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Haïti - Économie : À propos du Parc Industriel du Nord
28/03/2012 14:34:30

Haïti - Économie : À propos du Parc Industriel du Nord
Les premiers bâtiments, plusieurs kilomètres de routes, l’unité de traitement d’eau potable et diverses autres infrastructures essentielles sont en voie d’achèvement dans le vaste chantier du Parc industriel du Nord [250 ha à Caracol]. L'ouverture des premiers bâtiments, Phase I, aura lieu comme prévu mi-avril. Quant à l’activité industrielle, dans les ateliers de la firme SAE-A, elle commencera, dans le respect du calendrier cet été. Plus de 2,000 demandes d'emplois sont déjà entre les mains des responsables.

A propos du Parc Industriel du Nord Article soumis à HaïtiLibre par le Dr. Ricardo Augustin :

« Dans ce pays il est rare qu’on encourage les bonnes initiatives. Nous sommes plus enclins à nous comporter comme spectateurs passifs attendant plutôt la moindre erreur pour tirer à boulets rouges. Quand l’initiative est louable nous devrions pouvoir sortir de notre pessimisme pour attribuer aux auteurs le juste mérite. La création d’un Parc industriel dans le Nord du pays relève d’une vision de grandeur. Bien sûr, il est toujours difficile de louer sans quelques « mais ». Ces derniers quand ils sont constructifs contribuent à parfaire l’œuvre sans en diminuer l’importance.

A ce titre, nous croyons que la construction d’un Parc qui va créer 20,000 emplois dans un premier temps et 65,000 à long terme est une initiative à encourager. L’État haïtien doit investir dans des travaux à haute intensité de main d’œuvre pour le développement du pays. Nous devons être grands dans nos pensées, nos rêves, nos initiatives. Oui, soyons grands. Le développement de notre chère Haïti doit se faire d’abord dans la pensée de chaque haïtien pour se transposer ensuite dans notre réalité pluridimensionnelle. Nous devons cultiver la grandeur. Le Parc industriel de Caracol est un pas important vers cette culture de grandeur. A travers cette initiative, l’État haïtien concoure au bien commun qui est la raison d’être de tout État. Le bien commun qui n’est pas la somme des biens individuels mais le bien de tous et de chacun. Il suppose la mise en œuvre d’Institutions dont la finalité est de rendre accessible aux personnes les biens nécessaires: matériels, culturels, moraux, spirituels.

Nous savons que des mesures d’extrême rigueur ont été prises pour protéger le site qui accueille le Parc industriel du Nord. Ces mesures concernent, entre autres, les alentours du site où il sera interdit de nouvelles constructions pour éviter la création des bidonvilles. Des études hydrologiques ont été réalisées ainsi que des études relatives à l’impact social et environnemental. Il est même prévu selon un plan d’urbanisme bien défini, la construction de logements sociaux dans les villes avoisinantes Fort-Liberté, Quartier-Morin, Caracol, Limonade, Terrier-Rouge, Trou-du-Nord, Ouanaminthe, Ferrier, enfin aucun détail n’a été négligé. Les constructeurs du Parc industriel du Nord ont également rassuré que le projet ne nuira pas à l’écosystème de la baie de Caracol, condition sine qua non de sa réalisation, lit-on dans les journaux.

C’est à croire que l’analyse de Engels (1845) sur « La situation de la classe laborieuse en Angleterre », titre de son ouvrage, a servi à éclairer la lanterne de nos dirigeants qui en ont certainement tiré bien des leçons. En effet, face aux horreurs du capitalisme industriel naissant, Friedrich Engels dans son observation mêlant l’accusation et l’analyse, peint la situation de la ville de Manchester à l’ère de la Révolution industrielle. Manchester était le théâtre d’importantes installations industrielles. Ces dernières nécessitant des investissements de capitaux de plus en plus considérables, créent une division du travail qui provoque le rassemblement d’un grand nombre de prolétaires. Il est inévitable déduit l’auteur que des centres de production d'une telle ampleur, même situés à la campagne, entraînent la formation de communautés importantes; d'où un excédent de main-d’œuvre : les salaires baissent, ce qui attire d'autres industriels dans la région. Ainsi les villages se transforment en villes qui, elles-mêmes, se développent, en raison des avantages économiques qu'elles présentent aux yeux des industriels. L'industrie tendant à se déplacer des centres urbains vers les régions rurales, où les salaires sont moindres, ce déplacement est lui-même cause de la transformation des campagnes. Ce système a conduit à une exploitation outrancière des travailleurs une sorte d'enfer social où les travailleurs sont exploités sans répit, mal payés, réduits à la lamine, abandonnés, condamnés à vivre dans des taudis sordides, méprisés et opprimés… ils sont donc considérés comme des choses et non comme des hommes, comme du « travail », de la « main-d’œuvre » et non comme des êtres humains (Engels, chapitre XII).

Devons-nous craindre qu’il se produise chez nous ces mêmes situations ? En principe, les pays d’Europe et d’Amérique étant déjà passés par là, leurs expériences devraient nous éviter à notre tour de commettre les mêmes erreurs. Nous devons considérer que les partenaires de cette initiative aux cotés de l’Etat haïtien sont des institutions européennes et américaines d’une expérience certifiée qui sont censées dans un souci de franche coopération nous aider à établir de bonnes bases pour un développement intégral chez nous. Cependant, il revient à l’Etat haïtien de veiller à ce que les principes convenus soient respectés et que les droits fondamentaux des personnes et des groupes ne soient pas sacrifiés au profit de l’organisation de la production.

Les problèmes qui découlent de la construction de centres industriels de cette envergure ont été largement débattus au cours des siècles et plusieurs pistes de solution ont été explorées.

Dans son enseignement social, l’Église catholique qui a commencé à s’intéresser aux questions sociales a proposé quelques éléments de solution qu’il serait utile d’examiner. La première Encyclique sociale « Rerum Novarum» (1891) du Pape Léon XIII en est un exemple. Depuis, l’Église ne cesse d’offrir des réflexions pouvant aider à solutionner les problèmes sociaux, en particulier, ceux nés de la question ouvrière. Le Pape Léon XIII se prononçant sur les problèmes de son époque affirmait les droits fondamentaux des travailleurs. C’est pourquoi la clé de lecture de son texte pontifical cité plus haut, est la dignité du travailleur en tant que tel et, de ce fait, la dignité du travail défini comme « l’activité humaine ordonnée à la satisfaction des besoins de la vie, notamment à sa conservation. (Rerum Novarum, 34) » Le Pape qualifiait le travail de « personnel », parce que « la force de travail est inhérente à la personne et appartient en propre à celui qui l’exerce et dont elle est l’apanage (ibid, 34) ». Le travail appartient ainsi à la vocation de toute personne; l’homme s’exprime donc et se réalise dans son activité laborieuse. Le travail possède en même temps une dimension « sociale », par sa relation étroite tant avec la famille qu’avec le bien commun, « puisqu’on peut affirmer sans se tromper que le travail des ouvriers est à l’origine de la richesse des États (ibid, 27) ». Autant de raison pour que l’État haïtien se dresse en défenseur de la classe ouvrière. L’Etat doit veiller au respect des droits sociaux. Un siècle après la sortie de Rerum Novarum, le successeur de Léon XIII, le Pape Jean Paul II écrit une Encyclique pour commémorer le centenaire de la première Encyclique sociale. Dans son texte pontifical, le Pape précise parmi les attributions de l’Etat celle de se préoccuper d’une manière spéciale des petits et des pauvres. La classe riche, qui est forte de par ses biens, a moins besoin de la protection publique; la classe pauvre, sans richesse pour la mettre à l’abri, compte surtout sur la protection de l’État. L’État doit donc entourer de soins et d’une sollicitude toute particulière les travailleurs qui appartiennent à la foule des déshérités, (Centesimus Annus, 10). C’est par souci de solidarité et au regard du bien commun que l’Etat doit œuvrer pour une amélioration des conditions de vie de la population.

Nous voulons insister dans cet article sur l’obligation qui est faite à l’État haïtien dans cet effort de garantir de l’emploi à ses citoyens de veiller au respect des conditions contenues dans les termes contractuels pour éviter toute forme d’exploitation des ouvriers. Le but des investisseurs est la recherche du profit certes, mais ils doivent créer les conditions nécessaires au respect et à la promotion intégrale de l’homme/femme haïtien/haïtienne et de ses droits. »


Dr. Ricardo Augustin

HL/ HaïtiLibre

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roro robot
Posté le 29/03/2012 13:08:06
Dr Augustin, bravo! S'il existe en Haïti une Institution a la défense des consommateurs, je l'ignore, et tout montre dans ce cas que celle-ci, si elle existe, ne fait pas son travail. Bref, il est impératif que nous ayons en Haïti une Institution qui défende les consommateurs. Cette Institution aurait également le devoir de veiller a ce que les ouvriers (qui travaillent pour supporter leur misère) ne soient pas exploités par certains patrons immoraux et malhonnêtes (voler sur le salaire d'un ouvrier est tellement ignoble que le Dieu des cieux en a parle dans son livre). Si nous voulons vraiment d'une Haïti moderne nous devons être conséquents avec nous-mêmes et remplir nos obligations a la perfection car il s'agit d'une nation de dix millions de citoyens.
Le Wood
Posté le 28/03/2012 15:30:02
M100% dako ak Dr. Ricardo. sim ajoute yon bagay en plis, lap gate. antouka, felicitasyon l'Etat Haitien et merci au Dr pour ces conseils, lesquels sont prodigués a l'endroit de nos dirigeants.
 




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