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Haïti - République Dominicaine : Migration haïtienne, causes et dangers
04/08/2010 15:25:48

Haïti - République Dominicaine : Migration haïtienne, causes et dangers
En 1983, la population haïtienne vivant légalement en République Dominicaine était estimé à 27,000 personnes. Jusqu’en 1998, à la veille du passage de l'ouragan Georges, la population haïtienne sur le territoire dominicain restait inférieure à 100,000 personnes. Dans ces années là, sur la rive Ouest de la route internationale qui sert de frontière entre Haïti et la République dominicaine, il n'y avait que quelques douzaines de maisons habité de paysans très pauvres.

Aujourd'hui, la route internationale qui est la partie la plus visible de la frontière dominicano-haïtienne l’occupation du territoire par des paysans haïtien à littéralement explosé favorisant l’entrée de milliers d’émigrés fuyant la pauvreté d’Haïti. La route internationale n'est pas la seule porte d’entrée sur le territoire dominicain, Ouanaminthe, Tilorí, Mirabalais, Malpassé, Anse-à-Pitre, servent de points de passage aux émigrants vers le territoire dominicain.

En 2004, Bridget Wooding et Richard Moseley-Williams, deux chercheurs britanniques ont estimé la population immigrée haïtienne à environ 380.000 personnes. Aujourd'hui, en 2010, de nombreux observateurs s’accordent pour dire que la population haïtienne en République Dominicaine dépasse le million de personnes.

Une proportion des migrants haïtiens restent dans les provinces frontalières, travaillant comme ouvriers au service de propriétaires dominicains, mais la plupart cherchent par tous les moyens à pénétrer plus profondément dans l'est de l'île. Beaucoup d’haïtiens finissent par s'installer dans les grandes villes où ils trouvent un emploi comme travailleurs de la construction, vendeurs de rue, domestiques ou gardiens.

Dans la zone frontalière des réseaux de trafiquants impliquant les autorités civiles et militaires et des dirigeants politiques locaux, tirent profits du trafic des clandestins. Les agriculteurs dominicains, eux-mêmes, dans la zone frontalière facilitent l'immigration de paysans haïtiens afin d 'obtenir des travailleurs à bon marché. Mais au delà des intérêts des uns et des autres, cette migration massive à aussi des conséquences écologique visible comme à Rio Limpio, Loma de Cabrera, Aceitillo, Los Arroyos et Pedernales qui sont désormaient le théâtre d'un processus continu de la déforestation dû à une forte haïtianisation qui sont devenues des mornes désertifiées à l’image de ce qui se produit en Haïti, conséquences de l’usage incontrôlé des ressources forestières dans le but de produire du charbon de bois qui fait l’objet d’un intense trafic à la frontière. Dans les zones d'agriculture intensive, il est courant que la moitié de la population active se compose de jeunes Haïtiens, comme dans les plantations de café, de manioc, de tabac et de riz.

L'immigration clandestine haïtienne s'est accélérée à partir de 1998 après que des groupes ultra-nationalistes, sous le gouvernement Fernandez, ont commencé a expulser massivement des immigrés illégaux. Devant les protestations des organisations des droits de l'homme, nationales et internationales, et certains membres radicaux du clergé catholique ainsi que la menace que représentaient les campagnes de communication négatives sur le secteur touristique, le gouvernement dominicain à annoncé qu’il n’expulserait plus les haïtiens illégaux, une décision qui a de nouveau contribué à l’augmentation du flux migratoire.

En 2000, le gouvernement d’Hipólito Mejía a lancé un vaste programme d'investissement dans les provinces de la frontière : construction de routes, de dispensaire, d’aqueducs, d’écoles, d’installation de réseaux électriques, qui avaient pour but de favoriser les populations dominicaines pauvres de ces régions. Le gouvernement a ouvert des écoles et des hôpitaux pour les Haïtiens qui en auraient besoin et a décidé de régulariser les immigrants en situations irrégulières. Si ces programmes ont effectivement profité à la population dominicaine elles ont contribué à attirer encore plus de migrants haïtiens.

Entre 2004 et 2010, le nouveau gouvernement de Leonel Fernandez a maintenu cette politique de tolérance. Comme dans le même temps la situation économique et sociale en Haïti se détérioraient la pression migratoire a été en hausse, ce fut la plus grande vague d'immigration haïtienne dans l'histoire de l'île, qui a vu la population haïtienne en République Dominicaine dépasser le millions de personnes.

Des responsables d’organismes de la santé publique ont averti que dans de nombreux hôpitaux, la majorité des femmes qui accouchent proviennent du pays voisin. Les écoles et les universités ont vu également croître la population d'étudiants haïtiens qui vivent, heureusement, en harmonie avec les étudiants dominicains.

Bien que certaines voix nationalistes s'élèvent pour protester continuellement sur la présence haïtienne en République Dominicaine, et même si à plusieurs reprises il y a eu des violences ethniques dans certains villages et villes de l'intérieur du pays, l'économie dominicaine continue d’absorber la main d’œuvre haïtienne dans les travaux les plus ingrats et les moins rémunérateurs. Les économistes affirment que cette main-d’œuvre sous payée contribue à tirer vers le bas les salaires des dominicains et représente un frein à l’augmentation du niveau de vie des dominicains.

D'autres craignent qu’à moyen terme, la République Dominicaine se dirige vers une impasse dans la lutte contre la pauvreté, que le pays est importateur de plus en plus de pauvres et que la base de production et les services sociaux vont croître à la même vitesse que la population immigrée sans apporter d’amélioration aux populations locales.

Les plus radicaux, quant à eux, accusent les autorités de permettre l’haïtianisation croissante du pays et n’hésitent pas à se prévaloir des arguments ultra nationalistes traditionnels datant de la guerre dominico-haïtienne du XIXe siècle.

Au milieu de ce débat et des tensions grandissantes face ce phénomène nouveau, les dominicains ont été surpris par le récent tremblement de terre. Le tremblement de terre a stimulé la migration haïtienne en République dominicaine et le processus se poursuit aujourd'hui plus intense qu'auparavant. Quelles seront les conséquences? De nombreux Dominicains ont une vision pessimiste de l’avenir et croient qu'il est facile à deviner qu’elles seront violentes. SI rien n'est fait, les discours «humaniste» des gouvernants de ces deux pays seront insuffisant pour éviter les situations conflictuelles. Personne aujourd'hui ne semble avoir, au delà des discours, de solution permanente pour juguler ce drame humain.

S/ HaïtiLibre

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Prof Atouriste
Posté le 02/10/2015 17:20:40
Un des elements de solutions a moyen terme a cette "problematique" de la migration haitiani-dominicaine se situe dans la reactivation, sans equivoque, par les deux parties, de la commission existante de dialogue binationale, elargie, cette fois , aux chercheurs - universitaires de deux etats.
 




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