamment dans la zone HT06. Dans l'ensemble, les marchés sont bien approvisionnés, pour la plupart, en produits alimentaires importés, comme c'est toujours le cas.

Evolution des prix :
À l'échelle nationale, les prix des produits alimentaires de base sont à la hausse en raison des turbulences politiques et la dépréciation de la Gourde par rapport aux devises de nos principaux partenaires commerciaux, le dollar américain et le peso dominicain.

Les prix des produits locaux, en particulier le maïs et le pois noir, continuent d’augmenter bien qu'à un rythme plus faible qu'en février. Le prix du maïs en grain a crû de plus de 4% en moyenne, passant de 131 à 137 gourdes en avril puis de 5% entre avril et mai, soit près de 145 gourdes la marmite de six livres. Pour la même période, le prix du haricot noir a affiché une hausse de plus de 6% en moyenne, la marmite de 6 livres étant passée de 349,2 Gourdes en mars à plus de 371 Gourdes en avril et de près de 400 Gourdes, soit près de 8% en mai.

Quant au prix des produits importés, la tendance reste à la hausse, dans le contexte de la flambée du dollar américain par rapport à la Gourde. Le prix du riz importé, après de légères baisses en mars et avril, connait une hausse importante sur tous les marchés, à l'exception de Port-au-Prince. La marmite de 6 livres est passée de près de 223 gourdes à près de 245 gourdes en mai, soit une croissance de l'ordre de 10% en moyenne au niveau national. Il faut noter que cette hausse est très significative sur le marché des Cayes, avec une variation positive de près de 29%.

Demande et offre de main-d’oeuvre agricole :
Au cours du mois juin, les activités agricoles ont été dominées par les récoltes de printemps, là où les conditions pluviométriques ont été favorables et le sarclage des cultures dans les zones où la campagne a démarré mi-avril ou en mai, comme dans le Nord-Est et le Haut-Plateau central. La demande de main-d’oeuvre est relativement faible, certes mais varie d’une zone à l’autre. Dans le Sud, les travailleurs sont embauchés sur des plantations de vétivers et payés 100 Gourdes par jour…

Les ménages pauvres s'adonnent aussi aux activités de subsistance telles que le petit commerce et surtout la vente de charbon, dont l'intensification progressive constitue une stratégie de stress puis de crise. Dans les zones frontalières, en plus du charbon, la migration représente une alternative face à la détérioration des conditions socio-économiques du pays, tenant compte des conditions de travail plus compétitives en République Dominicaine.

Consommation alimentaire et changements dans les moyens d’existence actuels :
Les plus pauvres, qui dépendent en grande partie des achats au marché pour leur consommation alimentaire, ont vu leur pouvoir d’achat diminuer progressivement à cause de la baisse significative des activités agricoles génératrices de revenu et la hausse des prix des produits alimentaires de base, aggravée par la dépréciation de la Gourde et la situation socio-politique instable. Ainsi, les chocs répétés et la durée de leur impact sont des éléments essentiels qui affectent les stocks et l’épargne des plus pauvres.

Scénario les plus probables de la sécurité alimentaire :
De juin à septembre, la disponibilité alimentaire devrait être assurée par des récoltes de printemps (haricot, maïs, etc.) et d'autres cultures comme les tubercules, la banane, l'arbre véritable, les légumes et certains fruits, en particulier la mangue. Néanmoins, la persistance de la sécheresse qui a entrainé un démarrage tardif de la campagne de printemps 2019 dans certaines zones, particulièrement le nord du pays, met en doute la possibilité d'une amélioration de la disponibilité alimentaire locale. Ainsi, les achats de nourriture au marché resteraient prédominants.

Par ailleurs, la fabrication et la vente de charbon de bois ou encore la vente de main-d’œuvre et de récoltes généreront des revenus aux très pauvres. Mais, dans un contexte de hausse des prix et de fluctuations importantes du taux de change, le pouvoir d'achat demeurera faible, maintenant l'accès réduit des plus pauvres aux produits alimentaires de base. Dans ces conditions, ils continueront de recourir aux stratégies d’adaptation négatives pour subvenir à leurs besoins alimentaires. La plupart des régions se maintiendront donc en en Stress (phase 2 de l'IPC) ou en Crise (phase 3 de l’IPC) alimentaire.

La deuxième période du scénario (octobre-janvier), coïncide, d'une part, avec les récoltes d'été/automne et, d'autre part, avec le lancement de la campagne d'hiver dans les plaines et les montagnes humides. La consommation retrouvera un niveau plus ou moins normal, en partie du fait des récoltes mais aussi de l’augmentation saisonnière des revenus agricoles. De plus, la vente de main-d'oeuvre et les autres sources de revenus devraient permettre aux ménages d’accéder aux produits locaux et importés. La disponibilité de certains produits locaux induira une baisse relative des prix des produits alimentaires et l'augmentation des flux de transferts de migrants haïtiens envers leurs proches faciliterait une plus grande circulation des devises améliorant légèrement le taux de change Gourde/dollar américain. L’ensemble du pays sera donc en Stress (Phase 2 de l’IPC) alimentaire avec certaines communes en Crise (Phase 3 de l’IPC) et d’autres sans insécurité alimentaire (Phase 1 de l’IPC).

Événements possibles au cours des six mois à venir qui pourraient changer les scénarios :
Troubles socio-politiques dans tout le pays, réduction dans l’approvisionnement des marchés, inflation et réduction de la consommation alimentaire des plus pauvres, aggravation de la dépréciation de la Gourde, augmentation des prix et détérioration de l'accès aux aliments importés, choc climatique et météorologique important causant des pertes de cultures et la réduction de la disponibilité alimentaire.

SL/ HaïtiLibre

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