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Haïti - Mexico : Déclaration commune sur la mobilité et la gestion des flux migratoires
20/01/2025 09:37:17

Haïti - Mexico : Déclaration commune sur la mobilité et la gestion des flux migratoires
Lors du Sommet sur la gestion des flux migratoires le long de la Route du Nord du Continent (16 et 17 janvier 2025) présidé par Claudia Sheinbaum, Présidente du Mexique réunissant des Ministres, vice Ministres et Chefs de délégation de 10 pays (Bélize, Brésil, Colombie, Cuba, El Salvador, Guatemala, Haïti, Honduras, Mexique et Venezuela) ont adopté à l’issue de ce Sommet une déclaration commune.

Déclaration commune :

« […]

1. Reconnaissent l’importance d’un dialogue constructif et respectueux entre les pays pour une meilleure gestion des flux migratoires et des défis qu'ils posent ;

2. Appellent tous les pays de l’hémisphère à se conformer au droit international, aux droits de l’Homme et à leurs législations nationales respectives dans la gestion de la mobilité humaine avec une approche humaniste, en particulier face à la menace de déportations massives ;

3. Expriment leur solidarité envers les personnes contraintes de quitter leurs communautés d'origine, convaincus que la migration doit être un choix et non une nécessité ;

4. Réaffirment que toutes les personnes migrantes, quelle que soit leur situation migratoire, possèdent des droits fondamentaux et inaliénables, et que tous les États ont l'obligation de les respecter, les protéger et d'adopter des mesures pour leur pleine réalisation ;

5. S’engagent à défendre les droits humains de toutes les personnes migrantes, à rejeter leur criminalisation à toutes les étapes du cycle migratoire et à les protéger en priorité contre la criminalité transnationale organisée tirant profit de la migration, ainsi que contre les mesures les rendant vulnérables et autres facteurs de risque. Ils s’engagent également à intensifier la coopération intergouvernementale, l’échange d’informations et de bonnes pratiques en matière consulaire, ainsi que dans la lutte contre la traite et le trafic illicite de personnes migrantes ;

6. Réaffirment leur intérêt à proposer la réactivation des réunions sur la migration au sein de la Communauté des États Latino-Américains et des Caraïbes (CELAC), afin de créer un espace élargi de discussion sur les propositions des différents organismes et mécanismes internationaux consacrés à la migration. Cela permettra d’identifier les synergies et complémentarités entre les diverses initiatives, de promouvoir une plus grande cohérence entre elles et de soutenir le renforcement de leurs agendas respectifs ;

7. Guidés par le principe de responsabilité partagée, ils intensifieront les efforts nationaux ainsi que la coopération entre les gouvernements, la société civile, le secteur privé, les pays de destination, les organismes internationaux, les banques de développement international et d’autres partenaires. Ces efforts viseront à s’attaquer aux causes structurelles du phénomène migratoire en Amérique latine et dans les Caraïbes. Ils reconnaissent que les actions conjointes en faveur du développement durable, de la lutte contre la pauvreté et la faim, ainsi que de la réduction des inégalités sociales, contribuent à promouvoir le bien-être des populations ;

8. Réitèrent leur engagement à promouvoir des voies pour une migration sûre, ordonnée et régulière entre leurs pays et d'autres pays du continent ;

9. Soulignent que les facteurs externes, tels que les mesures coercitives unilatérales, affectent négativement des populations entières, et de manière disproportionnée les personnes et communautés les plus vulnérables. Ils appellent à leur levée, car elles sont contraires au droit international et ont de graves répercussions sociales au-delà des pays sur lesquels elles sont imposées ;

10. Se disent gravement préoccupés par les annonces de déportations massives, en raison de leur incompatibilité avec les principes fondamentaux des droits de l’Homme et de leur inefficacité à traiter les causes structurelles de la migration ;

11. Réaffirment leur intention d’élargir les voies régulières de mobilité de travail et appellent d’autres pays à en faire de même. Ils sont convaincus que cela contribue à la prospérité partagée de leurs peuples et de la région dans son ensemble, et travaillent ainsi à l’intégration socio-économique durable des personnes migrantes, en reconnaissant leurs contributions importantes aux pays et communautés d’accuei ;

12. Reconnaissent la nécessité d’une gestion humaine et responsable des flux migratoires irréguliers. Cette gestion doit comprendre des politiques et des mesures pour renforcer progressivement les systèmes migratoires et de protection internationale, lorsque cela est approprié ; fournir une assistance et des services de base aux personnes en situation de mobilité ; échanger des informations sur les caractéristiques et les routes de ces flux ; ainsi que recourir à des mécanismes de retour volontaire et assisté, de manière digne, ordonnée, respectueuse des droits humains, et avec un accompagnement favorisant la réinsertion pour offrir des opportunités de bien-être dans les communautés d’origine ;

13. Réitèrent leur ferme soutien à la stabilité de la République d'Haïti et leur volonté de contribuer de manière déterminée, en fonction des capacités de chaque pays, à l'accompagner dans ses efforts, avec la communauté internationale et les Nations Unies en particulier, pour rétablir un environnement de sécurité humaine en vue de la normalisation de la situation politique, économique et sociale, dans une approche de développement durable ;

14. Maintiendront une communication étroite pour évaluer les progrès vers ces objectifs et aborder en priorité les situations nécessitant leur plus grande attention.

[…] »


S/ HaïtiLibre

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