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Haïti - Politique : «Si et seulement Si nous étions patriotes et raisonnables» 22/09/2020 10:26:55 Par Guyler C Delva « D’abord entendons-nous sur un fait difficilement réfutable : nous Haïtiens d’aujourd’hui avons un grave problème de patriotisme. Nous ne manquons jamais une occasion pour enfoncer chaque jour davantage le pays dans l’abime de l’instabilité, de la pauvreté, de la corruption, de l’inégalité, de l’injustice, de l’indignité… Le comportement des soi-disant élites par rapport au reste de la population, qui croupit dans la misère et l’ignorance, constitue un déni d’humanité impardonnable. Comment prétendre aimer une patrie en voulant constamment la souiller, la déshonorer ? Comment vouloir montrer son amour pour Haïti en contribuant quotidiennement à son appauvrissement, à sa déconstruction historique, à sa destruction? Nous, élites haïtiennes, devrions en avoir honte, mais nous n’avons malheureusement pas une conscience suffisamment aiguisée pour nous rendre compte des dommages, calamités et désastres que nous ne cessons d’infliger à la collectivité, étant donné que nous sommes obnubilés par nos intérêts mesquins et nos appétits voraces. En effet, si nous aimions vraiment Haïti rien ne pourrait nous empêcher de nous asseoir autour d’une table – membres du pouvoir, de l’opposition et de la société civile – pour nous entendre, dans une démarche réflexive, sur les différentes étapes à franchir pour adopter une nouvelle constitution, organiser de bonnes élections et mettre le pays sur les rails du progrès socioéconomique et politique. Si nous aimions véritablement notre pays rien ne saurait nous empêcher de nous accorder sur la nécessité d’opérer de profondes réformes pour instituer une ère de bonne gouvernance, de transparence, de reddition de comptes, de justice; pour combattre l’impunité, la corruption… Devons-nous croire que le créateur a octroyé aux autres peuples et élites, dont nos voisins Dominicains, une faculté ou une capacité de discernement collectif qu’il aurait omise de nous attribuer ? Pourquoi les Dominicains peuvent-ils s’asseoir, se parler, s’entendre sur l’impérative nécessité de défendre les intérêts supérieurs de la République Dominicaine, alors que nous, Haïtiens, franchissons toutes les lignes rouges qui établissent les interdits quand il s’agit de préserver les intérêts de cette Nation ? J’ai toujours horreur de devoir rappeler que le plus grand mal d’Haïti, c’est nous Haïtiens. À bien jauger notre comportement, on dirait que nous agissons sous l’effet d’un cocktail psychotrope ayant placé notre conscience dans un état de débilité et de dysfonctionnement permanent qui engendre chez nous une fixation pathologique sur la ‘‘bonté’’ du mal qui nous arrange individuellement ou personnellement. Sommes-nous enfin en plein dans une crise psychosensorielle collective où les manifestations hallucinatoires conscientes ou inconscientes de chacun deviennent une réalité normative et acceptée de tous? Mais nom de Dieu ! Ayons honte de nous-mêmes ! N’ayons donc pas honte d’avoir honte ! Il est évident que les Haïtiens doivent s’évertuer à entrer dans un nouveau cycle de fonctionnement politique et socioéconomique. Et cela passe nécessairement par l’adoption d’une nouvelle constitution et l’organisation à échéance régulière d’élections libres, démocratiques, inclusives et crédibles, mais tout cela serait concevable si et seulement si nous étions patriotes et raisonnables. Espérons que nous le deviendrons un jour ! » HL/ HaïtiLibre
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