|
|
Haïti - Économie : Les engagements du nouveau Ministre des finances (Discours) 18/04/2013 10:29:56 Discours d’investiture de M. Wilson Laleau : « Monsieur le Premier Ministre, Mesdames, Messieurs les Ministres, Mesdames, Messieurs les Représentants du Parlement, Madame Marie-Carmelle Jean-Marie, Ministre sortante, Mesdames, Messieurs les Membres du Corps Diplomatique, Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations internationales, Monsieur le Recteur de l’Université d’État d’Haïti, Messieurs les Doyens, Mesdames, Messieurs les Représentants des Grands Corps de l’État, Mesdames, Messieurs les Représentants du Secteur privé, Mesdames, Messieurs les cadres et employés du Ministère du Commerce et de l’Industrie, Mesdames, Messieurs les cadres du Ministère de l’Économie et des Finances, Distingués membres de la Presse, Chers invités, chers amis, Mes premiers mots sont pour remercier le Grand Dieu de l’Univers de m’avoir toujours protégé, éclairé, accompagné et porté à tous les carrefours de ma vie. Je voudrais aussi rendre le grand des hommages à mes parents, à ma famille dont l’affection et la compréhension m’ont façonné et accompagné quelque soient les difficultés auxquelles j’ai eu à faire face. Qu’il me soit permis de présenter un vibrant remerciement au Président de la République, Monsieur Michel Joseph Martelly de m’avoir fait confiance depuis le début et m’avoir permis de servir mon pays au plus haut niveau de responsabilité dans l’Etat. Je sais que je pourrai continuer à bénéficier de son support pour conduire les réformes, difficiles – s’il en est – mais combien nécessaires pour lui permettre de réaliser son grand rêve de contribuer de manière déterminante à la transformation de la société haïtienne et de son économie au cours de son mandat. Je voudrais aussi remercier le Premier Ministre d’avoir fait choix de moi pour occuper cette lourde responsabilité et d’avoir rehaussé l’éclat de la cérémonie de ce matin en tenant à procéder lui-même à mon installation. Je sais qu’il a bien pris la mesure des enjeux car il m’a promis tout son support dans cette lourde et délicate mission. Lui comme moi, savons qu’il n’y aura pas de miracle et que c’est par le travail coordonné, en cohérence avec ses engagements pris dans sa déclaration de politique générale, que nous accomplirons les grandes réalisations que nous serons fiers de léguer à nos enfants. Je dois aussi présenter mes hommages à Mme Marie-Carmelle Jean-Marie dont l’émoi provoqué par son départ a été reçu par beaucoup comme une manière d’appréciation de son travail à la tête de ce Ministère. Je sais que l’héritage est lourd. Je vais garder d’elle le souvenir d’une Ministre qui défend ses idées avec une opiniâtreté et une ténacité rares. Je sais aussi que je pourrai compter sur ses éclairages dans la transmission des dossiers. J’ai été particulièrement sensible d’échanger avec le premier Ministre de l’Economie de la Présidence Martelly, Monsieur André Lemercier Georges qui m’a tout de suite appelé après ma nomination à ce poste. De Henri Bazin qui a initié les principales réformes des finances publiques qui se poursuivent jusqu’à présent, un ami, un mentor à Madame Jean-Marie, je sais que je pourrai compter sur ces illustres devanciers pour me permettre de bien comprendre la manière d’aborder un certain nombre de dossiers. Mesdames, Messieurs, J’arrive à ce poste dans des circonstances peu banales. Tout le monde sait que depuis le début j’avais beaucoup hésité à franchir le pas conscient que j’ai toujours été, des difficultés qu’il y aurait à changer ce Ministère pour le mettre au service du développement économique et de la modernisation de la société. Je crois qu’il est peut-être opportun de souligner aujourd’hui que je me suis engagé en politique pour la première fois au côté du candidat devenu Président Martelly parce qu’il a pris des options qui m’ont paru en cohérence avec ce que je crois qu’il faut faire pour redynamiser, pour relever ce pays que plusieurs siècles de lutte fratricides, de mauvaise gouvernance, de déni du rôle de l’économie ont placé si bas dans l’échelle du développement humain. Toute ma vie, par mes choix personnels, mes interventions, mes batailles citoyennes et professionnelles, j’ai toujours cherché au mieux de mes compétences que par mes actions je puisse contribuer à laisser pour les générations futures, un pays meilleur que je ne l’ai trouvé… C’est le sens de mon engagement ! Même s’il est vrai qu’il n’existe pas de doctrine philosophique à avoir jamais obtenu l’accord unanime des esprits compétents, il est peu probable dans le contexte actuel de notre pays, en tout cas à mon sens, que le choix des 4 E (emploi, éducation, Environnement, État de Droit… devenu 5 entre temps avec l’Energie), qui constituent le socle de l’action gouvernementale …puisse faire l’objet d’aucune contestation sérieuse. La vraie bataille pour Haïti est celle pour la mise en place et la consolidation de nos institutions garantes des droits de la personne, pour la conduite de politiques cohérentes, pour l’équité, pour l’amélioration du niveau de vie des citoyens. Nous avons compris que nous n’avons pas le droit de perdre cette bataille-là. C’est la condition de la stabilité sociale, de l’autonomie des citoyens et du progrès social. Nous n’avons pas à réinventer la roue, nous sommes témoins aujourd’hui de progrès extraordinaires réalisés partout à travers la planète de la Corée du Sud à notre voisin dominicain. Par rapport à l’un ou à l’autre nous nous plaisons à dire que notre situation socioéconomique était meilleure à la leur il y a quarante ans. Ce qu’ils ont fait est connu aujourd’hui de tous. Au coeur de leur réussite, d’abord la stabilité politique, un cadre macroéconomique stable, des politiques publiques cohérentes auxquelles tout le monde adhère, etc. C’était l’engagement de campagne du candidat Martelly, c’est le sens de l’action gouvernementale. Le mandat qui m’est confié aujourd’hui est de poursuivre le travail engagé en l’approfondissant, afin de nous assurer que le cap de notre économie change définitivement, que le virage soit pris pour nous placer définitivement sur la trajectoire visée qui est celle d’un pays émergent dans moins de deux décennies. C’est un beau challenge qu’il est possible de réussir tant les opportunités sont évidentes et les potentialités réelles. Ce qu’il nous faut c’est une vision à partager, une volonté de nous en sortir collectivement. Je comprends mon rôle en tant que double Ministre de l’Économie et des Finances, non comme en rivalité avec les autres secteurs, mais plutôt comme celui d’un catalyseur devant les accompagner, créer un espace de cohésion pour les politiques et les arbitrages, développer les moyens financiers pour le développement de l’économie et mettre ces moyens à la disposition des institutions pour la conduite des politiques publiques. Malgré le chemin parcouru et l’engagement de mes prédécesseurs, la mission financière de ce Ministère est restée prépondérante et pas en phase avec les impératifs de développement. économique. Il est plus que temps que ce ministère s’engage et permet à ce pays de faire la politique de son économie. En d’autres termes, en plus de garantir un cadre macroéconomique stable, il lui faut aussi s’assurer de reculer la frontière de nos possibilités de production en développant un cadre favorable aux investissements, où l’investissement public stratégique, les politiques incitatives, orientent, renforcent la confiance des acteurs et la prévisibilité des contrats. Il lui faut surtout s’assurer que les allocations et affectations de l’investissement garantissent un développement territorial et social équilibré. Cela bien sur, ne peut se faire que si les institutions tant publiques que privées travaillent en bonne intelligence dans le sens du bien commun. Aussi, tout en préservant et consolidant les acquis et selon le mandat à nous confié par le Chef de Gouvernement, nous allons prioriser les lignes d’actions suivantes. Le renforcement de la gouvernance économique et la cohésion sectorielle des politiques publiques en vue de relever la productivité globale de l’administration publique. Nous allons mettre en place un Comité intersectoriel de la Politique Économique pour permettre aux Ministère concernés de travailler ensemble avec les autres secteurs non publics en vue de définir, élaborer, mettre en oeuvre et suivre les décisions de politique économique dans un cadre coordonné et concerté qui permet de mettre à profit les synergies. Sans entrer dans trop de détails je rappelle que dans ce cadre, les actions vont s’orienter :
Sur la politique Economique,
Modernisation et gestion des finances de l’Etat , La réforme de la gestion des finances est un autre domaine partagé qui requiert un travail concerté des institutions concernées. Elle est importante pour garantir une gestion saine et transparente des ressources mais aussi pour faciliter une allocation optimale et une mise en oeuvre de la dépense de manière célère et efficace. Un plan global de reforme des finances publiques sera élaboré et un Comité de coordination et de suivi mis en place. Nous allons particulièrement travailler à fluidifier le système des paiements. Les normes et procédures existantes procèdent d’une noble intention mais leur application pose problème au bon fonctionnement de l’administration. Leur efficacité va être évaluée. Nous allons aussi nous appliquer à changer le train de vie de l’État. Des politiques viendront rationnaliser les dépenses à travers des achats groupés, des politiques plus adaptées à nos moyens par exemple en rapport à l’utilisation des véhicules, aux déplacements des fonctionnaires, etc. Un autre champ de réforme important, celui de la pension civile fait partie de la politique de protection sociale. Pas de progrès sans la protection sociale. La réforme de la Pension Civile sera donc revisitée et poursuivie. La mise en oeuvre de programmes sociaux est indispensables du fait que plus de 50% de la population est prise dans la trappe de pauvreté et ne peut s’en sortir seul. Mais, ces programmes ne sont soutenables que si des investissements productifs viennent garantir leur viabilité. Nous allons devoir travailler sur un cadre de financement des programmes sociaux qui préserve la possibilité de réaliser les investissements productifs. Augmenter les ressources de l’État :
Aux Bailleurs, nous disons que Le pays accueille favorablement les supports de tous nos partenaires techniques et financiers. Il faut cependant admettre que l’efficacité et l’efficience de ces supports sont aujourd’hui en question. Les engagements et les procédures de ces institutions ne sont pas du tout compatibles avec les cycles budgétaires nationaux et les objectifs affirmés. Il faut revisiter les méthodes, habiliter les institutions haïtiennes et revoir les procédures pour faciliter les investissements. Nous devons nous assurer que l’aide soit un réel outil de développement plutôt que le contraire. Il faut changer de cap, disons-nous, mais il faut aussi reconnaitre que c’est une responsabilité partagée. Pour mettre en oeuvre les reformes et politiques, il faut de la stabilité, un état fort, organisé ou les institutions jouent pleinement leur rôle et ne constituent pas des facteurs de blocage. Il ne convient pas de déstabiliser l’Etat, mais de le construire avec engagement et vigilance. La réforme du domaine de gestion de l’économie n’est pas sous ma seule responsabilité. Je vais promouvoir les synergies sectorielles pour une plus grande efficacité de l’action. Aux employés et cadres du Ministères de l’Economie et des Finances j’arrive dans un contexte où il faut faire vite et bien dans un délai pour le moins agressif. Beaucoup d’échéances nous attendent. J’espère que je vais pouvoir compter sur votre bonne collaboration pour réaliser ce pari de continuer à faire plus et mieux dans un contexte où les conditions ne sont plus favorables. Votre réputation dans l’administration publique d’un Ministère stable, professionnel et compétent est bien connue. Mon style de gestion est collégial comme vous devez le savoir auprès des employés du Ministères du Commerce venus nombreux ce matin pour me soutenir. Je serai exigeant avec moi-même davantage que je ne pourrai l’être avec vous, mais je vais compter sur votre volonté de relever avec moi ce défi. Mesdames, Messieurs, Je remercie chacun de vous de votre présence nombreuse ce matin. Je promets au mieux de mes compétences de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas démériter de votre confiance et de permettre de réaliser le rêve de transformation économique et sociale de notre pays. Je vous remercie. » HL/ HaïtiLibre
|
Pourquoi HaïtiLibre ? |
Contactez-nous |
Charte de modération |
Privacy policy |
English
Copyright © 2010 - 2024 Haitilibre.com -n |