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Haïti - Politique : Texte de l’énoncé de Politique Générale du Gouvernement (Partie III)
12/10/2011 14:55:12

Haïti - Politique : Texte de l’énoncé de Politique Générale du Gouvernement (Partie III)
Alors que nul de sait avec certitude quand le nouveau Premier Ministre, le Dr. Garry Conille va présenter son énoncé de Politique Générale du Gouvernement, HaïtiLibre publie, en avant première, l’intégralité de cet énoncé qui sera présenté dans les prochains jours au Parlement. Vu la grosseur de ce document final (87 pages) nous sommes obligés de le reproduire en plusieurs parties, nous nous en excusons auprès de nos fidèles lecteurs.

Dans cette troisième partie, le nouveau Premier Ministre, aborde dans les détails les 3 seconds piliers de la politique du Président Martelly. 3 - Emploi et création de richesse (La stratégie, Agriculture et milieu rural, Tourisme, Logement et reconstruction, Vêtement et industrie légère, Culture et industries créatives et culturelles.) 4 - Environnement (La fracture environnementale, Les réponses à la vulnérabilité, Le développement transfrontalier). 5 - Energie (Mines et ressources énergétiques, Electricité).

La quatrième partie abordera la politique étrangère , les voies et moyens et la conclusion de l'énoncé de Politique Générale.

5.3- EMPLOIS

5.3.1- La stratégie Mesdames, Messieurs les Parlementaires,

L’emploi couvre le troisième E du quartette du Président Michel Joseph Martelly. Au vrai, on ne stimulera l’emploi qu’en dynamisant l’économie dans tous ses aspects et secteurs d’activité. Il s’ensuit que nous ferons reposer notre politique d’emploi et de création de richesses sur nos principaux atouts, c’est-à-dire :

• l’agriculture et la valeur ajoutée des femmes et des hommes du milieu rural;

• le logement et la reconstruction;

• le tourisme ;

• le développement transfrontalier;

• le vêtement et l’industrie légère ;

• la culture et les industries créatives et culturelles.

Longtemps considéré comme le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, Haïti, à l’heure actuelle, est un pays en crise et cumule des records peu flatteurs en termes de développement humain. Et cette crise économique, sociale, morale et nationale, jointe à l’affaiblissement, la désarticulation et le dysfonctionnement des institutions de l’État et de la société, accentue encore plus le degré de vulnérabilité globale du pays et met à mal toute politique d’emploi envisagée.

L’absence d’une politique économique réelle a surtout engendré une destruction nette des richesses et des emplois, facilité les partenaires commerciaux du pays et conduit à la quasi-disparition de la classe ouvrière et à la massification de la pauvreté en milieu urbain comme en milieu rural.

En outre, la situation de crise qui prévaut au niveau international a déjà eu pour conséquence une baisse des transferts des Haïtiens vivant à l’à l’étranger vers le pays. Cette donnée supplémentaire devra être prise en compte lors de la définition et la mise en œuvre d’un schéma de développement viable devant concilier les aspects économiques, sociaux, culturels et environnementaux.

Ces défis auxquels Haïti doit faire face dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) impliquent que nous redressions l'économie de notre pays, durement atteinte par ces crises à répétition et par les mauvais résultats sociaux, financiers et budgétaires des dernières années. Mon gouvernement entend redynamiser l’ensemble des territoires de la République pour les transformer en milieux économiquement actifs. Toutes les politiques publiques seront conçues et mises en œuvre de manière à maximiser la création d’emplois durables sur la totalité du territoire et dans tous les secteurs clés. Elles viseront également à garantir les solidarités essentielles à notre société et mieux assurer la place d’Haïti dans la région.

Un des piliers de cette stratégie sera l’établissement de zones économiques intégrées (ZEI). Il s’agira d’apporter un renouveau à la dynamique de pôles d’entreprises dans tout le pays, en favorisant le maillage économique des territoires. Tous les départements seront ainsi valorisés dans une logique de complémentarité et de coopération avec la politique des pôles de compétitivité et celle des pôles d’excellence rurale.

Cette stratégie vise à générer des milliers d’emplois en lançant une révolution de la croissance inclusive.

Les secteurs prioritaires seront supportés par les piliers transversaux suivants:

• La construction et les infrastructures: routes, bâtiments, ports, aéroports, réseaux d’irrigation et de drainage, les réseaux électriques, etc.

• Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) en tant que moteur de la compétitivité ;

• L’éducation et laformation;

• La mise en place d’un cadre propice aux affaires,grâce à un partenariat privé-public (PPP) à travers des réformes de politiques publiques et la promotion systématique de l’entreprenariat. Dans ce domaine, mon Gouvernement s’est donné les objectifs suivants:

• Un taux de croissance économique dépassant 9 % l’an en moyenne sur les cinq prochaines années ;

• Un taux d’inflation inférieur à 10%;

• Une forte augmentation de l’emploi formel en créant un million d’emplois directs et un million et demi d’emplois indirects au bout de cinq ans, comparativement à environ 186.000 emplois actuels ;

• La réduction de moitié du nombre de personnes vivant avec moins de deux (2) dollars US par jour;

• La réduction d’un tiers du déficit de la balance commerciale en pourcentage du PIB.

Pour atteindre ces objectifs, mon Gouvernement entreprendra les actions spécifiques suivantes :

• Réforme de l’administration publique haïtienne, en particulier les structures d’appui au système productif ;

• Mise en place des dispositifs financiers susceptibles d’aider à canaliser une partie de l’épargne des Haïtiens vivant à l’étranger et d’autres ressources non encore explorées vers des projets stratégiques rentables ;

• Création des Zones Economiques Intégrées dans le souci de s’assurer que la croissance économique soit socialement et géographiquement équitable ;

• Définition et mise en œuvre d’une politique de développement des compétences (formation technique et professionnelle) de la main d'œuvre et des petits entrepreneurs, en fonction de la demande latente du marché. Cette action devait déboucher sur une réduction sensible du taux de chômage, l’amélioration de la productivité et la compétitivité des entreprises;

• Restructuration de la SONAPI (Société Nationale de Promotion des Investissements) ; création de parcs industriels départementaux avec toutes les commodités nécessaires à leur bon fonctionnement ;

• Adaptation et modernisation des capacités d’appui-conseil des structures de l’Etat, et des instruments de promotion des investissements privés ;

• Accompagnement de la mutation institutionnelle, technique et financière du secteur informel par la mise sur pied d’un vaste programme visant la formalisation des micro-entreprises évoluant dans ce secteur ;

• Elaboration avec le secteur privé, de concert avec les présidents de toutes les chambres de commerce régionales, d’un plan de travail concerté.

Honorables Parlementaires de la 49e législature,

Ce souci de renforcer les entreprises évoluant dans les secteurs à caractère hautement économique et de faire du dialogue public-privé une passerelle privilégiée pouvant stimuler la croissance de l’économie nationale se traduira par des actions visant à :

• Simplifier les procédures administratives en vue d’encourager l’initiative privée et relancer l’investissement ;

• Moderniser le droit des affaires;

• Réajuster le dispositif fiscal et douanier;

• Actualiser le Code des Investissements ;

• Accélérer la résolution des litiges commerciaux ;

• Renforcer la concertation et la communication sur les réformes à entreprendre.

Par ailleurs, le Gouvernement soutiendra la création de nouvelles entreprises industrielles dans les filières porteuses, en accompagnant les promoteurs dans la concrétisation de leurs idées de projet et en favorisant l’émergence des « grappes Industrielles » ou clusters dans les Zones prioritaires ciblées. Dans cette perspective, il s’entretiendra avec le secteur privé pour trouver de nouvelles formules pouvant stimuler l’initiative privée et attirer les investissements directs étrangers.

5.3.2- Agriculture et milieu rural Distingués Parlementaires

L’agriculture demeure au pays le secteur fort de l’emploi. Après avoir été pendant longtemps le secteur le plus performant de par sa contribution au PIB, le secteur agriculture a connu, ces dernières années, un déclin progressif et quasi continu. En effet, l’analyse des indicateurs macro-économiques permet de constater de profondes mutations au niveau de ce secteur. Certaines entreprises agro- industrielles relativement florissantes pendant les années quatre-vingt ont dû, sous l’influence d’une combinaison de facteurs internes et externes, cesser leurs activités.

La dégradation continue de l’appareil productif haïtien, tel qu’observée particulièrement dans ce secteur devenu incapable de satisfaire la demande locale de produits agro-alimentaires, a eu comme conséquence une nette progression des importations de produits dérivés depuis le début des années 80. La part de ceux-ci dans les importations totales est en effet passée de 18.3% en 1981 à 26.8% en 2004. Ce taux avoisine les 40% et atteint jusqu’à 80% pour certains produits à l’heure actuelle. Ce déclin a évidemment entraîné un net recul du secteur privé formel qui avait pourtant consenti d’importants investissements dans ce secteur.

En effet, disposant de très peu de capitaux, l’agriculture haïtienne est aujourd’hui faiblement productive et compétitive. Le peu de ressources disponibles est exploité de façon anarchique, alors que la croissance démographique annuelle est d’environ 2,5% dans un secteur où le taux global d’inactivité a été estimé (en 2009) à 51,1%. Les données précédentes continuent malheureusement de s’aggraver. En l’absence d’une politique agricole nettement définie qui tienne compte de ces différents paramètres, la pression s’intensifiera sur les exploitations paysannes et les parcelles ne cesseront pas d’être morcelées. La dispersion de la production et la précarité des infrastructures agricoles rendent pour le moins difficile la valorisation des produits desservant les marchés.

Par ailleurs, durant ces dernières années, l'offre nationale de produits alimentaires a peu varié. La contribution de l’agriculture, de la sylviculture, de l’élevage et de la pêche s’est maintenue autour de 3,3 milliards de gourdes, soit près de 25% du PIB. Haïti importe près de 60 % de ses besoins alimentaires. Le riz qui constitue la base de notre ration alimentaire est importé à près de 80%. Une telle dépendance expose évidemment le pays aux variations de prix des commodités alimentaires sur les marchés internationaux.

De plus, à l’heure actuelle, la pauvreté est deux fois plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. Le revenu per capita à la campagne n’est que de $ 400 l’an, comparé à $ 800 en milieu urbain. La majorité de la population rurale a faiblement accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’eau potable et à l’électricité. Des trois (3) millions de personnes souffrant d’insuffisance alimentaire, 77% vivent en milieu rural.

Ce constat navrant de l’échec de l’agriculture traditionnelle a fait l’objet d’études et de propositions de solutions par le dernier gouvernement, travaillant de concert avec la communauté internationale. Il en est sorti la publication d’un document intitulé Politique de développement agricole (2010-2025), assorti d’un plan national d’investissement agricole couvrant la période 2010-2015.

Soulignons que la vision du Président ne se démarque nullement des grandes lignes de la politique agricole proposée. Toutefois, il est important de noter qu’elle est guidée par un autre paradigme, positif et dynamique, à savoir CREER LA RICHESSE au lieu de simplement « lutter contre la pauvreté » comme le propose le DSNCRP .

Élu sous la bannière du parti « Repons Peyizan », le Président Martelly est particulièrement sensible au renforcement du secteur agricole. Il est clair que l’agriculture haïtienne ne peut pas encore, en l’état, générer les ressources propres pour relancer sa croissance. Pour faciliter le décollage de ce secteur et encourager l’investissement privé, un financement externe des investissements agricoles garanti par l’État haïtien sur une période d’au moins dix (10) ans est envisagé.

Mon gouvernement à promouvoir un système de production agricole rentable pouvant garantir un revenu acceptable aux producteurs. Dans cette perspective, la priorité sera accordée à l’agriculture au sens large, pour accélérer la croissance, lutter plus efficacement contre la pauvreté et la cherté de la vie. A cet égard, mon Gouvernement prévoit la mise en place d’un dispositif qui structure l’ensemble des programmes agricoles et assure la valorisation du potentiel des différentes zones agricoles. Une emphase particulière sera mise sur la reprise des activités de la Banque de Crédit Agricole, comme outil de financement des activités et de renforcement des capacités des producteurs.

Enfin, un important soutien logistique et financier sera également apporté au développement des chaînes de valeur agricoles, (transport, engrais, équipements agricoles etc.). Ceci aura la vertu d’encourager le développement des pôles de croissance et des zones économiques spéciales, en tenant évidemment compte des caractéristiques des Zones (climat, produits), dans le but de faciliter à ces produits l’accès au marché et maximiser les externalités positives et les liens intersectoriels. Ces zones économiques spéciales auront un statut juridique particulier qui les rende plus attractives pour les investisseurs tant nationaux qu’étrangers et offriront des facilités aux entreprises qui s’y installeront.

Cette valorisation des immenses potentialités des diverses régions du pays aboutira indubitablement à la création massive d’emplois et de richesses, au désengorgement des villes et à la réduction de la délinquance.

Objectifs spécifiques. Afin d’assurer aux populations une alimentation en quantité et en qualité suffisantes et aux producteurs de denrées alimentaires des revenus décents, le Gouvernement s’est fixé entre autres les objectifs spécifiques suivants :

• Eliminer les blocages au niveau du foncier surtout dans les zones de conflits terriens à répétition par la révision du cadre juridique et règlementaire en matière foncière ;

• Augmenter de 50% le revenu per capita rural;

• Réduire de 25% la dépendance alimentaire pour atteindre un taux d’autosuffisance de 60% au bout des cinq prochaines années;

• Accroître la productivité des populations rurales par le renforcement de l’organisation et de la capacité des acteurs ;

• Mettre en œuvre un Plan global de mécanisation agricole ;

• Encourager un partenariat actif entre les producteurs agricoles et les micros, petites et moyennes entreprise agro-industrielles ;

• Faciliter l’accès au crédit des promoteurs agricoles et des groupements de jeunes désirant se lancer dans l’agricultureen développant des mécanismes innovants de nantissement des titres de propriété ; renflouer les banques de crédit agricole par des fonds de garantie et de contre- partie suffisants ;

• Réaliser des infrastructures hydro-agricoles (grande et petite irrigation) dans la perspective d’une augmentation significative de la production agricole d’ici 2015 ;

• Augmenter la production locale de riz de manière à couvrir les deux tiers (2/3) de la consommation nationale.

Principales actions.
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement s’assurera de :

• Promouvoir l’intensification de la production dans les zones appropriées particulièrement en plaine ;

• Augmenter la valeur ajoutée des produits agricoles issus des filières porteuses ;

• Faciliter la croissance des filières génératrices d’emploi et de richesses;

• Améliorer l’organisation, la sécurisation et le développement des marchés agricoles ;

• Protéger l’environnement et la biodiversité ;

• Améliorer la gouvernance du secteur ;

• Transformer le cadre réglementaire et légal et adapter le cadre macroéconomique ;

• Encourager la mécanisation des outils agricoles ;

• Fournir un accompagnement financier aux producteurs agricoles.

Mon Gouvernement misera sur le développement des infrastructures agricoles

Les infrastructures hydro-agricoles. Les infrastructures d’irrigation et les systèmes de gestion des périmètres irrigués seront améliorés et étendus. En effet, des systèmes d’irrigation dégradés couvrant 30,000 ha seront réhabilites, tandis que de nouveaux seront construits sur 40,000 ha. Dans la perspective de rétablir un certain équilibre territorial, ces nouveaux périmètres sont déjà identifiés principalement dans des régions du pays traditionnellement laissées pour compte telles que : Savane Diane dans le Centre; la Plaine de Maribaroux, la Plantation Dauphin dans le Nord-est; la Plaine des Baconoix dans les Nippes; le Farwest dans le Nord- ouest.

La superficie totale des terres arrosées passera de 50,000 à 120,000 ha à la fin des 5 années du mandat présidentiel. Dans les nouveaux périmètres, l’implantation de colonies agricoles sera encouragée. Ces structures permettront d’offrir progressivement les services de base à la population rurale (électricité, école, eau courante, etc.).

Les systèmes d’irrigation fonctionnels seront entretenus par un curage des canaux d’irrigation et un drainage régulier. Vu l’importance stratégique de la vallée de l’Artibonite (34,000 ha de terres irriguées), il sera réalisé le drainage de la partie aval de cette région, le dragage du delta du fleuve et le curage de la rivière Salée. Ces travaux sont indispensables pour freiner la salinisation des terres et améliorer la productivité des sols. En réduisant les inondations surprises, on améliore la sécurité des vies et des biens, notamment dans la zone de Grande Saline. Ces travaux, pourtant indispensables, n’ont jamais été réalisés depuis l’aménagement de ces systèmes entre 1950 et 1954. Or, à eux seuls, ils permettront d’augmenter l’offre agricole de la région de plus de 30% globalement.

Des centaines de lacs collinaires, des milliers de citernes individuelles et des dizaines de barrages de retenue sur les rivières surplombant des espaces exploitables seront aménagés pour renforcer l’aquaculture et développer l’agriculture intensive.

Amélioration et extension des voies d’accès agricoles. Afin d’augmenter la rentabilité des exploitations et d’éliminer progressivement le gaspillage des produits agricoles qui pourrissent sur les sites de production, faute d’accès rapides aux lieux de commercialisation, il sera entrepris un vaste programme de réhabilitation et de percement de routes, de pistes agricoles et de chemins muletiers majoritairement sur la base de travaux à haute intensité de main d’œuvre (HIMO). A cet égard, 850 km de routes agricoles seront réhabilités dans tout le pays ; 1500 km seront construits, dans les zones d’intervention suivantes : les plaines du Nord-est, du Nord, le Plateau Central, le grand périmètre de l’Artibonite, le Sud-est, les Nippes, le Nord-ouest, le Sud- ouest.

Le Développement des Filières constituera un autre élément clé de notre politique agricole. La mise en valeur des réserves foncières du pays (Nord, Nord-est, Plateau Central) par la création d’exploitations agricoles modernes sera fortement encouragée. Les exploitations agricoles importantes qui sont délaissées depuis quelques années (plaine des Cayes/Cavaillon, Léogane/Cul-de-Sac/Arcahaie, Plaine du Nord) seront reprises.

Toutes les filières en rapport avec la production agricole seront adressées : les céréales, l’agroforesterie, l’élevage, la pêche et l’aquaculture, etc. Et par voie de conséquence nous prendrons les dispositions pour assurer la promotion de l’agro- industrie et ouvrir aux planteurs l’accès à la mécanisation et aux intrants agricoles.

5.3.3- Tourisme

Si Haïti a été l’un des premiers pays de la région Caraïbe à avoir compris l’importance du tourisme dès le début des années 1950, il n’a fait depuis lors qu’accumuler du retard par rapport à ses voisins. A l’heure actuelle, ce secteur d’activité ne contribue que très peu au PIB, comparativement aux autres pays de la Caraïbe. Pourtant, Haïti se trouve au cœur de la région, entre quatre pays (Les Bahamas, Cuba, La Jamaïque et la République dominicaine) qui reçoivent cumulativement par an plus de quatorze millions de visiteurs qui y dépensent dix-sept milliards de dollars américains.

Les multiples convulsions politiques, la mauvaise image projetée au reste du monde, les conseils aux voyageurs émanant des pays émetteurs déconseillant les visites, ont grandement contribué à éloigner de nos côtes les touristes étrangers et même une grande partie des Haïtiens vivant à l’étranger

A partir de 2007, cependant, nous avons observé un certain regain de l’activité touristique avec l’arrivée dans le pays de près de 300 000 touristes de séjour provenant en grande partie de la diaspora haïtienne. Cette timide relance a subi un arrêt brutal avec notamment les « émeutes de la faim » d’avril 2008 qui ont été suivies de quatre cyclones meurtriers. Après une timide relance vers la fin 2009, le séisme du 12 janvier 2010 a tout fait basculer. De nombreuses chambres d’hôtels ont été détruites, notamment à Port-au-Prince et à Jacmel.

Par contre, le site de Labadie dans le Nord continue d’attirer beaucoup de croisiéristes venus de partout». En 2011, Labadie recevra près de 600.000 excursionnistes qui génèreront des redevances de l’ordre de six (6) millions de dollars pour le Trésor Public.

Des mesures incitatives doivent être prises pour encourager les investissements dans des secteurs porteurs et complémentaires au Tourisme qui, par leur effet multiplicateur, seront créateurs d’emplois et de richesses. Avec un tourisme florissant, l’agriculture, l’artisanat et la construction immobilière seront prospères. Ces industries étant liées, elles deviendront des piliers de développement réel si elles peuvent bénéficier d’un encadrement de l’État.

En dépit de nos contre-performances, Haïti a un produit touristique unique et peut se bâtir des avantages concurrentiels de taille dans la Caraïbe. En effet, plus d’un s’accorde pour penser qu’à travers un tourisme alternatif à caractère plus historique, plus culturel, plus social et plus écologique, Haïti peut innover et devenir une destination fascinante.

Le gouvernement entend faire du tourisme un pilier du développement durable d’Haïti. A cette fin, nous nous engageons à encourager et à mettre en œuvre des projets innovants axés sur les fondamentaux de l’humain et de l’écologique.

Par des actions concrètes nous allons renforcer la capacité des professionnels du secteur, valoriser le potentiel des différentes régions du pays et promouvoir le tourisme responsable* comme vecteur de développement des collectivités territoriales.

Honorables parlementaires,

Le tourisme est aujourd’hui une industrie en pleine expansion à l’échelle internationale, en dépit des nombreuses crises économiques et financières qui ont secoué la planète au cours de cette dernière décennie. Mais c’est aussi un marché très compétitif. Pour qu’Haïti se positionne favorablement comme destination dans la zone Caraïbe, il nous faudra non seulement attirer beaucoup d’investissements directs étrangers pendant ces quatre (4) prochaines années, notamment dans le secteur de l’hôtellerie*, mais il nous faudra surtout renforcer les structures organisationnelles du secteur. En ce sens, un Office du Tourisme sera mis en place dans chaque département géographique, d’ici 2012, afin de faciliter une meilleure gouvernance, une meilleure coordination des actions et une meilleure définition du rôle des acteurs au niveau du secteur. Dans le cadre d’un partenariat public/privé/ associatif, une (1) Ecole Supérieure de Formation pour les Métiers du Tourisme sera ouverte, d’ici 2015, dans les quatre grandes régions/ destinations privilégiées dans le Plan Directeur Tourisme à savoir, le sud-est, la Côte des Arcadins, Le Grand Nord et la Côte Sud. Ce qui devra permettre une amélioration continue des compétences et des services au niveau du secteur.

Honorables parlementaires,

Le tourisme exige de la planification qui suppose aussi l’accès à l’information. Or l’un des plus grands problèmes auxquels est confrontée Haïti en matière de compétitivité c’est justement le déficit d’information. C’est pourquoi, sous l’impulsion du Ministère du Tourisme, un Observatoire National du Tourisme sera créé dès 2013 avec pour mission essentielle de suivre et d’étudier l’évolution du secteur à l’échelle nationale.

De plus, un encadrement systématique sera fourni aux associations locales travaillant dans les domaines de l’éco-tourisme et de l’économie solidaire. Des projets de construction de villages agro-touristiques dans les zones rurales seront soutenus et encouragés afin de stimuler l’économie locale. Des aires protégées seront construites dans des zones à fort potentiel touristique et agricole de manière á créer de nouveaux sites d’attraction á partir des actions de réhabilitation et de protection de l’environnement.

Honorables parlementaires,

Les actions qui seront mis en œuvre par le gouvernement permettront de replacer, de manière durable, Haïti sur la carte touristique mondiale.

Les projets prioritaires

• Mise en place d’un Office du Tourisme dans chaque département géographique du pays.

• Ouverture de 4 Ecoles supérieures de Formation pour les Métiers du Tourisme

• Création de l’Observatoire Nationale du Tourisme

• Construction dans le cadre d’un partenariat Ministère du Tourisme/ Ministère de l’Environnement de deux (2) aires protégées dans la zone de la Côte des Arcadins et dans le département de la Grand’Anse dans une perspective de préservation des éco-systèmes marins de ces régions.

Objectif général. L’objectif général du prochain gouvernement sera de faire d’Haïti une destination touristique de choix et de capter une part du marché touristique des Grandes Antilles.

Objectifs spécifiques. Les objectifs spécifiques du gouvernement seront:

• L’augmentation sensible du nombre de touristes visitant Haïti en captant 10% du marché touristique des Grandes Antilles. • Le développement de trois pôles touristiques dans les régions à fort potentiel touristique qui seront organisées en Zones Economiques Intégrées (ZEI) : le Nord, le Sud-est, le Sud et la Grande Anse, en créant de nombreux petits pôles comme Belle Anse, Aux Ananas, Pestel, Aquin, Abricots, Gelée, Port-Salut, Ile à Vache, Grotte Marie-Jeanne de Port-à-Piment, Petite Rivière de l’Artibonite, Forêt des Pins, Seguin, Chouchou Bay, Phaéton, Plaine du Bord, etc.

5.3.4- Le Logement et la reconstruction Honorables parlementaires,

Les problèmes d’Haïti en matière de logement, tant en quantité qu’en qualité, n’ont pas débuté avec le tremblement de terre. Bien avant cette catastrophe, le droit des citoyens à un logement décent, tel que stipulé dans l’article 22 de notre constitution,n’étaitpasconcrétisé. Certainsfacteurs,dontlecadrelégal,lecadastre, le non respect des droits de propriété, le faible pouvoir d’achat, ont découragé les entreprises en développement immobilier et encouragé la prolifération d’abris de fortune, particulièrement dans les zones métropolitaines de nos principales villes, ne respectant aucune norme de gestion de risques et désastres, mettant ainsi la vie de nos concitoyens en danger perpétuel.

Pour bien saisir les enjeux de la reconstruction, il faut partir du fait que les estimations les plus réalistes donnent un ordre de grandeur d’un besoin de construction de 300.000 logements qui permettraient, d’une part, de résorber les logements insalubres et, d’autre part, de faire face à la croissance démographique.

A la réalité des chiffres, il faut ajouter un autre élément qui accentue le défi. L’ancien « système » de production de logement a livré des produits de qualité approximative et ceci dans tous les segments du marché de l’habitat : celui des faibles revenus, celui des revenus moyens et celui des revenus élevés, ce qui explique que la catastrophe ait frappé tout le monde.

Le défi est de créer un nouveau système de production de logements pouvant fournir à la population des unités de logement adéquats, parasismiques et résistants aux cyclones de catégorie 4 à 5. Ces logements doivent être localisés dans des espaces protégés des inondations, éboulements et autres catastrophes naturelles.

Le nouveau système de production de logements devra reposer sur les quatre (4) principes suivants :

• Développement économique ;

• Durabilité ;

• Equité ;

• Accessibilité

Face à ces défis, le Gouvernement de la République s’est fixé des objectifs ambitieux dans le court, le moyen et le long terme et a défini des stratégies permettant de les atteindre.

Mon Gouvernement offrira d’offrir un cadre de vie décent à l’ensemble de la population haïtienne et un cadre de travail agréable pour les fonctionnaires publics. A ceux qui auront souffert des conséquences du séisme ou d’autres catastrophes naturelles, il s’agira de fournir les moyens de reconstruire en mieux leurs communautés respectives et d’y apporter enfin la fourniture de services i.e. eau et assainissement, drainage, électricité, police, sans oublier les opportunités de gagner un revenu. A ceux situés sur les parties du territoire qui n’ont pas été atteintes, nous voulons offrir la possibilité d’améliorer leur habitat et leur faire bénéficier desdits services.

Objectifs spécifiques. Les objectifs spécifiques qui seront poursuivis sont les suivants :

• Retourner les personnes déplacées, estimées à 600,000, vers leurs communautés d’origine ou vers de nouvelles communautés ;

• Fournir des logements sociaux de qualité à la population soit en appuyant les familles à reconstruire mieux ou bien en créant des incitations...

• Créer de nouveaux quartiers, villages et villes en périphérie de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans d’autres communes du pays, particulièrement dans les zones économiques intégrées.

• Réhabiliter des quartiers existants • Encourager l’investissement privé dans les grands projets de développement immobilier

• Créer de l’emploi et de l’expertise dans le domaine de la construction de logement.

Principales actions.

Il conviendra :

• De finaliser le déblaiement de débris

• D’élaborer une politique claire de (re)construction sans laquelle aucun programme d’envergure ne peut fonctionner.

• De mettre en place une entité en charge de la préparation des normes et règlements devant régir la chaine de valeur de construction de bâtiments, de l’application de ces normes et règlements, de la certification des intervenants dans cette chaine de valeur, de la régulation et de la supervision du secteur.

• D’appuyer le projet pilote 16/6 visant à relocaliser, de manière humaine et digne, les déplacés de six camps pour un nombre de personnes estimé à plus de 30,000 en vue de bien maitriser le processus pour pouvoir l’étendre à tous les déplacés

• De reconduire et de renforcer la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti afin qu’elle puisse pleinement remplir son rôle.

Mon Gouvernement s’attachera à la restitution des missions premières de certaines institutions comme l’ONL ou Office National du Logement, l’EPPLS ou Entreprises publiques de promotion des logement sociaux, etc. et incitera les Banques d’Epargne et de Logements (BEL) à jouer pleinement leur rôle de promoteurs de l’investissement immobilier.

5.3.5- Vêtement et Industrie Légère

Il y a encore quelques décennies, les secteurs manufacturiers et industriels étaient source d’emplois pour Haïti, que ce soit dans le textile, l’électronique, les mines, l’agro-industrie, etc... Des années d’instabilité et de crises politiques et sociales ont entrainé une nette réduction au niveau de ces secteurs de l’économie du pays, tant en pourcentage du produit intérieur brut qu’en nombre d’emplois formels.

Durant les trente dernières années, Haïti n’a pas pu profiter des avantages commerciaux qui lui ont été accordés dans le cadre d’accords bilatéraux et multilatéraux ou dans le cadre de son statut de pays moins avancé. Les législations « Haitian Hemispheric Opportunity through Partnership Encouragement » (Hope) et «Haïti Economic Lift Program (Help) avec les Etats-Unis et les Accords de Partenariat Economique (APE) avec l’Union Européenne comportent des bénéfices qu’il conviendrait pour Haïti de bien exploiter.

Les principaux obstacles au développement du secteur de l’habillement sont :

• l’indisponibilité d’espaces de production • la déficience en infrastructures modernes (portuaires, routières, aéroportuaires et énergétiques) tant à la capitale que dans toutes les villes de province

• l’absence d’entreprises de production de matières premières en amont et en aval de la confection (tissu, teinture, fil, élastique, étiquettes, rubans, cintres, emballages, etc.)

• la déficience dan la qualité des services de base sur toute l’étendue du territoire (écoles, hôpitaux, pompiers, loisirs, etc...) notamment dans les villes de province.

Les besoins d’emplois étant tellement importants aujourd’hui, Haïti ne peut se payer le luxe de rejeter les demandes d’établissement d’entreprises desservant les marchés de masse et exigeant de bas salaires.

Cependant, il est indispensable que nous ayons une stratégie sur le moyen terme qui visera à faire progresser notre industrie de sorte qu’elle devienne créatrice, novatrice, intégrée et compétitive, ciblant des marchés de moyenne ou de haute gamme, payant par conséquent des salaires nettement plus élevés. Par ailleurs, c’est l’effet d’entrainement de l’industrie de masse qui favorisera les investissements en amont et en aval de la confection pour assurer cette transition jusqu’à la commercialisation.

Nous ne saurions terminer cette section sans nous adresser aux problèmes des réseaux des petits métiers.

Le nombre de tailleurs qui existait dans le pays s’est considérablement réduit depuis l’invasion des « pèpès ». Les vraies victimes de cette réduction sont les employés des ces micro-entreprises.

L’un des piliers de la politique économique de ce gouvernement étant la création d’emplois, nous orienterons notre politique commerciale avec l’objectif de renforcer la production locale. Les tailleurs, les couturières et les maîtres cordonniers sont des micro-entrepreneurs. Nous les encouragerons à s’organiser en réseaux à travers le pays et à créer de véritables filières. Nous leur assurerons des incitations à l’investissement à travers un accès privilégié aux intrants, aux équipements, à la formation technique, au financement et surtout aux marchés.

5.3.6- Culture

Honorables Parlementaires,

Nous comprenons bien que les facteurs culturels contribuent au développement économique et politique d’une société. Dans ce contexte, il est primordial pour le gouvernement de poser la problématique de la culture comme acte et instrument de refondation de la Cité.

Mon Gouvernement usera de la Culture comme vecteur de solidarité, de croissance économique durable, de l’être-ensemble autour d’un projet, d’une œuvre qui porte les valeurs partagées par tous, capable d’assurer un saut qualitatif vers le statut de pays émergeant. Si nous gagnons ce pari, nous projetterons l’image d’un pays en paix avec lui-même.

Si la culture se prête à des acceptions et interprétations diverses, mon Gouvernement, au-delà des définitions, entend faire d’elle un produit vendable, promouvoir de véritables marchés culturels en soutien à un processus de développement local auto-entretenu.

Le Gouvernement sollicitera une adhésion collective à deux axes prioritaires en regard à un souci de dignité nationale (la conscience de soi revalorisée et affermie dans le monde et face au monde). Il requalifiera notre présence à l’extérieur (en appui à une diplomatie dynamique) en de grandes manifestations de prestige (expositions, spectacles, collections permanentes dans les maisons de tourisme, les consulats, les ambassades).

Objectifs spécifiques

• Faire de la culture un pilier du développement économique et social

• Donner accès à la population aux biens et services culturels.

• Encourager la formation des cadres dans les divers domaines de la Culture

• Renforcer le partenariat avec les principaux acteurs intervenant dans la culture (privé ; associatif, international)

A ce stade, il est important de souligner la nécessité d’une politique culturelle viable et capable de produire des résultats s’inscrivant dans la vision du Président de la République. Le Ministère de la Culture et de la Communication devient donc un outil primordial tant dans l’éducation que dans le développement économique et social.

Certes, le Ministère de la Culture et de la Communication existe depuis plus d’une décennie. Notre première priorité sera de le doter d’un cadre légal. Nous devons nous assurer de sa régulation pour optimiser les différentes Institutions placées sous sa tutelle, donner de manière concise un échéancier à chacune de ses Institutions, ce, afin de dégager des résultats visibles pour la population. Le Gouvernement va mettre en œuvre des projets innovants et renforcer la capacité des professionnels du secteur, valoriser le patrimoine vivant des différentes régions du pays et créer un environnement favorable au développement d’une véritable industrie culturelle nationale.

Le Ministère de la Culture et de la Communication s’engage à encadrer les opérateurs dans le but de stimuler l’investissement privé dans le secteur culturel et d’inciter la création d’infrastructures culturelles permanentes. Il compte sur la participation active des Haïtiens vivant à l’étranger qui se sont déjà engagés dans un processus de diffusion de notre culture à travers des réflexions, colloques et conférences organisés à l’extérieur. Quant à la jeunesse haïtienne, elle peut compter sur le dévouement du Ministère qui va travailler d’arrache-pied afin qu’elle puisse participer activement à la renaissance de nos arts.

Le Ministère de la Culture et de la Communication, soucieux de permettre aux populations des différentes régions du pays d’avoir accès aux biens et services culturels de qualité renforcera le partenariat entre le secteur public et le secteur privé, tant dans les structures de production que de distribution.

Honorables parlementaires !

Il est anormal qu’Haïti ait régressé autant en si peu d’années. Nous n’avons plus de théâtre, de club littéraire alors que notre production scripturale a augmenté de manière considérable, nous produisons des œuvres primées dans le monde entier alors que nous ne disposons pas d’une académie de la culture. Mon Gouvernement compte y remédier. Des projets d’érection d’équipements culturels intégrant salles de spectacle et de cinéma, salles d’exposition, bibliothèques, boutiques d’artisanat et cafés littéraires seront soutenus et encouragés dans toutes les communes de la République. Les centres de formation comme l’Ecole Nationale des Arts, le Théâtre National d’Haïti, les Centres de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC), l’Ecole de musique et l’Ecole du cinéma de Jacmel seront consolidés et réorientés dans certains cas.

Les manifestations populaires traditionnelles comme les fêtes patronales, le rara et le carnaval seront valorisées et transformées en des activités génératrices de revenus au bénéfice de la population et surtout des collectivités territoriales avec un effet positif notamment sur le tourisme et sur l’emploi. Les porteurs de traditions vivant dans les régions seront encadrés et impliqués dans la réalisation des activités de préservation et d’exploitation du patrimoine immatériel des communautés locales. Mon Gouvernement s’engage à préserver et à défendre nos valeurs fondamentales qui sont aujourd’hui menacées.

Ces actions s’inscrivent dans une perspective globale ou la culture haïtienne à travers l’histoire, l’art, la littérature, la peinture, la musique refleurira pour qu’Haïti redevienne à nouveau une référence dans les Caraïbes.

Des priorités :

• Renforcement et mise en place de nouvelles infrastructures culturelles dans chaque commune du pays.

• Réhabilitation des infrastructures culturelles telles les salles de cinéma et les salles de théâtre.

• Formation de cadres et de spécialistes dans tous les domaines de la culture.

• Développement de partenariat dynamique entre les operateurs (privés et internationaux)

De plus, mon gouvernement ambitionne de :

• Encourager l’appropriation de la richesse culturelle haïtienne par sa population.

• Promouvoir, valoriser et assurer une participation de la culture haïtienne au monde du 21ème siècle.

• Exploiter l’originalité et la liberté dans la création pour renforcer notre compétitivité sur le marché national et international de l’Art.

• Utiliser la Culture comme enjeu de démocratie et de développement.

Principales actions :
Nous encouragerons :

• La promotion de la création et la facilitation de l’accès au marché international (littérature, musique, arts plastiques).

• Un dispositif de détection des jeunes talents.

• La généralisation de l’enseignement artistique dans les écoles et un appel à la coopération externe pour la formation de formateurs.

• Un soutien à toutes formes d’expression artistique.

• La mise en place de structures, de salles de spectacle, d’écoles spéciales pour apprentissage, d’ateliers mobiles et polyvalents.

• Restauration du patrimoine bâti.

• Conservation (musées, archives nationales avec une emphase particulière sur les archives communales et départementales dans la perspective d’une décentralisation de la culture).

• Valorisation par la promotionen publiant des guides et des documents de médiation.

Nous fournirons des incitations à la recherche pour les fouilles archéologiques et l’archéologie sous-marine. Nous délimiterons des parcs marins et sous-marins pour protéger l’environnement mais aussi par souci de rentabilisation.

Nous apporterons un soutien aux livres, à la lecture, à la création et à la production artistique. Les CLAC seront multipliés et entretenus. Nous favoriserons la promotion de centres de culture scientifique et technique, de bibliothèques virtuelles, y compris des centres multimédia, en vue de donner un nouvel essor à l’animation culturelle.

Il demeure entendu que le gouvernement mettra à profit l’évènementiel et la valorisation de manifestations culturelles à grand retour de socialisation et de convivialité, pour assurer une mise en œuvre réussie des actions décrites.

5.4- ENVIRONNEMENT

5.4.1- La Fracture environnementale Honorables Parlementaires,

Mon gouvernement s’engage à travailler à la restauration de l’environnement et à aménager le territoire de manière à consolider les bases d’une société et d’un développement viable et durable. L’époque où on mesurait le progrès et la prospérité seulement par le PIB est révolue et l’environnement et le bien-être humain ne peuvent plus être considérés comme secondaires après la croissance économique.

Ce thème recouvre la reforestation intensive et la nécessité de satisfaire les besoins en énergie domestique d’une population en constante augmentation, la gestion intégrée des bassins versants et la restauration des sols dégradés, selon une vision allant de la montagne à la mer. Il adressera également la gestion durable de la biodiversité, la réduction de la vulnérabilité et de la fracture environnementale aggravée par le changement climatique. Il adressera enfin la lutte contre la pollution urbaine, l’aménagement du territoire comme outil d’intégration de la gestion de l’environnement et du développement durable, la gouvernance environnementale l’éducation relative à l’environnement et l’étude d’impact environnemental.

Aujourd’hui, tous les indicateurs environnementaux semblent avoir dépassé leur seuil d’alerte, qu’il s’agisse du taux de déforestation, de l’érosion des terres cultivables, de la pollution urbaine, de la dégradation des bassins versants et des zones côtières, de l’effritement de la biodiversité et de la sédimentation des rivières. Dans ce contexte, les problèmes de dégradation des ressources naturelles sont si graves que leurs impacts menacent directement les moyens de production et le cadre de vie des populations, surtout les segments les plus démunis et vulnérables.

A la fracture sociale et politique qui frappe Haïti depuis 1986 est donc venue se greffer de nos jours ce qu’il convient d’appeler une fracture environnementale, qui se traduit depuis bien des temps par des pertes spectaculaires en vies humaines et la destruction des infrastructures économiques avec des conséquences désastreuses sur la richesse nationale. Cette fracture environnementale sape les bases mêmes de la fondation de notre territoire et constitue une sérieuse menace pour l’existence du peuple haïtien.

Face à ce terrible constat, le Président Joseph Michel Martelly, dans sa campagne électorale, a porté un vif intérêt à ce que le secteur Environnement, associé à une démarche territoriale clairement définie, soit au centre des efforts du nouveau départ qu’il entend insuffler au pays et que le peuple a largement légitimé par le vote que l’on connaît. Rendre ce secteur plus à même de mettre la nation en mesure d’affronter les défis et de jeter les nouvelles bases d’une société haïtienne viable et durable se pose de soi à la fois comme une priorité incontournable et un axe névralgique de la stratégie d’interventions du Gouvernement.

Mon Gouvernement se fixe comme objectif général de jeter les bases pour un renversement des tendances nationales constatées en matière de dégradation de l’environnement, de manière à soutenir une croissance durable et à améliorer le cadre de vie de la population haïtienne.

La gouvernance environnementale sera, à cet égard, renforcée pour corriger les déséquilibres souvent importants qui caractérisent de nombreux aspects de gestion de l’environnement et les déficiences de l’aménagement du territoire en Haïti.

Cette gouvernance devrait fournir un référentiel pertinent pour adresser les problématiques environnementales à court et à long termes, dans le contexte des exigences du relèvement et du développement du pays.

Il y a lieu de consolider et renforcer en capacité en tout premier lieu le ministère de l’environnement. L’agenda législatif environnemental sera renforcé, y compris l’adoption par le Parlement de la Loi organique du Ministère et la ratification de Traités Environnementaux Multilatéraux d’importance.

Le renforcement devra assurer que ce Ministère puisse non seulement poursuivre ses opérations courantes et mettre en œuvre les programmes en cours, mais surtout intervenir face aux situations de menaces environnementales à l’échelle de toutes les zones sinistrées et du reste du territoire national. Il lui permettra d’intervenir en tant qu’acteur majeur dans le processus de relèvement et de développement du pays, pour faciliter la prise en compte de l’environnement à l’échelle de nombreux ministères sectoriels et des diverses autorités et institutions nationales, régionales, municipales et locales.

5.4.2- Les réponses à la vulnérabilité

Mon Gouvernement s’évertuera à faire passer pendant les cinq (5) prochaines années la couverture forestière du pays de 1,5% à 5%, soit environ 970, 25 km2 de forêt à établir avec un effort de plantation allant de 15.000 à 20,000 ha par année, à partir de 2012. En bout de ligne, le pays sera doté d’un domaine forestier permanent en favorisant la participation des populations locales et des collectivités territoriales dans la conservation et la gestion des ressources forestières, la promotion de forêts privées/communautaires et domaniales et le développement de l’agroforesterie dans les systèmes agraires.

Il impulsera un ensemble de mesures pour substituer la technologie de cuisson au charbon de bois par celle au gaz de pétrole liquéfié (GPL) ou au kérosène pour cent cinquante mille (150,000) familles en milieux urbains incluant 50,000 machann- manje kwit et au moins 50 000 foyers avec des bouteilles de gaz de ville et de réchauds améliorés ; (ii) Substituer la technologie de chauffage au bois de feu par celle au gaz de pétrole liquéfié (GPL), au kérosène ou au diesel pour un millier (1,000) de Petites et Moyennes Entreprises et d’entreprises artisanales (boulangeries, blanchisseries, guldiveries, etc); (iii) Faciliter l’accès des populations pauvres aux services énergétiques via la promotion d’énergies alternatives ( solaire, éolien) dans quinze (15) sites à l’échelle du territoire national.

De plus, il s’attachera à augmenter – dans un certain nombre de bassins versants stratégiques du pays, de zones nationales protégées et d’écosystèmes côtiers critiques - le potentiel des ressources naturelles par des travaux à haute intensité de main d’œuvre de stabilisation des bassins versants, dans le cadre de la lutte contre les mouvements de masse et du « reprofilage » des rivières, de l’établissement et de la prise en charge de zones protégées, de la vulgarisation de méthodes rationnelles de gestion des ressources naturelles et de la réhabilitation de l’environnement côtier incluant le nettoyage des zones côtières et la protection des écosystèmes.

Mon Gouvernement s’efforcera par ailleurs (i) à réduire la vulnérabilité des populations exposées aux risques et désastres naturels par la promotion de mesures de mitigation structurelles et le renforcement de leurs capacités à alléger le risque en appuyant le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales dans ses actions de mise en œuvre d’une Stratégie de Réduction du Risque; (ii) à atténuer la vulnérabilité environnementale en permettant à la population de s’adapter au changement climatique via la mise en branle de politiques appropriées.

Mon Gouvernement impulsera enfin un ensemble de mesures d’ordre systémique, technique et humain pour protéger la population et l’environnement contre toutes pollutions et nuisances induites.

Principales actions.
Les actions les plus importantes comprennent entre autres :

• Le lancement d’un programme forestier national sur le long terme comme corps d’une initiative de restauration de la couverture végétale en Haïti ;

• La mise en place d’une infrastructure de production de plantules et de formation adaptées par la construction de dix (10) centres de propagation végétale et de Banques de gênes (1 par département) d’une capacité de production de 1,200,000 plantules forestières et fruitières/an, privilégiant une dizaine d’espèces nobles prisées par les populations locales. Ces Centres, dotés de dortoirs pour stagiaires et apprenants, seront co-gérés avec les Universités et les organisations de la société civile crédibles à ancrage régional ou local. Ils assureront, selon des curricula appropriés, la formation des communautés locales et seront appelés, sur la base d’arrangements interministériels entre les ministères de l’environnement, de l’éducation nationale et de l’agriculture, à jouer au fur et à mesure le rôle de Centres décentralisés départementaux de formation à l’environnement (CEDEFE). La conversion au GPL ou au kérosène de 150,000 ménages urbains utilisant le charbon ou le bois, en acceptant éventuellement de subventionner le doublement de la consommation de gaz (de 1,2 kg/an/hab actuellement à 2,5 kg/an/ habitant) ;

• La conversion au diesel et au GPL de mille (1000) entreprises qui utilisent le bois comme combustible (transformation de leur chambre de combustion) : boulangeries, guldiveries, blanchisseries...

• un investissement massif en gestion durable des ressources naturelles dans 75 (soixante quinze) communes du pays au moyen d’aménagements anti- érosifs (haies vives, bandes enherbées ou bandes alimentaires, cordons de pierre, murs secs) ciblant 5,000 hectares par an, soit un ordre de grandeur de 500 km2 de terrains aménagés par an (environ 15% des superficies cultivées sur des pentes de 20 à 50%). Les aménagements devraient déboucher sur des gains de production liés à l’augmentation de l’épaisseur des sols entraînant une meilleure fertilité et une plus grande réserve en eau utilisable par les plantes;

• une initiative pour la réhabilitation et la gestion des principales formations de mangrove du pays (Grande Saline, l’Estère, La Petite Anse, l’île de la Gonâve, Baradères, Caracol, Fort-Liberté, Petit-Goâve, Miragoâne...). Cette démarche suppose la plantation de mangroves, la sensibilisation, la préparation de matériels éducatifs, la formulation de plans de gestion, l’établissement de zones protégées, etc ;

• Le renforcement du système national d’aires protégées par l’établissement de deux (2) aires marines protégées dans le sud, le nord/nord-est.

• La réorganisation et l’amélioration de l’efficacité du Corps de surveillance environnementale à déployer pour préserver l’intégrité des espaces représentés par la Réserve Forêt des Pins, les Parcs Nationaux de Macaya et de la Visite.

• L’appui méthodologique et scientifique à l’Observatoire National de l’Environnement et de la Vulnérabilité (ONEV) pour l’établissement d’un Centre de commande pour le suivi sédimentologique et hydrologique des rivières et le développement de modèles appropriés pour la gestion des crues.

• La production de matériels et la mise en œuvre d’une campagne de sensibilisation et d’éducation pour la sauvegarde des vies en cas de tremblement de Terre.

• Le renforcement de la capacité des mairies à gérer les déchets.

• Un plan directeur de gestion des déchets solides (PDGDS) qui définirait précisément les modalités de mise en œuvre des principes contenus dans la vision stratégique;

• La promotion de l’industrie de recyclage de déchets, susceptible de générer d’électricité;

Il va sans dire que ces investissement et mesures ont également un large potentiel de création d’emploi et de mener Haïti vers des emplois et une économie « verts ».

5.4.3- Le développement transfrontalier

Honorables Parlementaires,

La République Dominicaine et Haïti se partagent quatre bassins hydrographiques et aquifères du nord au sud, desquels dépendent les politiques agricoles, alimentaires et sanitaires des deux pays.

En Haïti, 600 000 habitants répartis sur seize communes des départements du Nord-Est, du Centre, de l’Ouest et du Sud-Est dépendent encore fortement de l’agriculture et plus récemment du commerce binational. Ces populations qui ont le sentiment de vivre dans l’isolement souffrent grandement d’un déficit de services publics. Elles réclament des mesures qui leur permettraient de prendre avantage de leur statut de frontaliers et également de minimiser les contraintes que pose la gestion des relations de voisinage avec la république dominicaine.

L’idée ici est d’arriver à définir un référentiel de politique publique transfrontalière et où l’espace transfrontalier sera traité à la fois comme des unités géographiques, environnementales, économiques, sociales et culturelles. Le Gouvernement, pour ce faire, instituera une cellule opérationnelle transfrontalière de haut niveau, structure de réflexion et d’appui à la Commission mixte haïtiano- dominicaine, au Fonds de développement frontalier et aux acteurs de la coopération transfrontalière en Haïti.

5.5- ENERGIE

5.5.1- Mines et Ressources énergétiques

La mise en valeur des ressources minérales et énergétiques sera un des axes stratégiques de mon gouvernement, car ce secteur constitue un apport significatif au développement économique national. Le Bureau des Mines et de l’Énergie poursuit un travail d’identification des ressources minières et énergétiques de même qu’un inventaire des gisements et usines en exploitation. Des travaux de caractérisation et d’analyse des sites identifiés seront poursuivis afin de mesurer la valeur réelle de leur potentiel, la faisabilité de leur exploitation et les risques associés. Par ailleurs, une gestion efficiente de l’exploitation des ressources doit être réalisée afin de maximiser les retombées de ce secteur d’activités sur l’économie du pays, de garantir une exploitation rationnelle des ressources, d’assurer la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et de la population ainsi que la protection de l’environnement.

La Nation haïtienne n’a aucune raison de se soumettre au régime des 5 à 8 heures de courant pas jour. Il est du devoir des pouvoirs publics de tout mettre en œuvre afin de générer suffisamment de courant et d’offrir ce service de base aux populations. Quelle utopie de parler de décentralisation, de déconcentration, de faire appel à l’investissement national ou étranger, de parler de création d’emplois, de développement local ou humain, si le pays ne dispose pas d’électricité en continu pour éclairer les rues, la nation, pour faire fonctionner les usines.

Si nous ne produisons pas de pétrole pour faire tourner les machines, la nature nous a dotés de ressources naturelles pour satisfaire nos besoins. A nous de les exploiter, de les utiliser à bon escient pour en tirer les avantages. Ici ne s’achètent point ni le soleil qui brille et réchauffe, ni le vent qui souffle impétueusement, ni l’eau de pluie qui ruisselle de nos mornes et dans nos vallons.

L’approvisionnement en électricité joue un rôle crucial dans chacune des trois dimensions traditionnellement associées au développement durable: économique, sociale et environnementale. Pour Ha␣ti, l’électricité en tant que principale source d’énergie moderne, est essentielle à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Elle est devenue une composante essentielle de la problématique de développement d’Haïti. Elle est cependant soumise à des crises et à des tensions de plus en plus vives.

La consommation d’électricité par habitant en Haïti est la plus faible de l’Amérique Latine et des Caraïbes : 34 kwh/hab comparé à 809 kwh/hab pour la République Dominicaine, 2,338 kwh/hab pour la Jamaïque, 3,737 kwh/hab pour Trinidad et 310 kwh/hab pour le Nicaragua. Plus ou moins neuf (9) villes du pays sont raccordées au réseau EDH. L’EDH dispose actuellement de 70% de sa capacité en installations thermiques et 30% en hydroélectrique. Il faut signaler que sur un potentiel hydro de 154 MW seulement 62 MW sont exploités. Normalement, cette compagnie est donc en mesure de produire 216 Mw dont 154 Mw en énergie thermique (moteur fonctionnant au diesel et au mazout et 62 Mw d’hydroélectricité assurée en majeure partie par Péligre. Cependant, les problèmes d’entretien font que cette institution n’arrive pas à valoriser plus du tiers de cette capacité.

Les mauvaises performances du sous-secteur énergie électrique sont dues notamment à une gestion inefficace ainsi qu’à l’absence totale de politique en la matière, même s’il faut reconnaitre l’existence d’un plan national de développement du secteur de l’énergie en voie de finalisation. Malgré des progrès timides, l’EDH est confrontée à de sérieuses difficultés pour maîtriser l’extension de ses réseaux de distribution tant à Port-au-Prince que dans les villes de province. En effet, une bonne partie du réseau de distribution a été rénovée au début des années 80. Ce projet a été discontinué et une portion du réseau, vieux de près de 40 ans, n’a pas été touchée. De plus, le développement anarchique des bidonvilles, à partir des années 80, a entraîné une extension non contrôlée du réseau dans les périphéries des grandes villes telles : Port-au-Prince, Cap, Gonaïves, St-Marc, Cayes, Port-de-Paix, Ouanaminthe et Miragoâne.

D’autres contraintes opérationnelles difficiles à surmonter dans le sous-secteur se rapportent à:

• la production caractérisée par : (i) l’absence d’entretien routinier et périodique des centrales hydro-électriques, de contrôle de l’envasement et de protection des bassins versants des barrages (ii) les problèmes d’entretien et de la maintenance et du manque de pièces de rechange pour les centrales thermiques (iii) la facture du carburant dépassant largement la perception de l’EDH.

• L’inefficience du réseau de transport et de distribution marqué par:(i)15% de pertes techniques au niveau de la transmission et de la distribution; (ii) des écoulements de puissance, ie des points de transport aux centres de consommation inadaptés; (iii) l’absence d’un seul réseau de transport reliant les principaux centres de production et de consommation; (iv) la désuétude des installations ; (v) l’extension anarchique des réseaux de l’EDH par des fraudeurs; (vi) la surcharge des installations électriques.

• Un taux de pénétration faible pénalisant le recouvrement comercial et l’inefficience de la lutte contre la fraude.

• 5.5.2- Electricité

Mon Gouvernement insufflera une nouvelle dynamique à la réforme du sous- secteur de l’électricité en vue d’assurer une couverture maximale du pays en électricité au travers d’un partenariat public/privé plus important. La vision du gouvernement participera d’une approche globale qui prend en compte l’ensemble du secteur énergie avec ses interdépendances avec les secteurs de l’économie, de l’environnement et de l’agriculture.

Mon Gouvernement s’avisera à augmenter la production d’électricité et étendre le réseau quand on sait que l’EDH a moins de 200,000 abonnés actifs sur une population estimée à près de dix (10) millions d'habitants. Ainsi, compte tenu du montant élevé des investissements requis, la seule alternative pour accélérer la réalisation de systèmes à l'échelon national est de définir de nouveaux partenariats public/privé.

Un système équilibré de prix de l'électricité cohérent avec les investissements sera établi en vue de :

• dégager des recettes suffisantes pour assurer la couverture des dépenses de fonctionnement, d'entretien, d'investissement et d'amélioration de la qualité et de l'efficacité des services ;

• contribuer à la partie des coûts sociaux que la collectivité décide d’assumer au bénéfice des usagers à bas revenus, principalement des populations rurales dispersées et de celles des bidonvilles. L’efficacité technique des opérations sera renforcée. Dans le partenariat à établir entre l'Autorité Organisatrice et les opérateurs, les obligations de bases opérateurs vont comprendre :

• les obligations de service public (la continuité du service, i.e. que les usagers disposent d'un droit minimal au fonctionnement régulier et continu du service sur 24 heures par jour, sauf cas de force majeure) ;

• l'entretien en bon état de fonctionnement et la réparation des ouvrages, équipements et matériels permettant la bonne marche de l'exploitation;

• le renouvellement des matériels tournants, véhicules, équipements mécaniques et compteurs.

• l'adaptation permanente du service à l'évolution des besoins.

Au plan social, le Gouvernement fera en sorte d’exprimer une solidarité toute particulière envers les populations des bidonvilles et des populations à bas revenus du milieu rural par la fourniture de services élémentaires. Le gouvernement entend agir donc sur une tarification des coûts à même de garantir la solidarité et la cohésion sociale.

Le nouveau virage stratégique qu’empruntera mon Gouvernement fera obligation à l’EDH de s’impliquer dans une politique volontariste de développement d’énergies renouvelables ( hydroélectricité, éolienne, solaire etc) dans le souci à la fois de réduire la proportion carbone dans le processus de production d’énergie et de garantir un environnement sain raisonné sur les principes de développement durable. La construction du deuxième barrage sur le Fleuve de l’Artibonite prévue avec la coopération brésilienne et les possibilités d’établissement d’un parc éolien sur le Lac Azuei (potentiel 50Mw selon une étude conjointe Bureau des Mines et de l’Energie/Commission Européenne) et la production de l’énergie à partir de l’incinération des déchets solides pour les huit (8) communautés urbaines de Port-au- Prince participeront d’une telle option stratégique.

Le gouvernement propulsera de nouvelles stratégies pour l’électrification rurale à partir de l’utilisation des énergies renouvelables. Cela suppose une approche décentralisée différente du concept de réseau interconnecté qui sied mieux aux zones urbaines. Le pays gagnerait, par ainsi, à s’engager dans ces voies comme moyen pour accroître sensiblement sa couverture d’électrification, sans augmenter sa facture pétrolière. L’offre énergétique sera donc accrue au moyen d’actions visant, entre autres :

• l'augmentation de la capacité actuelle par une stratégie d'acquisition d'équipements minimisant le poids de la facture pétrolière ;

• l'entretien courant du parc de production et des ouvrages de transport et de distribution ;

• la sécurité des approvisionnements en combustibles (huile lourde, gasole, huile) ;

• la lutte contre les gaspillages et les pertes dans le réseau en portant des coups significatifs sur les théâtres d'opérations les plus symboliques ;

• les mesures permettant d'améliorer la productivité des centrales par :
- un rétablissement de la discipline ;
- l’amélioration de la motivation des employés à travers un système efficace d’incitations liées aux performances espérées et à une meilleure organisation du travail ;
- une meilleure programmation de l’entretien préventif (acquisition des caisses de révision et véhicules) ;
- une gestion moins onéreuse des stocks (bonne tenue du magasin central et amélioration des procédures de réception, de transfert, de sortie, de retrait, de retour et de mise hors service) particulièrement des combustibles et des pièces détachées ;

L'entretien courant du réseau et le financement de nouveaux équipements sera la priorité des priorités une fois la réhabilitation du réseau effectuée. Le cadre réglementaire sera réformé.

Lire aussi :
https://www.haitilibre.com/article-4007-haiti-politique-texte-de-l-enonce-de-politique-generale-du-gouvernement-partie-i.html
https://www.haitilibre.com/article-4008-haiti-politique-texte-de-l-enonce-de-politique-generale-du-gouvernement-partie-ii.html
https://www.haitilibre.com/article-4010-haiti-politique-texte-de-l-enonce-de-politique-generale-du-gouvernement-partie-iv.html

HL/ HaïtiLibre

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Stephenson
Posté le 18/10/2011 17:03:33
Bravo Haiti libre
 




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