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Haïti - Politique : Texte de l’énoncé de Politique Générale du Gouvernement (Partie I)
12/10/2011 13:56:29

Haïti - Politique : Texte de l’énoncé de Politique Générale du Gouvernement (Partie I)
Alors que nul de sait avec certitude quand le nouveau Premier Ministre, le Dr. Garry Conille va présenter son énoncé de Politique Générale du Gouvernement, HaïtiLibre publie, en avant première, l’intégralité de cet énoncé qui sera présenté dans les prochains jours au Parlement. Vu la grosseur de ce document final (87 pages) nous sommes obligés de le reproduire en plusieurs parties, nous nous en excusons auprès de nos fidèles lecteurs.

Dans cette première partie, le nouveau Premier Ministre, après une introduction de circonstance, aborde le cahier des charges des élus, le pacte du bien-vivre ensemble et les urgences de l’heure.

1-INTRODUCTION

Mesdames, Messieurs les Parlementaires,

Je suis devant vous aujourd’hui, répondant à l’exigence d’un rituel constitutionnel et du protocole républicain. Je m’honore de me présenter en cette enceinte vénérable, témoin des grands débats nationaux sur la marche des affaires de l’Etat, pour faire l’exposé de ma déclaration de politique générale.

Cela fait pratiquement cinq mois que le nouveau Président a pris les rênes du Pays et la population attend toujours l’installation d’un gouvernement.

La Nation, la Classe Politique, la Société Civile, les organisations de base, la paysannerie, les commerçants, toutes les strates de la Société Haïtienne sont à bout de patience. Elles attendent que de nouveaux soleils se lèvent et luisent à l’horizon de leur vie, marquée trop longtemps par les pénuries, les insatisfactions, l’insécurité, la faim, la pauvreté, le chômage, bref les carences et les insuffisances de toute nature.

Si ces cinq mois représentent, certes, des opportunités manquées particulièrement dans un contexte post-crise, ils confirment ce que nous savons tous : Haïti, notre pays, souffre d’un déficit de dialogue social et d’outils modernes de résolution des grands problèmes nationaux.

Après deux essais infructueux qui ont creusé les impatiences et exacerbé les agacements, le Parlement a bien voulu me gratifier d’un vote favorable, ce qui me vaut l’honneur de me présenter devant vous, Honorables Parlementaires, pour ma déclaration de politique générale.

Je prends occasion de ce moment de communion avec la nation entière pour remercier publiquement à nouveau tous ceux et toutes celles qui m’ont accordé leur confiance et leur soutien au cours de la première phase du processus. La Nation leur saura gré de l’avoir aidée à sortir des affres de l’attente et éloigner le spectre d’une crise qui menaçait d’hypothéquer son avenir.

Du haut de cette tribune, j’adresse un remerciement particulier à Son Excellence le Président de la République, Monsieur Michel Joseph Martelly, pour le choix qu’il a fait de moi comme premier Ministre et le soutien sans faille qu’il m’a accordé tout au long du processus de ratification.

Avec son appui, je pars d’un pied ferme et assuré, dans l’accomplissement de cette mission patriotique en faveur du peuple haïtien.

Avec lui et conjointement avec vous, représentants légitimes des populations des différentes circonscriptions électorales du pays, je me lance avec enthousiasme dans la quête de lendemains meilleurs pour une nouvelle Haïti revivifiée et revigorée.

J’ai entendu beaucoup d’entre vous s’interroger sur les raisons qui ont pu porter un haut fonctionnaire international à laisser les garanties et la sécurité d’une vie professionnelle sans histoire, pour se lancer dans ce qui pourrait être qualifié d’aventure à l’issue incertaine.

A cela, j’ai une seule réponse : j’aime profondément, passionnément mon pays et je suis prêt à tous les sacrifices pour apporter ma modeste contribution à la construction d’un avenir meilleur pour mes frères et sœurs.

Depuis vingt ans, comme une plaie douloureuse et incurable, je porte dans ma mémoire et dans mon âme le regard de la petite Katia, une adolescente tombée enceinte à 14 ans, qui m’a dit à l’hôpital Deschapelles où je travaillais : « Docteur, mes parents sont morts, je n’avais pas le choix, j’avais faim et je ne pouvais plus payer mes études ». Ce regard de détresse et un sentiment d’impuissance n’ont cessé de me poursuivre, de hanter mes nuits.

Et pour elle, Katia, ainsi que pour des milliers de jeunes qui réfléchissent à leur avenir et perdent espoir face à la situation actuelle du pays, je ne pouvais me soustraire à cet appel à servir, cet appel auquel, en me précédant, vous avez répondu en sollicitant le vote et la confiance de vos mandants pour occuper vos postes de Représentants du Peuple aujourd’hui.

Le défi à relever est immense. Cependant, bien imbu des engagements électoraux du Président de la République et de sa volonté inébranlable de changement, et bien imprégné de vos profondes réflexions et positions sur la conduite des affaires de l’Etat, j’ai déjà le sentiment que je bénéficierai de tout votre soutien dans le cadre des orientations à imprimer à l’action gouvernementale, en concordance bien sûr avec les priorités nationales.

Je me présente devant vous pour vous exposer les grandes lignes de l’action gouvernementale qui seront mises en œuvre pour matérialiser l’AGENDA POLITIQUE sur lequel le Président de la République a gagné la confiance du peuple haïtien.

2-LE CAHIER DES CHARGES DES ELUS

Au cours de nos longues et fraternelles conversations, j’ai recueilli et confirmé le dramatique inventaire des problèmes et besoins exprimés par vos mandants. C’est sur la base de cet inventaire-diagnostic, de la prise en compte du panier de vos promesses, que j’ai établi, toujours avec vous, Honorables Parlementaires, le tableau et le chronogramme du traitement énergique qui convient aux maux du pays et que nous allons appliquer ensemble, jour après jour, dans les mailles d’une collaboration qui ne peut être que fructueuse, parce que étroite, honnête et sincère.

Avec vous, en effet, j’ai parcouru patiemment les départements et les circonscriptions dans une traque objective et minutieuse des déficiences et des priorités. Permettez-moi de vous rappeler brièvement ce qu’ensemble nous avons retenu.

Les Elus du Sud insistent sur plusieurs priorités en accordant une préséance absolue à la construction d’un port et d’un aéroport internationaux, capables de donner à ce département une nouvelle dimension touristique et commerciale, et même de servir de relais à d’autres installations portuaires, souvent trop encombrées, des pays voisins.

La deuxième priorité évoquée se réfère à un reboisement intensif et immédiat du Pic Macaya. Une telle entreprise peut constituer la panacée salutaire contre le ruissellement des eaux de pluie et les crues des rivières qui inondent périodiquement les plaines, engloutissent les récoltes, détruisent vies et biens. Une intervention urgente doit porter sur la rivière Les Anglais, la rivière de Port-à-Piment, la rivière Randel, la Ravine du Sud, qu’il importe d’endiguer en amont et sur lesquelles il faut construire des ponts pour assurer la perméabilité de la région en tout temps. C’est hier encore, les 8, 9 et 10 octobre, que d’immenses dégâts ont été enregistrés après seulement deux jours de pluie : il y a donc une action urgente à porter sur cet environnement.

On retient également la revendication tout à fait légitime et logique, partagée par les Elus du Sud et de la Grand’Anse, de désenclaver la côte occidentale de la presqu’île, en reliant les deux départements par la bretelle Port-à-Piment – Tiburon jusqu’à Les Irois, afin de rejoindre le tronçon Jérémie – Les Irois. Dans ce même ordre d’idée, l’attention est sollicitée sur l’axe routier de Carrefour-Joute Port-Salut en passant par St Jean – Aux Ananas – Roche Jabouin.

Les élus du Sud sollicitent également l’installation d’un campus universitaire pour fixer la jeunesse dans son terroir et soulager la bourse des parents. Ce souci rejoint d’ailleurs la préoccupation de la plupart des départements. Et bien entendu, un tel projet ne se conçoit pas sans électricité et autres services de base, sans une multiplication d’écoles au niveau du fondamental comme du secondaire. A cet égard, je m’engage tout de suite devant vous à réaliser le vœu du Président de la république de doter chaque section communale d’une école, chaque commune d’un lycée et d’une école professionnelle.

Le Sud ambitionne à bon droit de devenir un pôle touristique. A cet égard, un recensement des sites est envisagé. L’accent est mis sur l’escalier des 500 Marches, la grotte Marie-Jeanne de Port-à-Piment, Gelée, Ile à Vache, Port-Salut...

De nos entretiens avec les Elus du Nord, il est ressorti les priorités suivantes :

1) Un Aéroport international, à Madras ;

2) La construction et l’entretien des tronçons de Route : Gonaïves – Cap-Haitien, Hinche - Barrière Batan ;

3) La réhabilitation des barrages de Caracol (section communale de Grande-Rivière du Nord) et de Latanerie pour une électrification de tout le département.

4) La mise en fonction du Campus Universitaire et du Parc Industriel, en chantier ;

5) l’urbanisation et l’assainissement de Milot pour un tourisme rentable.

6) L’accélération des travaux dans la Ville du Cap.

Le Nord, zone touristique indiscutable, a besoin d’agents touristiques bien formés, d’une protection accrue du patrimoine historique. Le Bord de Mer du Cap doit être aménagé et la ville nettoyée et assainie pour lui restituer son aspect attrayant d’antan.

Les Elus du Nord-Est n’ont pas cessé d’insister sur la nécessité

• d’installer des Tribunaux de 1ère instance au Trou du Nord et à Ouanaminthe ;

• de moderniser les infrastructures de services publics et d’urbaniser les villes frontalières considérées comme porte d’entrée du pays ;

• de mettre en valeur les espaces agricoles disponibles en particulier les 39 000 hectares de Madras à la plantation Dauphin ;

• de réhabiliter la route Ouanaminthe – Mombin Crochu – Pignon (par Mont Organisé, Carice, Vallières) – Perches – Terrier Rouge jusqu’à Fort Liberté.

Dans le Nord-Ouest, l’agriculture occupe 48% de la population alors que moins de 5% des terres sont irriguées. De plus, les paysans ne bénéficient d’aucun accès au crédit agricole, ni d’encadrement technique dans un département intensément affecté par la déforestation. 192 kilomètres de côtes sont livrées à une activité de pêche pratiquée de manière rudimentaire. Pas d’école professionnelle, mauvais état des établissements scolaires, pas de cantines, manque de centres de santé, de service ambulancier. Aucune implantation de l’ISPAN en dépit de l’existence de nombreux sites touristiques naturels et historiques.

Le Nord-Ouest doit devenir une zone-pilote pour l’exploitation de l’énergie éolienne. Le vent est une richesse naturelle, il ne s’achète pas et souffle en permanence sur ce département ouvert sur le Canal du Vent. Une telle expérience peut servir de modèle pour les autres régions du pays qui ont tant besoin d’électricité pour réussir la décentralisation et le développement durable. Nous retenons également :

• La construction de la route nationale de Carrefour Joffre à PortdePaix, de Port de Paix à l’Anse à Foleur, au Môle Saint-Nicolas, à Jean-Rabel, à Baie de Henne ; ce projet inclut la construction de ponts, et cela fait trop longtemps que les populations et les Elus le demandent ;

• La construction d’un port maritime au Môle Saint-Nicolas ;

• La construction d’un barrage hydro-électrique sur les Trois Rivières à partir de Bassin Bleu pour l’électrification ainsi que pour l’arrosage des plaines des Moustiques, de Cabaret et de Lacoma ;

• La réhabilitation des systèmes agricoles dans la vallée des Trois Rivières.

• La construction de dispensaires, d’hôpitaux et d’écoles.

Au département du Centre, les distingués Elus se préoccupent à bon droit du développement frontalier, des infrastructures agricoles et surtout de l’électrification. Ce département possède un patrimoine énergétique incomparable : Péligre et Onde Verte. N’est-il pas légitime que la population de ces lieux se lamente de ne pas en jouir suffisamment ? C’est de bonne justice que le courant émanant du Centre éclaire le Centre d’abord.

85% des populations vivent de l’agriculture sur des terres qui s’érodent dramatiquement.

Les élus du Centre ont aussi attiré notre attention sur d’importantes déficiences à combler, entre autres, le faible niveau de scolarisation seulement de 37%, le manque d’infrastructures sportives, le manque de crédit agricole et la défaillance du système d’irrigation.

Les Elus du Sud-est ont noté le drame de la déforestation abusive, des inondations périodiques, un manque navrant d’encadrement technique aux paysans, pour la plupart planteurs de café. Les priorités de ce département ont été clairement identifiées par les parlementaires à savoir :

• L’endiguement des rivières

• l’appui aux structures locales de production

• le désenclavement de la route côtière, des Côtes de Fer à Anse à Pitre, du tronçon Jacmel-La Vallée-Bainet

• la construction de la nationale # 4 de la Croix des Bouquets aux Anses à Pitre

• la construction du Centre universitaire du Sud-est, • la construction d’un barrage hydroélectrique sur la cascade de Pichon pour alimenter le Bas-Sud-Est, de Belle-Anse jusqu’aux Anses à Pitre.

D’autres priorités ont aussi été identifiées par les parlementaires :

- le désensablement du port de Jacmel pour en faire une installation internationale.
- La construction d’un pont sur la Rivière de Pérédo

Pour la Grande-Anse, nous avons noté comme priorité des priorités l’installation d’un système hydro-électrique, pour électrifier tout le département, pour soutenir la petite et moyenne entreprise, assurer la conservation des denrées alimentaires et agro-industrielles, dont la Grande-Anse, zone agricole par excellence, est grande productrice. Les Elus de ce département acquiescent aux vœux de la population de l’Anse-d’Hainault de voir le gouvernement utiliser cette région comme une zone-pilote pour l’exploitation de l’énergie solaire.

Pour les infrastructures à construire, nous avons retenu des ponts ainsi que des écoles, des lycées, des centres de formation professionnelle, des routes de pénétration.

Les Elus du Département des Nippes insistent particulièrement sur deux priorités. D’abord, les infrastructures routières. La route Miragoâne –Jérémie, malgré un bel effort, s’arrête à Petite Rivière ; plus que 16 km à construire pour atteindre Baradères : c’est un effort à faire. De plus, le désenclavement tant souhaité de ce département exige la construction d’un tronçon de 40 km reliant Vieux Bourg d’Aquin (Sud) - L’Azile – Arnaud – Anse à Veau. Trois communes fondamentales des Nippes méritent aussi d’être interconnectées : Fonds des Nègres, qui abrite le plus grand marché de la région, Paillant et Petite Rivière qui constituent le grenier en toutes sortes de produits agricoles. Pour ce qu’il s’agit d’infrastructures énergétiques, les Nippes sont le parent pauvre de la République. Le courant qui alimente pauvrement Miragoâne vient de Petit-Goâve. Les Elus croient qu’il faut utiliser le Saut du BARIL pour générer suffisamment de courant au profit de tout le département. Ils espèrent un renforcement de la Direction départementale des TPTC en vue de l’entretien des routes et du curage des rivières. Infrastructures sportives, eau potable, écoles, dispensaires, tels sont les besoins qui reviennent invariablement au cours de nos entretiens.

L’Artibonite, disent les Elus, est délaissé, malgré son statut de deuxième collectivité départementale en termes de population après l’Ouest et le plus grand producteur de mangues et de sel. Ils soulignent la nécessité de :

• redynamiser les infrastructures agricoles pour la rétention d’eaux et pour l’arrosage ;

• installer un centre de formation pour techniciens agricoles;

• créer un fonds incitatif pour encourager la transformation agricole (mangue, orange, chadèque, et le sel de Grande Saline et d’Anse Rouge).

Le curage des rivières doit se faire impérativement durant la saison sèche, de décembre à mars, afin d’éviter les dégâts à la survenue des pluies du printemps. Enfin, la population attend impatiemment un complexe universitaire pour accueillir la nombreuse clientèle scolaire. Nous avons aussi retenu l’urgente nécessité d’établir des pôles touristiques au niveau de l’Habitation Toussaint Louverture à Ennery, de la résidence de Jean-Jacques Dessalines à Marchand-Dessalines, du Palais des 365 portes à Petite Rivière de l’Artibonite, etc.

Je tiens ici à rassurer les élus et la population de l’Artibonite. Je prendrai toutes les dispositions pour que soit initié immédiatement le processus d’appel d’offres relatif au projet d’électrification des trois communes de Saint-Michel de l’Attalaye, Ennery et Gros Morne.

Au niveau de l’Ouest, les élus ont fait état de l’urgente nécessité de s’attaquer aux défis que posent la surpopulation, particulièrement à Port-au-Prince et ses corollaires que sont la bidonvilisation, l’insécurité, l’insalubrité et la pollution. Ils reconnaissent aussi que ces défis ne peuvent être surmontés que dans la mesure où les attentes des autres départements seront graduellement comblées.

La « République » entre guillemets de Port-au-Prince connaît des problèmes multiples et multiformes. Elle est menacée par le Morne L’Hôpital truffé sur ses flancs de bâtisses insalubres et mal implantées, par les ravines qui coulent rageusement vers le bas de la ville et emportent tout sur leur passage. L’insécurité s’y est installée comme un nouveau mode de vie et continue de battre tous les records régionaux; les rues sont encombrées de véhicules et d’étals de marchandises de toutes natures. Avec la réouverture des classes d’octobre, l’encombrement devient insupportable.

La vie de nos écoliers s’assimile à un véritable calvaire. Ils doivent se réveiller depuis 4 heures du matin pour être sûrs d’arriver à l’école aux environs de 8 heures. Dès 10 ou 11 heures, ils commencent à somnoler ; plus moyen de se concentrer.

Nous n’arriverons pas à améliorer la fluidité du trafic, si nous n’entreprenons pas de construire, à court terme, des marchés publics modernes, propres et bien aérés, dans plusieurs quartiers de la ville, pour loger convenablement les marchands et marchandes du secteur informel et débarrasser les rues et les trottoirs.

Nous ne dégagerons pas les chaussées si, dans un laps de temps relativement court, nous n’aménageons pas les routes transversales et les voies secondaires.

Nous devrons lancer un programme ambitieux, moderne et esthétique d’installation d’échangeurs auto-routiers et des bretelles dans les carrefours surchargés comme Nazon- Aéroport, Nazon- John Brown, Christ-Roi – John Brown, Carrefour Trois-Mains, Carrefour Gérald Bataille, Carrefour Fleuriot, Carrefour Clercine, Delmas-JJ Dessalines, Portail-Léogane, Delmas 33, Delmas 48, Delmas 60, Delmas 95 et 105, Rue Lambert- Sainte-Thérèse, carrefour Place Saint-Pierre – Route Laboule à Pétion-Ville... Bien entendu, un tel projet s’étendra à tout le réseau routier national

Honorables Parlementaires de la 49e législature,

A bien considérer, les demandes ne sont pas trop différentes d’un département à l’autre, d’une circonscription à l’autre, d’une commune à l’autre, que ce soit dans les domaines de l’Education, de la Santé, des Infrastructures ou de l’Agriculture et de l’Environnement ... Partout, nous avons enregistré des requêtes pressantes d’écoles, de dispensaires, de lycées, d’écoles professionnelles, de ponts, de routes, d’endiguement de rivières, d’extension de réseaux électriques, de réhabilitation de canaux d’irrigation, d’assistance à la production agricole. Le lot de besoins prend une dimension alarmante. Mais nous n’avons d’autre alternative que de l’affronter vaillamment.

«ONORAB PALMANTE, PEP LA PA KA TAN’N ANKO».

Honorables Parlementaires,

Je ne fermerai pas ce chapitre de l’inventaire des attentes et besoins sans évoquer le dilemme quotidien de la mère de famille, où qu’elle se trouve à travers le pays.

Certes, il serait contre-indiqué, dans une économie de libre concurrence, de fixer les prix de façon arbitraire. Mais l’Etat ne peut se soustraire à l’obligation de veiller à l’équilibre des offres et des demandes dans un domaine aussi sensible que la sécurité alimentaire de la nation.

Ti mamit pwa koute 50 goud, ti mamit diri 50 goud, ti glòs luil 13 goud, yon ti gren magi 2 goud 50, yon men sel 2 goud, yon mamit chabon 30 goud, yon lot viann poul 100 goud, yon bokit dlo 2 goud edmi, yon ti lot twa gren bannann 25 goud, yon lot epis 50 goud.

Aucun salarié moyen ne peut manger à sa faim, encore moins nourrir une famille, payer son loyer, envoyer ses enfants à l’école, bref vivre une vie normale et digne. Ce drame ne peut plus durer.

«ONORAB PALMANTE, PEP LA PA KA TAN’N ANKO».

Cette revue des attentes par département est une démarche obligatoire pour comprendre les dimensions de la problématique du développement haïtien dans une perspective décentralisée afin d’y apporter des solutions ciblées.

La loi de finances que je compte soumettre bientôt à votre appréciation devra tenir compte de ces constats. Je m’engage déjà à travailler avec vous en vue d’augmenter de manière significative les allocations budgétaires des communes et à soumettre au Parlement dans les meilleurs délais la loi portant sur l’utilisation des ressources du Fonds de Gestion et de Développement des Collectivités territoriales.

Mesdames, Messieurs les Parlementaires,

J’ai élaboré à votre intention un document volumineux de Référence à ma déclaration de Politique Générale que je me propose de finaliser avec vous, avec les représentants de la société civile, les organisations de base, les organisations de femmes et les partis politiques, pour être présenté à la nation dans les prochains jours. Ce sera la feuille de route grâce à laquelle vous pourrez suivre le cheminement du gouvernement, mesurer ses résultats, identifier les retards et les lenteurs, et également noter les difficultés du parcours.

Honorables Parlementaires,

Je tiens à vous assurer que mon gouvernement est disposé à dialoguer, à écouter et à discuter. L’Exécutif et le Législatif sont des partenaires de tous les jours. Je prévois d’instaurer entre le Parlement et le Gouvernement des réunions régulières où nous pourrons débattre sereinement des questions d’intérêt commun. Ce dialogue s’étendra aux organes du Pouvoir Judiciaire ainsi qu’aux Institutions Indépendantes, toujours dans l’objectif d’une défense concertée de l’intérêt général.

Cette dynamique de communication s’adressera également aux organisations de base, à la paysannerie, à la société civile, aux médias, aux partis politiques, à l’ensemble des forces vives qui sont l’expression pluraliste de notre jeune démocratie. Elle engagera de même les Haïtiens vivant à l’étranger et pourtant si présents dans l’effort de relèvement national.

Elle s’adressera aux entrepreneurs haïtiens, qu’ils appartiennent au secteur formel ou informel. Ces derniers seront accompagnés et encouragés à investir pour conserver et générer les emplois, créer la richesse nécessaire à l’amélioration des conditions de vie de nos populations. Des canaux de communication avec la Communauté Internationale seront maintenus et élargis de manière à accélérer le rythme de déblocage des fonds destinés à la reconstruction et attirer les investissements étrangers et les capitaux externes.

En fait, l’équipe que je dirige choisit d’élever la communication gouvernementale au rang d’une véritable pédagogie. Elle pratiquera la transparence et se soumettra à l’exigence de la reddition de comptes.

3-LE PACTE DU BIEN-VIVRE ENSEMBLE

Honorables Parlementaires,

Quelque part dans le déroulement souvent tumultueux de notre vie de peuple libre et indépendant, nous avons perdu de vue l’idéal des ancêtres. Ils nous ont enseigné que seule « l’union fait la force ». Nous nous sommes laissé entraîner dans une course effrénée vers la satisfaction d’intérêts particuliers. Oubliant les grandes leçons de notre histoire, nous nous sommes laissé aller à cultiver les préjugés, attiser les querelles de chapelle qui ont malheureusement empoisonné nos relations et ralenti notre foulée commune sur les voies du progrès et de la modernité.

Il est venu le moment de mettre un frein définitif à cette dérive. L’heure a sonné pour nous de renouer les liens de cette fraternité infrangible qui a fait 1804 et qui nous permettra de conquérir des lendemains à la dimension de la vision de nos Aïeux et des aspirations profondes du peuple haïtien.

Dans cette perspective et conjointement avec le Président de la République, le Gouvernement que j’ai le privilège de conduire animera un processus devant conduire à la signature d’un « PACTE DU BIEN-VIVRE-ENSEMBLE».

Dans les prochains jours, le Président de la République invitera des personnalités représentatives de notre diversité sociale et politique, connues pour leur engagement en faveur de l’avancement du pays, à prendre part à cette entreprise qui vise à créer une plus grande cohésion nationale.

Je souhaite, pour ma part, un débat contradictoire dans le respect de nos différences, un débat axé sur la recherche du bien commun, un débat susceptible de générer et d’enrichir les nouvelles idées qui construiront l’Haïti de demain par toutes les Haïtiennes et tous les Haïtiens, pour toutes les Haïtiennes et tous les Haïtiens.

• Une Haïti vibrante, inclusive, moderne et ouverte sur le monde ;

• Une Haïti dotée d’une économie diversifiée, verte, compétitive;

• Une Haïti qui crée de la richesse et des emplois stables et durables pour tous ses enfants;

• Une Haïti qui croît à une cadence moyenne de plus de 9 % l’an ; • Une Haïtidont toutes les filles et tous les fils seront fiers, partout à travers le monde.

Mesdames, Messieurs les Parlementaires,

Avant d’aborder avec vous les grands axes de ma politique générale, permettez que je vous entretienne d’une urgence qui mérite notre action immédiate : celle de sortir nos compatriotes de dessous les tentes précaires et insalubres où ils mènent une vie à la limite de l’humaine condition. Il n’est pas opportun d’énumérer la liste des bonnes intentions, des projets et des plans qui adressent ce problème crucial et qui nous ont tout de même valu de réduire le nombre des personnes à reloger de 1.5 million à 600 000.

Voilà un effort qui sera poursuivi et accéléré dans le double but d’offrir un meilleur horizon de vie et d’espérance aux sinistrés du 12 janvier et de réaménager les espaces et les places publics afin de leur restituer leur aspect attrayant d’antan.

Le nombre de camps, jusqu’au 30 septembre 2011, dans tout le pays, s’élève à 894. De ce nombre :

4-LES URGENCES DE L’HEURE

• 93% sont localisés dans l’aire métropolitaine et ses environs (Port-au-Prince, Carrefour, Pétion-Ville, Delmas, Cité Soleil et Croix des Bouquets)

• 70% des camps accueillent moins de 100 familles (camps intermédiaires)
• 40% des personnes déplacées résident dans 25 Camps (camps majeurs)
• 62% des gens à l’intérieur des camps sont des locataires
• 38% sont des propriétaires de maisons endommagées par le séisme
• 92% de la population des camps y résident réellement (c’est-à-dire y dorment toutes les nuits).

Selon les données d’un sondage réalisé en mars 2011 sur l’intention des gens habitant les camps, 94% des déplacés se disaient prêts à partir.

Au terme du quinquennat du président Michel Joseph Martelly, la problématique des personnes déplacées sera complètement résolue. Nous posons comme prémisse à cette stratégie qu’il n’y aura pas de mesures d’expulsion sans solutions alternatives préalables. Les modalités de relocalisation se développeront à la fois sur le court et le moyen termes, dépendant de l’importance et de l’utilisation du site avant le séisme.

Sur le moyen terme, nous envisageons :

- L’évaluation et l’adoption de mesures incitatives pour accélérer la réparation des dommages au niveau des maisons des personnes propriétaires qui se retrouvent dans les camps ;
- L’extension des projets de logements - celui du 16/6 du Président Martelly en est un modèle - qui ciblera les 25 plus grands camps qui abritent actuellement 240,000 personnes.

On estime à environ 300 000 les besoins de nouveaux logements qui devront être construits suivant les normes modernes, parasismiques et anticycloniques. En tout cas, la vision qui sous-tend une telle politique ambitionne d’offrir un cadre de vie décent à l’ensemble de la population, avec eau et assainissement, drainage, électricité, police et sécurité, sans oublier les opportunités de gagner un revenu.

En préambule à la reconstruction des zones dévastées, il faut penser à finaliser l’enlèvement des débris, fixer les normes et règlements devant régir la chaîne de valeurs de (re)construction des bâtiments, appuyer et accélérer le Projet 16/6 visant à relocaliser les déplacés des six camps d’hébergement pour environ 30 000 personnes.

A cet égard, mon Gouvernement croit que la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) devrait être repensée, réaménagée et son mandat réorienté à travers un dialogue entre les parties prenantes. Certains parlent de rapatriement. Nous comprenons et partageons volontiers leur préoccupation basée sur un désir légitime d’appropriation des leviers de la Refondation nationale. Mon Gouvernement s’en remet à l’appréciation du Parlement qui devra bientôt s’y pencher et reste disponible pour fournir toute information utile à la prise de décisions.

Lire aussi :
https://www.haitilibre.com/article-4008-haiti-politique-texte-de-l-enonce-de-politique-generale-du-gouvernement-partie-ii.html
https://www.haitilibre.com/article-4009-haiti-politique-texte-de-l-enonce-de-politique-generale-du-gouvernement-partie-iii.html
https://www.haitilibre.com/article-4010-haiti-politique-texte-de-l-enonce-de-politique-generale-du-gouvernement-partie-iv.html

HL/ HaïtiLibre

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neptune
Posté le 13/10/2011 10:57:52
S'il vous plait donnez une chance au pays, pour sortir de sa torpeur qui dure depuis 25ans, la majorité de la diaspora pourrait devenir des touristes potentiels et une source de revenu pour le pays et méme travailler comme bénévoles, si on leur offrait un minimum de sécurité,. Le Président et le Premier Ministre vous offrent une possibilté de dialogue nationale, allégeons notre karma de misére, notre image de pauvreté viscérale, cessons de quémander l'aide internationale, nous voulons l'aide des autres mais nous ne faisons aucun effort pour nous entendre pour sortir de la mendicité, essayons de reprendre notre dignité de peuple libre, souverain , essayons de grandir, le respect, la tolérance, l'écoute, sont les bases d'une évolution, d'une démocratie. Bonne chance le Premier Ministre, que Dieu et nos guides vous accompagnent, l'homme est puissant mais l'esprit est tout puissant.
neptune
Posté le 13/10/2011 10:41:24
C'est un pays a construire, avant le séisme les dirigeants n'ont jamais soumis au peuple l'état général du pays, les élus parlementaires, n'ont jamais fait un bilan exhautif de leurs circoncriptions et de leurs besoins, ils leur suffisaient de faire de la politique partisane, avoir du pouvoir et de l'argent, Haiti est un pays malade, le médecin a fait son étude de cas en receuillant les données, venant des représentant du peuple que sont les Députés et Sénateurs. Donc, si cela doit aller mieux il faut la bonne foi de ces élus, seuls le P.M. et le Président ne peuvent résoudre le probléme, espéront qu'ils vont taire leurs orgueils et leur cupidité, pour travailler pour le pays et la Nation [modération] pas méme une république de bananes, on a plus de banane, on doit donner la chance au coureur, tous les hatiens aiment leur pays et voudraient que ça aillent mieux. Messieurs les élus du parlement le Dr Conille n'est pas un illétré il a une expérience a mettre au profit de notre pays, ne lui mettez pas des bâtons dans les roues, on a assez des vos querelles de chapelles, Duvaliériste, Lavalas, INITÉ, un haitien reste un haitien. Durant les 25 derniéres années onen a vu de toute les couleurs, si vous étes réellement patriotes souvenez que c'est Pétion le mulâtre qui a été chercher Dessalines pour faire la geurre de l'indépendance, Charlotin Marcadieu est mort en voulant protéger Dessalines c'était aussi un mulâtre, cessons nos préjugés.
rebele
Posté le 13/10/2011 09:21:24
Très beau catalogue de «la redoute» vendu par l'ONU. Pour moi, la priorité c est l'union, la construction de logement, l'agriculture, l'éducation, la santé et un meilleur équilibre entre les nantis (par des impôts et taxes) et pour le peuple (de meilleurs salaires, du social) et en dernier la double nationnalité bonne chance.
pipo
Posté le 12/10/2011 18:22:20
«Les élus croient qu’il faut utiliser le Saut du Barril, pour générer suffisamment de courant au profit de tout le département » A titre d'information seulement 250 KW en moyenne pourrait etre produite avec la chute du Saut du Barril. Cette puissance ne pourrait pas satisfaire les besoins du departement.
 




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