|
Téléchargez le Calendrier scolaire 2024-2025 (Officiel) |
|
Haïti - Agriculture : Perspectives de la Sécurité Alimentaire en Haïti jusqu’en janvier 2023 11/09/2022 10:15:15 Évolution de la situation agricole : Mitigées dans la plupart des régions du pays, les récoltes de printemps sont achevées, excepté le département du Centre qui a démarré un peu plus tard. Présentement, profitant des pluies régulières et favorables, les agriculteurs, notamment dans les zones de montagne, s’adonnent aux activités de préparation de sols dans le cadre de la campagne d’été/automne consistant encore en maïs et haricot, outre les cultures saisonnières comme les racines et les tubercules et la banane. Des activités de cueillette de l’arbre véritable, de l’avocat, l’ananas et des citrus sont en cours, ceci particulièrement dans le Sud et la Grand’Anse, approvisionnant déjà les marchés. A noter que les agriculteurs du grand Sud continuent de bénéficier de l’appui (semences, intrants, fertilisants, finance, etc.) de diverses organisations intervenant dans la région à la suite du séisme du 14 août 2021 https://www.haitilibre.com/article-34479-haiti-flash-seisme-de-magnitude-72-dans-les-nippes-maj-10am.html Par ailleurs, les conditions de sécurité alimentaire continuent d’être impactées par l’inflation et le faible revenu des ménages. En outre, la faible performance des récoltes de printemps impacte négativement le lancement de la campagne d’été/automne, étant donné que 70 à 80% des intrants utilisés viennent de la campagne de printemps. Cela entraine une faible disponibilité des semences, induisant une hausse de leur coût sur le marché. Les agriculteurs rencontrent des difficultés à financer leurs campagnes, le revenu issu des ventes de produits agricoles étant en-dessous de la moyenne. Ainsi, la demande de main-d’œuvre s’avère très faible, donnant lieu à des revenus pour les travailleurs agricoles aussi en-dessous de la moyenne Sources de revenus : Les ménages très pauvres des zones rurales, ayant manqué la campagne de printemps, et ceux des quartiers précaires de Port-au-Prince, en proie à l’insécurité (Phase 3 de l’IPC), continuent d'adopter des stratégies de crise telles que l’intensification de la vente de charbon ou de bois et d’animaux femelle, la consommation des récoltes précoces ou de nourriture à faible valeur nutritive, et la mendicité, entre autres, pour maintenir le niveau normal de leur consommation alimentaire. Perspectives jusqu’à janvier 2023 : Les récoltes de printemps étant en dessous de la moyenne, les ménages ont très peu ou pas de réserve pour la période d’août à septembre. Les activités de la campagne d’été/automne sont donc limitées à cause des revenus insuffisants de la campagne agricole de printemps pour les financer normalement. Ainsi, la performance de la campagne d’été/automne sera compromise, induisant des récoltes, voir des revenus, en dessous de la moyenne. L’offre réduite de produits locaux, les revenus inférieurs à la moyenne, et le niveau toujours élevé des prix des produits de base affecteront négativement l’accès des ménages pauvres à l’alimentation et donc leur pouvoir d’achat. Ainsi, les ménages les plus démunis adopteront des stratégies de crise, en particulier la réduction du nombre de repas journalier, la diminution de la consommation des adultes au profit des enfants, le recours à des activités peu habituelles comme la vente de journée chez des particuliers pour faire de la lessive, le cirage de chaussures en milieu urbain, etc… Certaines communes (Irois, Anse-d’Hainault, Dame-Marie, Bonbon) et surtout certaines autres de la région côtière dans le Sud seront en Crise (Phase 3 de l’IPC), tandis que d’autres (Corail, Pestel, Roseaux, etc.), moins dépendante du marché, ayant réussi la campagne de printemps et bénéficiant d’appui de quelques organisations en support aux moyens d’existence, seront en Stress (Phase 2 de l’IPC). La deuxième période (octobre 2022 à janvier 2023) coïncide avec la campagne d’hiver. mais aussi avec les récoltes des cultures saisonnières comme le pois Congo, le poids de souche et le pois inconnu. En dépit des conditions agro-climatologiques plus ou moins favorables pour ces campagnes, les pertes issues de la campagne de printemps affecteront négativement la production de ces saisons, qui représentent déjà une faible contribution à la production agricole nationale. La consommation alimentaire dépendra presqu’essentiellement des achats aux marchés. Le faible pouvoir d’achat, dû aux prix élevés des produits alimentaires et aux revenus insignifiants, continuera d’impacter la situation alimentaire des plus pauvres. Les moyens d’existence ne devront pas significativement changer non plus. Certes, les festivités de fin d’année représentent une source de revenus complémentaires. Néanmoins, la hausse des prix des produits pétroliers et des céréales (notamment du riz et de la farine), dans un contexte international peu favorable, ne se prête pas à une amélioration de la situation de sécurité alimentaire dans la zone. Les ménages pauvres et très pauvres devront donc recourir, une fois de plus, aux stratégies de crise en dehors d’une assistance humanitaire soutenue visant surtout la récupération de leurs moyens d’existence. En savoir plus sur l’Échelle IPC (Integrated food security Phase Classification) : Phase 1 : Accès à une alimentation généralement adéquate et stable avec un risque modéré à faible de tomber graduellement dans des phases supérieures ; Phase 2 : Insécurité alimentaire modérée / limité Accès limité à une alimentation adéquate avec un risque élevé et récurrent de tomber graduellement dans la Phase 3, 4 ou 5 (en raison de la probabilité d’évènements adverses et d’une grande vulnérabilité) ; Phase 3 : Crise alimentaire et des moyens d’existence aiguë Insuffisance aiguë et critique de l’accès à l’alimentation assortie d’une malnutrition grave et inhabituelle et un épuisement accéléré des avoirs relatifs aux moyens d’existence qui, si la situation se maintient, va faire tomber la population dans la Phase 4 ou 5 et/ou va probablement se traduire par une pauvreté chronique ; Phase 4 : Urgence humanitaire Insuffisance grave de l’accès à l’alimentation assortie d’une mortalité excessive, une malnutrition très élevée et en progression et un épuisement irréversible des avoirs relatifs aux moyens d’existence ; Phase 5 : Famine / Crise humanitaire Grave perturbation sociale assortie d’un manque total d’accès à l’alimentation et/ou d’autres besoins de base dans laquelle la famine généralisée, la mort et le déplacement sont incontestables. HL/ HaïtiLibre
|
Pourquoi HaïtiLibre ? |
Contactez-nous |
Charte de modération |
Privacy policy |
English
Copyright © 2010 - 2024 Haitilibre.com -n |