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Haïti - FLASH : «Si la situation perdure, il ne restera plus grand-chose d’Haïti à sauver» dixit William O’Neill
28/02/2025 09:25:17
En marge de la 58e session du Conseil des droits de l’homme à Genève, William O’Neill, l’expert indépendant désigné des Nations Unies sur les droits de l’homme en Haïti, dans une entrevue, a décrit l’ampleur de la violence, qui est largement alimentée par des gangs armés qui contrôlent de grandes parties de la capitale, Port-au-Prince. O’Neill a également noté que l’influence des gangs s’étend à d’autres régions, ce qui complique encore davantage la situation.
« La protection sociale est limitée, l’État est presque inexistant, surtout dans les zones les plus marginalisées. La population manque de tout, de l’eau à la nourriture […] Les écoles et les hôpitaux ont fermé, principalement dans la capitale et les gangs ont comblé ce vide. » déplorant une impunité massive pour les crimes, y compris les violations et abus graves des droits de l’homme, en partie à cause de la corruption et de la mauvaise gouvernance.
« […] C’est dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince que l’on trouve les gangs et l’une des raisons, c’est que pour de nombreux jeunes, il n’y a pas d’autre choix. Près de la moitié des membres des gangs sont des adolescents ou plus jeunes. Nous en avons interrogé quelques-uns lors de notre visite en septembre 2024, et ils nous ont dit “Nous n’avions pas d’autre choix.” Il n’y a pas d’emploi. Leurs familles souffrent de la faim. Les gangs leur fournissent un repas chaud par jour, un peu d’argent et une arme. Pour beaucoup, c’est leur meilleure option. »
« […] Environ deux millions d’enfants de Port-au-Prince ont été exposés à une violence extrême : coups de feu, enlèvements, meurtres de membres de leur famille. Beaucoup ont dû se cacher sous leurs bureaux pour éviter d’être abattus. Le coût psychologique et émotionnel est incommensurable. Ceux qui ont commis des abus horribles auront besoin d’aide pour faire face au traumatisme mental ou aux conséquences de celui-ci tout au long de leur vie. Ils auront besoin d’un soutien psychosocial et d’un accès à la réinsertion et à la réhabilitation, tout comme les enfants soldats démobilisés dans d’autres parties du monde.
« […] Le peuple haïtien souffre énormément et l’urgence de résoudre cette crise s’accroît de jour en jour. Si la situation perdure, il ne restera peut-être plus grand-chose d’Haïti à sauver » conclu William O’Neill.
S/ HaïtiLibre
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