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Haïti à vendre ?
12/05/2010 10:33:08

La Commission intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) effectuera sa mission dans le cadre de la loi d'urgence et disposera de toute la latitude pour financer des acquisitions foncières en Haïti, afin de lancer, entres autres, des opérations d'urbanisme et de logement à travers le pays. Il est également prévu de procéder à des privatisations, notamment, le port et l'aéroport de la capitale. Les compagnies étrangères auraient la possibilité d'investir dans la plupart des secteurs d'activités, dont l'agriculture et le tourisme, qui paraissent les plus porteurs.

Les médias font peu échos de ces privations et investissements futurs, ni du rôle (autre que technique) de la Banque Mondiale et du FMI pour ces 2 aspects. Le poids de la Banque Mondiale au sein du CHRI et l’influence, les pratiques contestable du FMI, en particulier, ne doivent pas nous faire oublier que les banquiers ne donnent pas dans l’humanitaire et ont pour habitude de reprendre d’une main généreuse ce qu’ils donnent modestement de l’autre.

Les privatisations et les investissements risquent de dominer les décisions économiques au cours des deux prochaines années sous l’influence de la CIRH. Ne nous le cachons pas, les institutions financières internationales ont toujours souhaité la privatisation des entreprises publiques. Des décisions, lourde de conséquences pour l’avenir du pays..

Investissements, privatisations dans quelles limites?
Le manque de précision au moment de la rédaction du document de reconstruction du pays est compréhensible, (à moins que ce soit intentionnel), dans les deux cas, il s’agit aujourd’hui d’une porte ouverte sans restriction. Va-t-on assister à une vente en morceaux des entreprises publiques ou du foncier haïtien? On nous parle «notamment» de la privatisation du port et de l’aéroport de la capital. Ce «notamment» sous entends clairement d’autres privatisations. Verrons nous les douanes, la poste, l’énergie, la Minoterie, le Ciment d’Haïti, les télécommunication (sur ce point c’est déjà très avancé), la banque nationale de crédit etc... passer progressivement sous le contrôle de groupes d’affaires étrangers ou des grandes familles haïtiennes? Le foncier, l’exploitation des ressources naturelles, les zones franches, les pôles industriels de développement etc... feront-ils partie du « deal? ».

Quelqu’un à dit : «Haïti n’a pas besoin d’amis mais de partenaires d’affaires», encore faut-il définir ce que seront ces partenariats. Il va de soit qu’Haïti ne peut envisager construire son avenir sur la générosité internationale mais plutôt sur sa capacité à faire venir des investisseurs, des entreprises nouvelles, des industries génératrices d’emplois et de richesses et à nouer des partenariats. Toutefois, il ne faudrait pas, pour répondre aux pressions de l’internationale, qu’Haïti passe d’une dépendance temporaire de l’aide internationale à une dépendance permanente de nouveaux acteurs économiques.

Téléco ouvre le bal des privatisations
Fin avril 2010, la compagnie Viettel, filiale de l’armée vietnamienne, signait le rachat de la Téléco en présence du directeur du Conseil de Modernisation des Entreprises Publiques (CMEP), Yves Bastien. Une vente initiée en 2009. La compagnie Viettel s’engage à investir un montant initial de 59 millions et un montant supplémentaire de 40 millions au cours des quatres prochaines années, en échange de 60% d’une nouvelle compagnie de téléphone la « Natcom » dans laquelle l'état haïtien détiendra 40% des actions. Camille Chalmers, secrétaire exécutif de la plateforme de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda) estime qu’il y a eu « une sous-évaluation des actions de la Téléco »

Bien que la vente de la Téléco n’ait aucun lien direct avec la situation post-séisme, le moment de la signature de cette transaction, juste après la création de la CHRI et la prorogation de la loi d’urgence, n’a rien d’anodin. Cette signature envoie un signal fort aux acheteurs internationaux et ouvre le bal des privatisations.

Reste plusieurs questions sans réponse dans ce dossier. Pourquoi la compagnie Viettel à-telle accepté une participation de 60% au lieu de 70% qu’elle réclamait en 2009, pour une entreprise, qui est partiellement détruite aujourd’hui? Pourquoi le licenciement des employés de la Téléco a-t-il été à la charge du gouvernement (on évoque un coût d’environ 675 millions de gourdes). Pour servir quels intérêts, si la Papda dit vrai, les actions de la Téléco ont elles été sous évaluées ?

De plus, il ne semble pas que le gouvernement haïtien est imposé des exigences particulières visant la protection et la création d’emplois. L'un de des représentants de la compagnie Viettel, M-Nnguyen Khac Chung a promit de garder les 1.045 employés restants, s'ils sont capables de s'adapter aux exigences nouvelles (productivité, rendement, nouvelles normes de travail) en vigueur dans le secteur de la Télécommunication, à travers le monde. Des propos non contraignant qui ne rassure aucunement sur l’avenir des employés actuels.

Inquiétudes légitimes
Au vue des prémices et de la privatisation de la Téléco (une entreprise qui appartient a un secteur stratégique du pays) nous nous interrogeons:

Le gouvernement saura-t-il protéger les emplois? Privilégier la qualité au lieu de « cheap labor »? Attirera-t-il les groupes d’affaires internationaux en mettant de l’avant une main d’œuvre bon marché et d’importants avantages fiscaux? Aura-t-il la capacité de négocier en fonction des intérêts de la nation ou se pliera-t-il aux pressions directe ou indirectes de la CIRH? Les haïtiens seront-il consulté, informé? Quels mécanismes seront mis en place pour les appels d’offres dans le cadre de la loi d’urgence? Quelle transparence peut-on attendre de la CIRH et gouvernement dans ces transactions?

Toutes ces questions sans réponse ont de quoi alimenter une inquiétude légitime sur l’avenir de notre pays. Qu’en pensez-vous?

HL



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leonidas
Posté le 08/10/2010 16:18:43
Il est a craindre que l'Avenir d'Haiti sera ce que decidera la Communaute Internationale. Il n'y a aucune presse vraiment nationale qui propose des debats sur l'importance des Legislatives. Notre Presse (si on en extrait quelques journalistes comptes au bout des doigts) est devenue une foire aux médiocrités. Le Parlement aurait du être l'antichambre de la Présidence ; malheureusement il est occupé ,dans sa majorité, par des véreux, des arrivistes, sans érudition. Sans capacité de réflexion personnelle, achetables en veux tu en voila. En somme, le marche pied de toutes les démagogies .
Kenny-way
Posté le 28/09/2010 14:10:15
Si c etait vrai... Ce serait mieux pour le Pays.
Leo
Posté le 28/07/2010 06:37:05
L'article est orienté, malgré un semblant de neutralité. 1. Toutes les questions concernant la Téléco sont un peu démagogiques: la compagnie Viettel ne viendrait jamais en Haiti si elle n'avait pas trouvé des avantages. Oui, il faut essayer de valoriser au mieux les actions de Téléco. Mais, jusqu'à la limite où le partenaire préfèrerait partir. C'est donc normal que notre gouvernement fasse des concessions. 2. Notre gouvernement a-t-il obtenu le maximum de ce qui était possible? Je ne le sais pas, personnne ne le saura peut-être vraiment. A nous d'élire les meilleurs dirigeants pour bien défendre nos intérêts. Car les partenaires étrangers (et non pas des amis, ça n'existe pas) défendront TOUJOURS les leurs. Et c'est normal! 3. Par contre, je souscris complètement à la 2e série de questions (dans la conclusion). Il y a un manque total de transparence sur ces questions (comme sur tant d'autres). Nous avons besoin de savoir, de comparer, de juger, de proposer... 4. On peut légitimement être inquiet, mais gare à l'inaction. La réalité est qu'il faut agir maintenant. Sans dogmatisme, sans émotion, avec pragmatisme. La privatisation n'est pas une panacée, mais surement pas non plus le venin. Juste un procédé complexe. A nous de le manier intelligemment.
jack
Posté le 19/06/2010 10:55:54
Parlant de la privatisation de la Téléco. Dans les années 93,94,95,96 j'ai eu une mauvaise expérience avec la Téléco. J'ai rempli un formulaire pour avoir une ligne, mais rien, nada, nothing. Bien qu'il y avait un employé de la compagnie qui habitait vis-a-vis de ma maison et qui avait une ligne. Par contre, si la privation de cette dernière apporte de bonnes nouvelles, transparence, emplois et élimine le parrainage, rien a critiquer. A ne oublier, il faudrait bien que le profit de notre 40% soit réinvestit.
 




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