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Haïti - Social : Inauguration des cuisines de la Prison de Port-au-Prince 07/06/2012 10:34:04
« Suite au séisme de janvier 2010, les installations de la cuisine étaient non seulement insuffisantes pour répondre aux besoins des quelque 2,600 détenus de la prison mais se trouvaient également dans un état de détérioration potentiellement dangereux pour la sécurité et la santé du personnel ainsi que celles des détenus », explique Javier Cordoba, Coordonnateur du programme « eau et assainissement » pour le CICR en Haïti. « Dans une prison de cette taille, où la malnutrition fait partie des risques majeurs pour la santé des détenus, une cuisine bien équipée est nécessaire pour assurer une alimentation en quantité et qualité suffisante et lutter contre les carences nutritionnelles », affirme François Jacot, Responsable du programme « santé en détention » pour le CICR en Haïti. La rénovation de ce bâtiment va aussi permettre l'installation de 15 fourneaux supplémentaires, en plus des 21 existants. Les repas pourront être préparés dans de meilleures conditions d'hygiène suite à la remise en état du sol et des plans de travail. Le système d’alimentation en gaz, très vétuste, a également été réhabilité et la ventilation améliorée.  Prison civile de Port-au-Prince, Haïti. Le nouveau système de ventilation dans la cuisine. - ©CICR / G. McKenzy / v-p-ht-e-00678 La rénovation de la cuisine de ce centre carcéral, s’inscrit dans le cadre du soutien continu que le CICR apporte à la Direction de l'administration pénitentiaire en vue d'améliorer les conditions de détention. Au cours des douze derniers mois, ce soutien s'est traduit à la prison civile de Port-au-Prince par la réhabilitation du plus grand quartier cellulaire, la rénovation des blocs sanitaires de trois autres quartiers ainsi que l’approvisionnement en eau de l’ensemble des quartiers.  La cuisine de la prison civile de Port-au-Prince après les travaux de rénovation - ©CICR / Jean Jacob Charles Discours de M. Simon Ashmore, Chef de la délégation de la CICR en Haïti : « Madame la Protectrice du citoyen et de la citoyenne Monsieur le Directeur de l'Administration pénitentiaire Monsieur le Sous-Directeur logistique Mesdames, Messieurs, des organisations nationales et internationales Mesdames, Messieurs, les agents et les employés de la DAP Mesdames, Messieurs, les représentants de médias Chers collègues du Comité international de la Croix-Rouge, Mesdames et Messieurs, Je suis très heureux d'inaugurer avec vous aujourd'hui la cuisine de la Prison civile de Port-au-Prince, rénovée avec le soutien du Comité international de la Croix-Rouge. Je tiens à saluer la contribution de l'ensemble des acteurs qui ont fait aboutir ce projet : les ingénieurs, les différentes entreprises qui sont intervenues sur la prison, les personnels de la Direction de l'administration pénitentiaire (la DAP) et du Comité international de la Croix-Rouge (le CICR). Les différents intervenants ont su dépasser les contraintes techniques rencontrées pendant les cinq mois des travaux pour arriver au résultat constaté aujourd’hui. Je les remercie pour leur sérieux et la qualité du travail. Certes, la rénovation de cette cuisine est de moins grande envergure comparée aux travaux réalisés il y a une année pour reconstruire le quartier Titanic. Cependant, les bénéfices ne sont pas moins importants pour les détenus et l’administration pénitentiaire. « Sak vid pa kanp ». Rappelons-nous que l'alimentation apporte aux personnes les éléments nécessaires au maintien de leur santé physique et morale. Un détenu qui mange bien aura moins recours aux soins médicaux. Un bénéfice évident pour les détenus, mais également un bénéfice pour l’administration pénitentiaire, qui investira moins dans les frais médicaux, beaucoup plus chers que les aliments. Cette rénovation permet d’augmenter la capacité de cuisson des aliments qui maintenant peuvent être préparés dans de meilleures conditions d’hygiène, sine qua non pour prévenir des infections digestives comme le choléra. Le personnel peut travailler dans un espace plus aéré et avec des installations plus sûres. Cette cérémonie offre l’occasion de renouveler l’attachement du CICR à soutenir les efforts des autorités haïtiennes pour offrir les conditions de vie les plus décentes possibles aux détenus. Cet engagement est continuellement renouvelé au travers du soutien qu’il fournit aux différentes initiatives de réhabilitation, de la conception à la mise en œuvre des projets. Je voudrais souligner les progrès significatifs de la coopération entre le CICR et la Sous-Direction logistique de la DAP : un exemple de cette coopération renforcée est l’implication des ingénieurs de la DAP dans l’élaboration du plan de réhabilitation de la prison des Cayes dont les travaux commenceront cet été. Le Comité international de la Croix-Rouge voudrait continuer à encourager les autorités concernées à doter la Sous-Direction logistique de la DAP de moyens plus importants afin d’augmenter son autonomie dans la conception, l’élaboration et la supervision des projets de construction et de réhabilitation. De manière plus globale, le CICR reste prêt à maintenir ses efforts aux côtés des autorités haïtiennes afin de les aider à mener la lutte contre la surpopulation carcérale – une problématique urgente et alarmante. Nous saluons d’ailleurs les projets de construction de nouveaux lieux de détention ainsi que les initiatives visant à lutter contre la détention préventive prolongée. Toutefois, dans l’immédiat, les effets de la surpopulation carcérale peuvent être atténués en augmentant le temps de sortie à l'air libre et en aménageant l'espace cellulaire par l’installation de lits superposés et l’amélioration de la ventilation. Je ne voudrais pas que les efforts importants accomplis jusqu’à présent soient passés sous silence. Cependant, l’augmentation continue de la population carcérale nous oblige à constater que le combat est encore devant nous. Les solutions se trouvent, certes, dans des projets d’urgence pour palier les conditions précaires de la détention en Haïti d’aujourd’hui ; mais ceux-ci doivent être accompagnés par le développement d’un plan stratégique global visant les réformes pénitentiaire et judiciaire. Le Président de la République et le Premier Ministre ont mis l’Etat de Droit comme un des axes principaux de la politique nationale. Des commissions sont à l’œuvre pour entamer la refonte des codes pénal, criminel et de procédures. Des comités de suivi de la chaîne pénale ont été mis sur pied dans les départements de l’Ouest et du Sud. Ce sont des initiatives qui démontrent la volonté de l’Etat de s’attaquer à des problématiques de fond. Mais la situation des détenus requiert une prise de conscience et une action collective de la part de tous. « Men anpil, chay pa lou ». Je suis persuadé qu’une vision haïtienne, à travers des plans directeurs de développement, et une coordination plus accrue des autorités compétentes des différents acteurs œuvrant dans les domaines pénitentiaire et judiciaire, mèneront à des résultats significatifs. A cet effet, la tenue – sous leadership haïtien – d’une table sectorielle traitant les problématiques liées aux conditions de détention et regroupant les acteurs nationaux et internationaux engagés, ou intéressés à l’être, sur le sujet est devenu une priorité afin de pouvoir aller de l’avant. Mesdames et Messieurs, la rénovation de cette cuisine n’est qu’une étape et sans doute une goutte d’eau dans l’océan des problèmes humanitaires dans les prisons haïtiennes. Mais « piti piti, zwazo fè nich li » Je tiens à manifester ma plus grande reconnaissance aux autorités haïtiennes, qui restent ouvertes à maintenir des bonnes relations de travail et sensibles à la nécessité d’améliorer les conditions de vie des détenus. Mesi anpil » HL/ HaïtiLibre
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