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Haïti - Reconstruction : Jacmel entre intérêts politiques et intérêts citoyens
16/07/2010 11:22:53

Haïti - Reconstruction : Jacmel entre intérêts politiques et intérêts citoyens
Six mois après le tremblement de terre historique qui a détruit un large corridor du centre-sud d’Haïti, de nombreux Jacméliens ont commencé à réfléchir sur la lenteur exaspérante de la reconstruction dans leur ville ou les dirigeants préfèrent retarder des décisions qui pourraient avoir des conséquences politiques dans cette période pré-électorale.

L'exemple le plus flagrant est Pinchinat, Installé à la hâte sur le terrain de football jouxtant le lycée Pinchinat, des centaines de familles de Jacmel se sont retrouvés là, après le séisme. 4.000 personnes dont certains étaient locataires de maisons détruite par le séisme n’ont aucun autre endroit où aller et doivent vivre dans des conditions précaires. Il y a cinq mois, les organisations internationales chargées de la réinstallation des populations, ont commencé à chercher des sites mieux adaptés afin de relocaliser le camp Pinchinat, ils ont finalement trouvé un accord avec les responsables locaux sur les aménagements d'un nouveau site, appelé Mayard, il y a deux mois.

Pourtant, depuis deux mois rien ne bouge, Edo Zenny, le maire de Jacmel tarde à approuver le déplacement du camp craignant que les conditions dans ce nouveau camp, conçu pour durer 3 ans, se détériorent et devienne un  autre «Pinchinat». Pendant ce temps, 4,000 personnes vivent dans les pires conditions.

« Mayard a été quelque peu imposé à l'hôtel de ville... Nous estimons que Mayard pourrait facilement devenir un autre Pinchinat » confirme Frantz Magellan Pierre-Louis, un porte-parole du maire, expliquant le retard par le choix du Maire qui a refusé de coopérer aux efforts visant à accélérer le déménagement du camp parce qu'il « préfère voir les Jacméliens dans un foyer permanent plutôt que d'aller vivre dans un autre camp » Ajoutant « Si vous mettez les sinistrés dans une zone qui n'est pas commercialisée, qui ne dispose pas des infrastructures, vous allez avoir un ghetto, inévitablement ».

Avec les élections qui se profilent à l'automne, certains craignent que l'augmentation de la «politicaillerie» [locale et centrale] mettent en péril d'autres éléments de la reconstruction déjà très lent à Jacmel. Ronald Andris, maire adjoint de Jacmel va dans ce sens « L'ingérence politique [du gouvernement central] est la vraie raison pour laquelle la situation n'a pas progressé » à-t-il déclaré frustré « Je pensais que ce serait l'occasion pour tous les haïtiens de travailler ensemble [...] mai chacun préfère travailler seul et avoir plus de visibilité [...] maintenant que nous entrons dans une période électorale, je pense que la situation risque d’empirer voir détruire tout nos efforts et Jacmel n'a pas l'énergie pour un nouveau revers ».

La même chose pourrait être dite en terme de développement économique qui a été au cœur des efforts ces derniers mois ou Jacmel a tenté d’attirer l'investissement privé, sous forme de petites usines et d’hôtels de villégiature dans la région. Mais jusqu'à présent, aucun véritable marché du travail n’émerge dans un horizon prévisible. Les investisseurs manifestent un intérêt prudent et attendent de voir ce que sera l’aide de la communauté internationale en terme de reconstruction des infrastructures locales. En outre, certaines zones rurales à l'extérieur de Jacmel, disposent de terrains propices au développement industriel mais les questions foncières rebutent. Il n'existe aucun système de registre immobilier et les différends sur la propriété peuvent prendre plusieurs années à se régler.

Les seuls emplois réels à Jacmel qui ont été créés dans la ville sont temporaires et financé par des ONG (chauffeurs, traducteurs, chefs de bas niveau, main d’œuvre non qualifiée) généralement liée au déblaiement des décombres ou au nettoyage des rues. À Jacmel on craint aussi que le gouvernement décide un jour, comme pour les distributions massives de nourriture gratuites, que ces programmes de travail contre argent soient éliminés pour forcer les gens à se débrouiller par eux-mêmes.

Sans perspectives économiques, les dirigeants locaux disent que ça va être difficile d'attirer les gens vers la ville, un élément crucial du plan national de décentralisation de la population de la capitale en ruines de Port-au-Prince « La crainte c’est que les gens retourne à Port-au-Prince, si il n'y a pas de travail à Jacmel », a déclaré Zidor Fednel, le délégué fédéral nommé par le gouvernement pour le département du Sud-Est d'Haïti. « Le soutien que nous recevons de l'Etat ne suffit pas ».

Jusqu'à ce que les promesses de la communauté internationale se transforment en transfert de fonds et commencent à sortir de Port-au-Prince vers les régions, « la ville ne peut pas faire beaucoup plus pour s'aider elle-même [...] nous avons de nombreux besoins : routes, électricité, éducation, santé, eau potable [...] une fois que vous commencez à avoir ces choses, des emplois seront créés. Les gens vont gagner leur vie par eux-mêmes » a déclaré M. Pierre-Louis un porte-parole du maire.

Moro Baruk, un artiste de Jacmel dont la voix est respecté dans la communauté déclare « Certains prétendent que ça va prendre beaucoup plus que de l'argent et l'amélioration des infrastructures, si la ville veut saisir l’opportunité de la reconstruction comme un nouveau départ, la volonté va devoir venir de l'intérieur [...] regardez qui nous sommes et comment nous sommes fiers d'être Jacmélien, combien nous sommes fiers de ce que nous possédons à Jacmel, les relations que nous détenons les uns avec les autres [...] quelque chose doit être construit, l'ingrédient de base là-dedans, c'est l'unité. Si nous n'avons pas l'unité entre les différents acteurs, nous n'avons rien ».

Lire aussi :
https://www.haitilibre.com/article-649-haiti-reconstruction-tension-a-jacmel-entre-les-ongs-et-edwin-zenny.html

BF/ HaïtiLibre

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