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Haïti - Politique : Intervention du Ministre Casimir, au Conseil de Sécurité de l’ONU 07/08/2013 12:21:57 Allocution de Pierre Richard Casimir :(New York, le 6 août 2013) « Excellence Madame la Présidente de l'Argentine, Excellences Mesdames, Messieurs les Ministres, Présidents des délégations, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames, Messieurs, Qu'il me soit tout d'abord permis de vous présenter mes félicitations, au nom du Gouvernement haïtien, d'avoir pris l'initiative de ce dialogue sur un thème de la plus haute importance : la coopération entre l'ONU et les organisations régionales et sous régionales en matière de maintien de la Paix. La collaboration entre les Nations Unies et les organisations régionales, en ce qui a trait au maintien de la Paix, est fort ancienne. Son principe est inscrit dans la Charte de l'Organisation. Elle puise ses origines tout particulièrement dans les articles 53 et 54 du chapitre VIII. L'ONU non seulement reconnait les organisations régionales comme des acteurs à part entière dans le règlement pacifique des conflits, mais elle prévoit également que le Conseil de Sécurité, sans renoncer à son monopole dans l'autorisation du recours à la force - hormis les cas de légitime défense - peut confier à une organisation régionale le mandat « d'appliquer des mesures coercitives prises sous son autorité ». Les deux dernières décennies ont vu une forte accélération du rôle des organisations régionales et sous-régionales dans les opérations de maintien de la Paix, notamment en Afrique, en Europe et en Amérique. La prolifération de conflits régionaux, accompagnés trop souvent de leur cortège de drames et d'atrocités, a fait de la coopération entre l'ONU et les institutions régionales une donnée incontournable des relations internationales. Il suffit, pour s'en convaincre, de passer en revue la multiplicité des opérations de maintien ou de consolidation de la Paix mises en œuvre ces dernières années sur presque tous les continents et dans un nombre important de pays confrontés au fléau de la guerre, aux conflits en tous genres, aux soubresauts politiques, à la guerre civile ... Mon pays, la République d'Haïti, a fait, lui aussi, la terrible expérience des déchirements politiques portés jusqu'a leur extrême conséquence et a connu sa descente aux enfers, dont fort heureusement il émerge aujourd'hui, avec le concours de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). A ce sujet, je remercie la CELAC, le MERCOSUR, l'UNASUR, l'ALBA, la CARICOM, la SELA de leur constant intérêt à l'endroit d'Haïti. Je rappelle qu'au cours de ces vingt dernières années, Haïti, mon pays a fait l'objet de plusieurs interventions de notre organisation multilatérale (ONU) et d'organisations régionales, certaines fois les deux ensembles. J'ai en mémoire la mission conjointe OEA-ONU dont le Secrétaire général a fait mention dans son intervention de ce matin. Tout en saluant cette solidarité internationale, il y a lieu toutefois de reconnaitre, tel que l'a souligné le Chancelier cubain dans ses propos, la nécessité que les missions s'alignent sur les priorités définies par le Gouvernement haïtien. Cela empêchera qu'à l'avenir nous soyons obligés de parcourir le même chemin, que ces missions reviennent pour les mêmes raisons. Ce n'est pas le Secrétaire général de l'OEA, ici présent qui dira le contraire. La République d'Haïti souhaite ardemment que la force de stabilisation d'Haïti, présente actuellement chez nous arrive à atteindre les objectifs pour lesquels elle a été créée. A ce sujet, elle peut miser sur le concours du Gouvernement haïtien, pour le bien-être de la population haïtienne et aussi pour la Paix et la sécurité dans la région. Madame la Présidente, Malgré son développement spectaculaire et ses succès, au demeurant incontestables, la coopération entre l'ONU et les organisations régionales, au chapitre du maintien de la Paix, est encore loin d'avoir atteint le niveau que son potentiel peut laisser espérer, et que la communauté internationale est en droit d'attendre. En dépit de ses réussites, des défis multiples se posent, dont celui de l'insuffisance des moyens des organisations régionales. Nombreux sont ceux qui estiment - et la République d'Haïti en fait partie - que la maturité acquise par les organisations régionales au fil du temps, la configuration du monde tel qu'il est aujourd'hui et la situation internationale en constante évolution, appellent une nouvelle logique dans les relations entre l'ONU et les organisations régionales en matière de maintien de la Paix. Que l'on se rappelle, il y a vingt ans de cela, le Secrétaire général des Nations Unies en appelait déjà, dans l' "Agenda pour la Paix", à une logique de décentralisation, de délégation. Certes, il existe déjà divers mécanismes fonctionnels de coordination et de consultation, et le bilan de la collaboration ONU-organisations régionales est loin d'être négligeable. Haïti se réjouit d'en porter témoignage. Mais, comme l'a souligné récemment encore le Conseil de Sécurité, dans sa résolution 2033, il se fait sentir aujourd'hui la nécessité, dans l'esprit même du chapitre VII, "d'articuler la légitimité et la légalité internationales des Nations Unies avec les avantages du régionalisme." Il revient donc aujourd'hui à la communauté internationale, comme nous y invite le Conseil de Sécurité, de combler ce vide. Il nous revient d'articuler adéquatement et de renouveler ce partenariat indispensable entre l'ONU et les organisations régionales, en le fondant sur des principes bien définis, en le dotant d'un cadre juridique précis ainsi que des ressources nécessaires, de manière à ce que les organisations régionales puissent jouer pleinement le rôle qui doit être le leur au coté des Nations Unies, dans un esprit de complémentarité, dans tous les domaines où leur coopération s'avère souhaitable. Qu'il s'agisse de la prévention des conflits, du rétablissement de la Paix, de la reconstruction après un conflit, de la consolidation de la Paix, de l'assistance électorale, de l'action humanitaire, de la surveillance du respect des droits de l'homme. Madame la Présidente, La République d'Haïti continuera, dans cet esprit, d'œuvrer au coté de tous ceux qui considèrent que le rôle et l'implication des organisations régionales dans le maintien de la Paix internationale sont aujourd'hui plus que jamais une nécessité et devraient continuer de croitre à l'avenir. En saluant l'initiative de ce dialogue, je forme le vœu qu'il ouvre des pistes de réflexion et d'action concrètes pour le renforcement continu de la coopération entre l'ONU et les organisations régionales. Je vous remercie. » Lire aussi : https://www.haitilibre.com/article-9166-haiti-politique-visite-officielle-a-new-york-du-chancelier-pierre-richard-casimir.html HL/ HaïtiLibre
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