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Haïti - Politique : Texte de l’énoncé de Politique Générale du Gouvernement (Partie IV) 12/10/2011 15:42:25 Dans cette quatrième partie, le nouveau Premier Ministre, aborde dans les détails la politique étrangère, les voies et moyens (Réforme de l'État de Décentralisation, Budget), et fait la conclusion de son énoncé de Politique Générale du Gouvernement. 6- POLITIQUE ETRANGERE Honorables Parlementaires Le gouvernement Martelly/Conille prône une nouvelle diplomatie haïtienne axée sur la promotion d’une image positive d’Haïti à l’extérieur, sur la valorisation de nos potentialités et particularités culturelles et touristiques, sur la recherche d’opportunités économiques visant à mieux vendre nos produits locaux sur le marché international. Nos missions à l’étranger seront pourvues de ressources humaines avec des compétences appropriées à ce nouveau mandat. D’autres parts, cette diplomatie devra faciliter l’intégration de la diaspora dans le développement national. Désormais nos représentations devraient des lieux dynamiques de services à nos concitoyennes et concitoyens vivants à l’extérieur. Au niveau régional et mondial, nous devons encourager systématiquement une présence haïtienne dans toutes les organisations internationales. Autres considérations. Il est urgent de : • Développer un réseau consulaire haïtien, y compris des consulats honoraires là où nous n’avons pas de représentation officielle, diplomatique ou consulaire. Les consuls, qu’ils soient honoraires ou non, doivent être au service effectif des ressortissants haïtiens. • Concevoir et mettre en œuvre une véritable diplomatie culturelle afin de promouvoir sur la scène artistique internationale l’art et la culture haïtienne. Alors que la culture haïtienne fait montre d’un dynamisme et d’une richesse prodigieuse, l’absence d’une politique culturelle internationale se fait particulièrement sentir dans ce domaine. Tous les grands événements culturels internationaux (festivals, expositions internationales, biennales, etc...) devront être une occasion pour promouvoir l’art haïtien et trouver des marchés nouveaux pour les artistes haïtiens et leurs produits. • Mettre en œuvre une véritable politique d’attraction des investissements directs en vue de la croissance de l’économie haïtienne. Une attention particulière sera accordée à la nécessité de concevoir, de développer et d’appliquer une véritable diplomatie économiques afin d’informer la chancellerie des opportunités susceptibles de contribuer au développement social, économique et culturel de la nation haïtienne. • Organiser des réunions et des sommets internationaux et régionaux en Haïti afin de donner une plus grande visibilité à la nation. Un premier pas a été fait en ce sens puisqu’Haïti organisera en juillet 2013 le sommet des chefs d’État et du Gouvernement de la CARICOM. • Développer des «niches» de spécialisation diplomatique où le pays peut espérer faire la différence à travers des actions menées dans le cadre d’une diplomatie pour une intégration des PMA au sein du système international par exemple. 7- VOIES ET MOYENS 7.1. REFORME DE L’ETAT ET DECEMTRALISATION Honorables Parlementaires, Mesdames, Messieurs les Parlementaires, Les dégâts et les pertes occasionnés par le tremblement de terre du 12 janvier 2010 ont considérablement affaibli les capacités d’intervention des institutions publiques nationales déjà défaillantes. Les ministères sont obligés de fonctionner en dehors du cadre normatif pour pouvoir faire face à d’autres missions et aux réalités administratives quotidiennes. Leurs structures administratives, pourtant, sont dépassées et incapables de répondre aux attentes de la population avec pour conséquence immédiate l’inadaptation de la structure gouvernementale pour répondre aux missions de l’Etat. Le défi de la construction simultanée d’un ordre démocratique et d’une économie compétitive, dans le contexte mondial actuel, nous oblige à mettre en place les institutions publiques appropriées. Ces problèmes de base se posant au sein de chaque ministère se doivent de trouver des solutions rapides et pertinentes sans quoi la prestation des services inhérents à la mission même de chacun de ces ministères pourra être largement compromise. En plus de ce renforcement essentiel à assurer rapidement au sein de chaque ministère, le gouvernement Martelly-Conille entend revitaliser l’Office de Management et des Ressources Humaines (OMRH), en ce qui a trait à son rôle d’intégration et de coordination stratégique. Au travers des problèmes de base à résoudre au sein des ministères, un enjeu fondamental se pose ainsi au plan de la gouvernance même du pays : il importe pour le gouvernement d’instituer et de mettre en place une fonction publique gérée pour le service public dans chacun des secteurs où le réclament les besoins de la population, de la société et de l’économie. La désorganisation actuelle des ministères commande des mesures en vue d’une gouvernance à restructurer et d’une fonction publique cohérente et efficace. Le gouvernement se propose de : • articuler la nouvelle vision et le cadre approprié pour la fonction publique haïtienne de manière à déterminer les paramètres essentiels pour une reconstruction cohérente des effectifs, des compétences ainsi que la gestion des responsables des ressources humaines à l’échelle de l’administration publique ; • revoir, resserrer et confirmer la mission des ministères en regard de la réorganisation d’ensemble qui s’impose par la décongestion de Port-au- Prince, compte tenu de la déconcentration et de la décentralisation. Pour y arriver, il convient de donner une impulsion décisive au programme cadre de réforme de l’Etat, cadre de référence fixant les axes stratégiques de la modernisation de l’administration et de la fonction publique. Le gouvernement s’assurera de la poursuite de l’audit organisationnel et opérationnel des ministères en vue d’une plus grande cohérence entre les missions et les structures. Il mettra également tout en œuvre pour mener à terme l’évaluation de leur patrimoine dans la perspective d’élaborer et de mettre en œuvre une politique plus rationnelle de gestion des biens et équipements de l’Etat. Le gouvernement s’appliquera en outre à poser les bases d’une véritable gestion des ressources humaines et à les renforcer de manière à les rendre plus efficaces et plus productives. Le Gouvernement s’attachera également à établir un système informatique d’E-Gouvernement en vue de faciliter l’accès de la population aux services publics et à l’information administrative. À court terme, la révision du cadre légal doit permettre d’adapter la structure gouvernementale aux politiques publiques et à la mise en œuvre de l’action gouvernementale. Plus avant, elle devra également questionner les fondements et les structures du développement, notamment celles ayant trait à l’organisation politico- territoriale. Cette révision du cadre légal sera guidée par les bonnes pratiques et les principes managériaux qui les sous-tendent, mais aussi par les orientations poursuivies en matière de gouvernance territoriale, économique et sociale du pays de façon à considérer leurs impératifs respectifs. Notamment, il faut mettre en place les institutions et les administrations requises à l’intégration politique et socio économique du territoire national. Le Gouvernement veillera à pourvoir l’administration déconcentrée en ressources humaines, tant en quantité qu’en qualité, pour accroître l’offre de services de base à la population dans toutes les zones du pays et y stimuler le développement socioéconomique. Pour stimuler et gérer le développement local, il faut aussi mettre en œuvre une vision stratégique de la décentralisation qui permette d’impliquer les Collectivités Territoriales dans la résolution des problèmes les concernant et dans la mise en valeur des potentiels locaux. En parallèle, il faut aussi relancer les démarches de renforcement de la société civile initiées depuis longtemps et qui visent à assurer son implication continue dans les décisions la concernant et dans leur mise en œuvre. Plus avant, il faudra établir leur durabilité dans le temps et sur tout le territoire national. Les répercussions du séisme du 12 janvier 2010 ont mis une exergue douloureuse sur l’hyper-concentration des services et des activités à Port-au-Prince ainsi que la mauvaise répartition spatiale de la richesse nationale. Le territoire est aujourd’hui fractionné, avec un maillage routier limité, sans système de transport efficace. De nombreuses zones sont encore peu accessibles. Plus spécifiquement, les réseaux d’énergie, de télécommunications, d’alimentation en eau potable et d’assainissement sont inégalement répartis et ne desservent généralement que partiellement les milieux urbains. L’environnement est sévèrement dégradé avec des conséquences néfastes sur les moyens de subsistance et le développement durable. La mise en valeur des principaux potentiels de développement est également compromise par l’absence d’infrastructures économiques et sociales. Des efforts importants seront requis pour amorcer le développement des différentes régions, assurer leur intégration politique, économique, sociale et administrative afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans le relèvement national. Aucun schéma ou plan n’oriente réellement l’aménagement du territoire, l’urbanisme et l’aménagement rural, et cela en dépit des récents efforts enregistrés en ce domaine et qui méritent l’attention de mon gouvernement. La croissance urbaine n’est pas gérée. La migration rurale-urbaine est continue, alors qu’aucune ville n’a de capacité d’accueil : la plupart sont saturées. La vulnérabilité économique, sociale et environnementale de la population est élevée et sa résilience s’affaiblit de plus en plus. Afin de renforcer les diverses régions du pays, plusieurs actions structurantes devront être entreprises. Certaines ont été déjà identifiées, comme les pôles régionaux et locaux de développement, les infrastructures et les équipements sociaux, pour donner forme aux territoires et conditionner la localisation des activités économiques. Cette nouvelle organisation du territoire national permettra une meilleure répartition spatiale des sources d’emploi, de la formation, des opportunités de développement socioculturel, de l’administration publique et, par le fait même, de la population. Le gouvernement veillera à l’élaboration de schémas et de plans aux principaux échelons territoriaux du développement durable et de l’aménagement du territoire en vue de favoriser une utilisation rationnelle et viable des espaces et des ressources naturelles et une coordination appliquée des actions de développement durable. Plus spécifiquement, un schéma de cohérence territoriale, des stratégies régionales de développement durable, des schémas locaux de développement et d’aménagement du territoire, des plans d’urbanisme et des plans d’aménagement rural devront guider les interventions du prochain gouvernement. L’environnement devra être mieux protégé. En particulier, ses ressources de base que sont les sols, l’eau, l’air, les forêts, et les écosystèmes terrestres, riverains, aquatiques, côtiers et marins, devront faire l’objet d’une attention spéciale. Il faut améliorer la qualité de l’environnement et maintenir sa biodiversité pour les générations futures et pour cela, il importe d’intervenir à l’intérieur des capacités de charge des écosystèmes et habitats. Plusieurs pratiques attentatoires à l’environnement devront à cet effet être mieux contrôlées. Des aires protégées financièrement soutenables devront être définies et leur bonne gestion assurée. Les capacités pour la gestion de l’environnement devront être renforcées et la gestion de l’environnement et des ressources naturelles intégrée dans les politiques de développement, les programmes et projets, et les accords de coopération technique et financière. Il faudra impérativement arrêter le déboisement du pays et procéder à un effort de reboisement extensif. Nous entendons réduire la vulnérabilité par diverses mesures correctives plus spécifiques en rapport à la construction résidentielle dans les lits des cours d’eau et à la protection des bassins versants. Il faudra aussi rénover divers milieux urbains pour y améliorer les conditions d’habitat. La gestion des risques aux changements climatiques et le développement des zones côtières les plus vulnérables au changement climatique devront être mis en œuvre comme mesures prioritaires d’adaptation au changement climatique (selon le Plan d’Action National d’Adaptation). Le réseau routier national devra relier et faciliter l’interaction des pôles de développement. Des aéroports et ports internationaux devront desservir les grandes régions du pays pour y rendre possible le développement industriel et touristique. Il faudra aussi accroître les capacités énergétiques, de télécommunications, d’alimentation en eau potable et d’assainissement afin de favoriser la croissance économique et la création d’emplois et améliorer les conditions de vie de la population. Nous avons noté, au cours de nos entretiens, l’intérêt des parlementaires, Députés et Sénateurs, pour l’aménagement d’aéroports et de ports internationaux, dans un premier temps dans le Grand-Nord au Cap-Haïtien et le Grand Sud, aux Cayes. Le renforcement des diverses zones du pays s’appuiera également sur la réingénierie de l’État haïtien mise en œuvre à travers le Grand Chantier de la refondation institutionnelle, notamment sur la révision du cadre légal relatif à l’aménagement du territoire et au développement local ; la déconcentration de l’administration publique ; la mise en œuvre d’une vision stratégique de la décentralisation ; la définition du rôle de la société civile dans le développement durable; la révision des limites politico-administratives du territoire pour les adapter aux besoins contemporains du développement durable et de sa gestion ; la mise en place de mesures durables et urgentes pour protéger les grands potentiels environnementaux et culturels d’Haïti ; et l’élaboration d’un cadre légal et réglementaire approprié à la gestion du territoire, du foncier et de la construction. Aussi, le Gouvernement mettra-t-il tout en œuvre pour : • Déconcentrer les activités politiques, économiques et sociales ; • Reconstruire les espaces dévastés et rénover les autres parties du territoire national selon des normes modernes et sécuritaires d’aménagement, d’urbanisme, de construction et d’habitat et de protection de l’environnement ; • Investir dans le développement humain durable/la croissance équitable avec un accent particulier sur la création d’emploi et les opportunités pour les femmes et les jeunes, sans quoi la protection de l’environnement et le développement social seront difficilement réalisables ; • Appuyer le secteur privé national et encourager l’investissement direct étranger ; • Offrir des services de base à la population; • Investir dans les pôles régionaux et locaux de développement pour structurer et équilibrer le développement socio-économique et l’aménagement du territoire national ; • Cibler l’inclusion sociale sous toutes ses formes • Concevoir et mettre en œuvre une politique macroéconomique du développement ; • Mettre en place un Etat régulateur, déconcentré et décentralisé, indispensable à la création d’un nouveau contrat social. Monsieur le Président, Honorables parlementaires, Je pourrais ainsi continuer à décliner les composantes prioritaires de l’action gouvernementale, cependant il faut bien se rendre à l’évidence et composer avec la faible disponibilité des ressources budgétaires. Je m’engage donc aujourd’hui devant vous à veiller à ce que cette feuille de route du gouvernement subisse un subtil arbitrage entre l’Exécutif et le Législatif dans un cadre harmonieux, c’est-à-dire dans le respect des compétences de chaque pouvoir partenaire selon le vœu de la Constitution de 1987. 7.2. BUDGET Pour garantir et assurer la cohésion gouvernementale et la coordination des interventions retenues, je demanderai aux Ministres de préparer un plan d’opérations précisant chaque intervention, sa localisation, sa durée, son coût, les résultats attendus et la population bénéficiaire. Je prends l’engagement d’établir avec les Commissions Parlementaires (Sénateurs et Députés) un agenda pour la présentation de ces plans d’opérations et l’élaboration d’un tableau de bord commun pour le suivi de l’exécution des interventions. Monsieur le Président, Honorables membres du Bureau, Honorables Parlementaires, Pendant les dix premières années du nouveau millénium, le PIB n’a évolué que de 1 pour cent. Le socle qui régule le circuit économique n’a pas su stimuler l’initiative privée et partant la création de richesses qui soutient la croissance et contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations. Les leçons tirées de cette décennie perdue nous ont porté à proposer à la Nation une nouvelle stratégie de développement qui vise l’accélération de la croissance et la promotion d’un développement durable. La réalisation de notre vision implique des ruptures pour sortir des sentiers battus et proposer des voies et moyens innovants de création de richesses. Elle implique également la mise en œuvre de nouvelles politiques publiques pour exploiter toutes les potentialités nationales au profit de l’ensemble des haïtiens. Elle nécessitera d’importantes ressources, car elle vise sur la période 2011-2015 une croissance forte et soutenue avec un taux de croissance annuelle moyen d’environ 9%. Pour atteindre ce résultat, les mesures nécessaires au renforcement du système productif national et des fondamentaux de l’économie pour assurer la stabilité macro-économique seront prises. La politique budgétaire visera essentiellement à soutenir la croissance accélérée, tout en préconisant l’assainissement des finances publiques. La mise en œuvre de l’action gouvernementale est largement conditionnée par les capacités budgétaires du gouvernement. Au-delà des situations d’urgence à gérer et pour lesquelles il convient de dégager les ressources nécessaires, il apparait plus que jamais nécessaire de mettre de l’ordre dans nos finances publiques tant au niveau de la fiscalité directe qu’au niveau de la fiscalité indirecte. A ce compte, il n’est pas dans l’intention du Gouvernement de la République d’augmenter les impôts et les taxes. L’un des défis majeurs à relever à court terme sera de combattre la corruption, d’améliorer le système de recouvrement de nos taxes et de sensibiliser tous les opérateurs économiques et tous les citoyens en général à remplir leur devoir civique en s’acquittant de leurs redevances fiscales. A cette fin, le gouvernement combattra l’incivisme fiscal sous toutes ses formes, telles que les fraudes, les fuites et les évasions fiscales. Dans cette perspective, le gouvernement œuvrera sans relâche à la poursuite des réformes institutionnelles en cours, de manière à renforcer les structures de perception et à décupler les systèmes de surveillance déjà en place. Dans cette quête gouvernementale de mise en œuvre des politiques publiques retenues comme prioritaires, je veillerai à ce qu’elles soient suffisamment adressées dans le budget rectificatif qui sera sous peu soumis à votre sanction. Je demeure convaincu qu’une bonne allocation des ressources budgétaires constitue déjà un gage de succès. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Nous présentons notre Politique Générale à un moment où le budget reconduit ne correspond nullement à notre programme de Gouvernement. Il s’agira donc d’élaborer un Budget capable de renforcer le dispositif actuel de mobilisation des ressources. Sur les cinq prochaines années (2011-2015) plus de six cent milliards (600,000,000,000.-) de gourdes devront être mobilisés pour assurer le financement des projets et programmes contenus dans notre déclaration de Politique Générale, soit en moyenne 120 milliards de Gourdes par année, contre une capacité nationale annuelle moyenne de financement de quarante milliards (40,000,000,000.-) de Gourdes. Le financement de cet ambitieux programme nécessitera certainement le recours au financement externe auprès de nos partenaires aussi bien bilatéraux que multilatéraux. Face à la rareté des ressources et l’ambition de nos projets, notre gouvernement s’attachera à plus de rationalité dans ses choix budgétaires, plus de rigueur dans sa gestion pour plus d’efficacité dans la poursuite de son programme. Il veillera à l’assainissement des finances publiques, au renforcement de la stabilité du cadre macroéconomique et la transparence dans la gestion des ressources de l’Etat, en parfaite conformité avec les engagements pris par devant la Nation. Des réformes destinées à l’accroissement des recettes et à la maîtrise des dépenses seront mises en place et intensifiées. L’accent sera mis sur l’amélioration de nos capacités de mobilisation de ressources au niveau interne. A ce propos, il s’agira de: • Renforcer les capacités des administrations fiscales, douanières; • Lutter contre la fraude et la corruption; • Exploiter au mieux les ressources dégagées à travers les recettes provenant du Trésor Public. En outre, les mesures seront prises pour renforcer le contrôle des dépenses de l’Etat, améliorer les procédures d’exécution du budget et la transparence dans la passation des marchés publics, la finalité étant d’éviter tout dérapage qui pourrait fragiliser la monnaie nationale. Mesdames, Messieurs les Parlementaires, Mwen te pran tan mwen pou’m koute tout Depite, tout Senatè, pou’m sa konnen tout pwoblèm chak depatman. Pou’m sa idantifie priorite chak depatman peyi-a. A pa pwoblèm general tout depatman genyen, kom delimitation teritorial, wout, lekol, dispansè, kouran elektrik, lycée, centre profesyonel, campus iniversite, parc sportif, nou te gen okazyon wè de bagay espesifik pour chak komin, chak seksyon kominal. Mwen ba nou garanti dosye sa li la, e map sèvi avè’l kom you breviè pou’m eseye resoud problèm chak kominote o fi e a mesi nap gen moyen, avek paticipasyon et asistans eli depite ak senatè. 8- CONCLUSION Je terminerai en lançant un appel solennel aux jeunes de mon pays, à tous ceux qui triment stoïquement à gagner leur vie, comme chauffeurs de taxi, comme enseignants, comme policiers, comme infirmières, électriciens, maçons, plombiers, vendeuses, ceux qui rêvent de travailler et qui n’en ont pas encore l’opportunité, ceux qui professent sous d’autres cieux dans la nostalgie du pays natal. A vous tous, je crie de toutes mes forces : Haïti a besoin de vous. Haïti a besoin de vos rêves, Haïti a besoin de votre énergie et de votre audace. Kenbe fèm, pa lagé. Mon Gouvernement est conscient que votre épanouissement dépend en grande partie des opportunités qui s’offrent à vous, pour développer vos talents dans toutes les disciplines intellectuelles, sportives, culturelles, économiques. Je m’engage en ce jour à vous ouvrir les voies des lendemains meilleurs, car je sais qu’avec un tel investissement, nous préparons les actuels et futurs athlètes, les peintres, les stars, les chefs d’entreprises, qui séduiront et conquerront le monde avec leur créativité qui n’est plus à démontrer. Croyez-moi, Depi yo bay ayisyen chans li, se vale lap vale teren. Nou met kwè mwen, paske mwen konnin byen de ki sa map pale. Je ne voudrais pas fermer ce premier chapitre de notre dialogue officiel sans vous confesser, à vous et à la Nation à l’écoute, la tristesse qui m’étreint d’assister à la dégradation de l’âme haïtienne et à la décadence des valeurs qui lui confèrent son authenticité et son originalité. Descendant d’Aïdée Benoît et de Beauséjour Conille, j’ai vécu mon enfance et mon jeune âge dans la promiscuité enchanteresse des quartiers populeux, aussi bien que dans la camaraderie folâtre d’adolescents turbulents, mais infiniment respectueux des codes de solidarité individuelle et collective. J’ai participé avec une allégresse désinvolte à des pugilats locaux, suivis de la chaleureuse accolade des réconciliations publiques au sortir des arènes improvisées. Ma mémoire s’enivre encore de l’écho lointain de cette convivialité infrangible qui tissait des liens indissolubles entre les membres d’une nation pratiquant au plus haut exposant de la fraternité le VOULOIR-VIVRE-ENSEMBLE interpersonnel et intergénérationnel. Je garde jusqu’à ce jour en mémoire les succulentes anecdotes sur la chaleur de l’accueil et de l’hospitalité du paysan qui offrait au visiteur inconnu l’argenterie du jour de l’an, le lit matrimonial et l’unique drap blanc du foyer. J’entends encore la voix émue de mon grand-père me décrivant le geste pathétique de Dumarsais Estimé, descendant de la tribune où il venait de prononcer son discours d’investiture le 16 août 1946 pour aller serrer la main hostile du sénateur qui finissait tout juste de jurer qu’il démissionnerait si Estimé accédait à la présidence. Qu’est-elle donc devenue, notre Haïti de la fraternité, du pardon et du partage ? Au fil de nos turpitudes, la méfiance a coulé du plomb et du froid dans les jugulaires de nos émotions et de nos sentiments. Elle a cassé tous nos élans envers autrui. Nous avons cultivé le rejet de l’autre, de nos voisins, de nos proches même. Nous tressaillons d’angoisse chaque fois qu’un Haïtien frappe à notre porte ou nous approche dans la rue pour un renseignement ou pour tendre la sébile de l’aumône ; nous sursautons chaque fois qu’un taxi-moto nous dépasse sur la route : l’anxiété, sœur jumelle de la méfiance, a enseveli l’exubérance et l’expansivité proverbiale de l’haïtien sous les décombres de la suspicion et de la défiance. Notre sourire si contagieux s’est mué en un rictus de rejet et d’agressivité. Qu’est-elle donc devenue, notre Haïti familiale et communautariste, où l’on se saluait dans la rue sans se connaître, où l’on secourait l’inconnu en danger, l’infortuné ou le démuni, avec le désintéressement sublime du samaritain ? Du haut de cette tribune et sous ces voûtes vénérables retentissantes de la verve chaleureuse des défenseurs des valeurs haïtiennes, j’élève la voix pour une résurrection de cette Haïti de rêve et du bien-vivre-ensemble, irriguée par la sève de l’amitié, de la fraternité et de la confiance ! La renaissance d’Etat, la solidité d’un Etat, la restauration de l’Autorité de l’Etat passent par le rétablissement de la CONFIANCE entre les individus et les secteurs de la société. Mon gouvernement entend appuyer ses actions sur le socle de cette confiance retrouvée et raffermie pour rassembler une croisade nationale dans la lutte contre la pauvreté et pour la conquête de lendemains meilleurs. Que le Secteur Privé se sente en confiance pour investir, créer des entreprises prospères, générer des emplois et dégager les plus-values de la croissance ! Que l’université se sente en confiance de s’adonner à son rôle de gardienne du Drapeau national, à sa mission de préparer une relève patriotique et compétente, attachée au dogme de la démocratie ! Que la jeunesse, étudiants et écoliers de l’ère de la scolarisation universelle et gratuite, se sentent en confiance, car bien encadrés et engagés, sous l’égide et aux côtés d’aînés responsables, dans une foulée irréversible vers le progrès par l’Education ! Que la Presse se sente en confiance d’effectuer sa mission d’informer et de former sans aucune menace d’entrave ou de censure émanant des autorités de l’Etat ! Que la société civile se sente en confiance d’intervenir librement sur tous les grands dossiers nationaux avec la pleine certitude que ses points de vue et recommandations seront pris en compte dans l’approche des solutions à apporter aux problèmes de la nation ! Que la paysannerie se sente en confiance et retrouve sa sérénité, son goût du travail, son amour de sa terre, son attachement au patelin natal, ainsi que son sens proverbial de l’accueil et de l’hospitalité ! Que nos mères, nos épouses, nos sœurs, nos filles se sentent en confiance dans un environnement social et humain prônant l’équité et l’égalité du genre et où la femme constitue le pilier du foyer ! Que les Partis Politiques se sentent en confiance dans ce nouvel Etat qui préconise et soutient le pluralisme idéologique et politique, en confiance auprès et au sein d’un gouvernement soucieux de travailler à la consolidation de ces organisations et associations qui demeurent les fondements et les piliers de la démocratie ! Je convie le Parlement, à la fois microcosme et mosaïque de la société politique du pays, à donner une main vigoureuse et fraternelle à mon gouvernement afin de générer et d’accélérer la renaissance de l’âme haïtienne. Quand nous aurons accompli ensemble cet acte grandiose de régénération nationale, la confiance des gouvernés et la sagesse des gouvernants confèreront sa solidité et son autorité à l’Etat. Aujourd’hui, ce contexte historique nous appelle à dépasser nos différences artificielles, nos peurs, nos aversions et méfiances réciproques, pour que, au-dessus de la cloison de la séparation des pouvoirs, au-dessus des clivages des idéologies importées, nous nous tendions la main. Que nous puissions nous convaincre que sur la terre d’Haïti il n’existe qu’une seule famille, qui s’appelle l’haïtianité, où zafè kabrit vin zafè bèf, zafè mouton tou, tous réunis en un seul et même troupeau dense et compact, animé des mêmes appétits et aspirations au bien-être et qui, sous la houlette de bergers consciencieux, prend allègrement la route vers les frais et riches pâturages de l’avenir. «ONORAB PALMANTE, PEP LA PA KA TAN’N ANKO». Debout, pep ayisyen, pour la conquête de demain ! Je vous remercie de votre attention. Docteur Garry CONILLE Lire aussi : https://www.haitilibre.com/article-4007-haiti-politique-texte-de-l-enonce-de-politique-generale-du-gouvernement-partie-i.html https://www.haitilibre.com/article-4008-haiti-politique-texte-de-l-enonce-de-politique-generale-du-gouvernement-partie-ii.html https://www.haitilibre.com/article-4009-haiti-politique-texte-de-l-enonce-de-politique-generale-du-gouvernement-partie-iii.html HL/ HaïtiLibre
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