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Haïti - Santé : Situation déplorable dans le secteur de la santé mentale
04/06/2012 12:13:45

Haïti - Santé : Situation déplorable dans le secteur de la santé mentale
Antonal Mortimé, le Secrétaire Exécutif de la Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHOH) déplore que le problème de la santé mentale en Haïti soit négligé, pour ne pas dire ignoré, dans notre société.

« La maladie mentale constitue un phénomène qui n'est pas tout à fait accepté et toléré par beaucoup de personnes de la population haïtienne. Elle constitue une catégorie de pathologies pour lesquelles on continue aujourd'hui à avoir des jugements de valeurs et des attitudes discriminatoires. Il existe une prépondérance de la santé physique au détriment de la santé mentale [...]

Avoir des troubles psychiques en Haïti, c'est être exposé à l'abandon, à l'isolement, comme s'il n'y avait plus d'espoir. En effet, dès qu'une personne est atteinte d'un trouble mental, la première explication est en majeure partie surnaturelle. Pour certains, le malade est donc possédé [...] Après avoir tout tenté ailleurs sans trouver de solutions, ces malades mentaux sont abandonnés dans les rues; vu l’insuffisance de Centre psychiatrique pour les accueillir. A noter aussi que d'autres malades, par manque d'attention de leurs familles, s'enfuient sans que personne ne parte à leur recherche [...]

Un rapport publié en 2011 par l'Instrument d'Evaluation du système de Santé Mentale (IESM), conçu par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui a pour objectif de compiler les données de base permettant d'évaluer le système de santé mentale, a présenté l'effectif des professionnels intervenant dans le domaine de la santé mentale en Haïti.

Le pays dispose de 27 Médecins psychiatres (soit 0,28 psychiatre pour 100,000 habitants). La majorité 70% (19) exerce exclusivement en privée ou pour une ONG; 30% (8) travaillent dans les structures publiques et privées; 14 médecins non spécialisés en psychiatrie (0,14 pour 100,000 habitants) ; 36 infirmières (0,38 pour 100.000 habitants) ; 194 Psychologues (2 pour 100,000 habitants) et 82 Travailleurs Sociaux (0,86 pour 100,000 habitants) et 1 Ergothérapeute-Neurologue. À la lecture de ces données, on ne peut que constater qu'il y a une carence aigüe de professionnels dans ce domaine en Haïti.

La POHDH, croit que la situation des malades mentaux est inconcevable en ce 21e siècle marqué par le progrès des droits humains dans certains pays et le progrès de certaines disciplines scientifiques comme la psychologie arrivant à expliquer l'évolution de certains troubles mentaux et du même coup, proposer certaines méthodes pour résoudre ou s'adapter à certains problèmes.

La POHDH rappelle qu'il existe en Haïti deux institutions publiques neuro-psychiatriques : l'hôpital Défilée de Beudet et le Centre Hospitalier Universitaire Mars et Kline. Selon le rapport de l’IESM/OMS, ces deux institutions se trouvent dans un état de délabrement avancé et il n'y a pas de disponibilités de traitements de suivi communautaire.

Rappelons que le 10 octobre dernier, lors de la journée internationale de la santé mentale, le gouvernement, par le biais de la Première Dame, Sophia Martelly avait pris l'initiative de lancer, l'opération « Tèt poze, Kè poze » qui consistait à repérer les malades mentaux dans les rues pour une prise en charge au centre de Beudet. Un numéro gratuit, le 177 était mis à la disposition du public pour signaler la présence des malades à travers tout le pays. Le gouvernement avait également promis de renforcer les Centres existant et de créer de nouveaux Centres psychiatriques.

Cependant, la présence des malades mentaux persiste dans les rues et jusqu'à présent, le numéro 177 ne fonctionne pas. On n'a toujours pas remarqué la construction d'autres Centres psychiatriques dans le pays, ni le renforcement de ceux existant.

A cet effet, la POHDH croit impératif d'adresser ces recommandations aux autorités concernées, en leur demandant de :

  • Voter des lois qui définissent et accordent clairement certains droits spéciaux aux malades mentaux;
  • Éduquer et sensibiliser les familles, les groupes et les communautés dans l'encadrement des malades mentaux;
  • Créer beaucoup plus de centres psychiatriques et hôpitaux dans tous les départements du pays;
  • Renforcer le centre Hospitalier Universitaire Mars et Kline et le centre Hospitalier Défilée de Beudet qui se trouvent respectivement au centre ville de Port-au-Prince et à Croix-des-Bouquets;
  • Développer une politique de santé mentale visant à récupérer les malades mentaux circulant dans les rues;
  • Former plus de professionnels en santé mentale qui doivent intégrer les Hôpitaux publiques;
  • Appliquer les lois évitant toute discrimination vis-à-vis des malades mentaux, selon l'art. 5 de la Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées et la Déclaration Universelle des Droits de l'homme en son article 2. »

Lire aussi :
https://www.haitilibre.com/article-3996-haiti-sante-sophia-martelly-en-faveur-d-une-politique-publique-de-sante-mentale.html
https://www.haitilibre.com/article-3988-haiti-sante-moins-de-20-psychiatres-pour-plus-de-10-millions-de-personnes.html
https://www.haitilibre.com/article-4075-haiti-sante-premiers-resultats-de-l-operation-tet-poze-ke-poze.html

HL/ HaïtiLibre

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pat.marcoux
Posté le 05/06/2012 14:26:15
Vraiment une dure réalité. Et oui, l'abandon de ceux-ci est une réalité qui est trop souvent universelle. Par manque de connaissance, de soin adapté médical, social, financier et les fausses croyances qui persistent. Tous le travail qui est fait même en pays dit industrialisé, n'élimine pas ces réalités multiples ; d'itinérances, de pauvreté, de suicide, homicide, dangerosité ou violence et même de la toxicomanie qui s'ajoutent trop souvent au pessimisme de la situation. L'éducation populaire est vraiment une base pour faire changer les mentalités, abaisser les préjugés et les tabous ainsi que la discrimination. Au Québec, nous sommes encore loin de la compréhension globale saine et positive du phénomène de la santé mentale(psychique). Donc, c'est avec compassion quand je pense au recul que vous vivez encore plus grand que nous, pour toutes ces personnes de votre pays qui vivent cela au quotidien. D'une corespondante d'outre-mer mais de tout coeur avec votre difficile et complexe réalité humaine.
 




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