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Haïti - Politique : Le Canada impose son modèle de développement à Haïti
12/01/2014 08:55:24

Jeudi à Montréal, « La Concertation pour Haïti (CPH) » a dévoilé les résultats d'une nouvelle recherche sur l'aide canadienne en Haïti, dans laquelle elle dénonce le manque de transparence du Canada et remet en question le modèle de développement qu'il impose. Cette recherche a été effectuée par Paul Cliche, chercheur associé au Réseau d'Études des Dynamiques Transnationales et de l'Action Collective (REDTAC) de l'Université de Montréal.

Quatre ans après le séisme du 12 janvier 2010, et bien qu'on observe certaines avancées en matière de reconstruction, la situation demeure critique. Le relogement de la population affectée par le séisme, l'épidémie de choléra et le contrôle du processus d'aide d'urgence et de reconstruction sont, notamment, autant d'enjeux qui suscitent une profonde inquiétude.

Cette recherche souligne « le manque d'information et de précision quant aux sommes déboursées par le gouvernement du Canada. Par exemple, il est impossible de savoir à qui ont été attribués plus des 2/3 du financement de l'aide de reconstruction, montant équivalant à près de 554,8 millions canadiens »

Autre point « le problème du relogement de la population affectée, un enjeu central de la reconstruction, qui est loin d'être résolu. Selon les données de l'ONU, publiées le 30 septembre 2013, 171 974 personnes demeurent encore sur 306 sites temporaires. Les objectifs en matière de reconstruction n'ont été atteints que dans une proportion de 13 %. Les deux stratégies privilégiées ont été la construction d'abris temporaires et les subventions à la location plutôt que la réparation ou la reconstruction de logements permanents. »

Par ailleurs « Concertation pour Haïti » relève qu’il « apparaît clairement que l'orientation du gouvernement est de subordonner le développement international et la lutte à la pauvreté aux intérêts commerciaux du Canada. Le gouvernement canadien oriente son aide vers le développement du secteur minier et des zones franches. Or, la recherche de Monsieur Cliche démontre les effets néfastes d'un tel modèle de développement. Par exemple, dans la zone franche du Parc industriel de Caracol dans le Nord-Est du pays, aucune des entreprises ne respecte le salaire minimum ; elles ne fournissent pas d'installations adéquates (toilettes, espaces pour les repas, etc.) aux travailleuses et travailleurs; et 91 % de ces entreprises n'offrent pas de conditions acceptables de sécurité au travail.

Il y a aussi lieu de se poser de sérieuses questions en constatant à quel point les institutions haïtiennes, qu'elles soient publiques ou de la société civile, sont peu présentes dans le processus d'aide humanitaire et de reconstruction. Ce processus est largement sous contrôle étranger ; les acteurs haïtiens en ont pratiquement été écartés. Sans ces acteurs locaux, comment peut-on espérer un développement durable ? »

Suite à ce travail, le CPH sollicite une rencontre avec les décideurs canadiens pour redéfinir les orientations de l'aide canadienne et trouver des solutions pérennes, qui favoriseront une véritable refondation sociale et économique d'Haïti.

HL/ HaïtLibre

Wilf
Posté le 14/01/2014 22:02:19
Ce une très bonne nouvelle. Mais attention! On doit intégrer les organisations de la Société Civile dans l'ensemble de décisions a prendre. Sinon, échec.. échec...

Gil
Posté le 13/01/2014 19:32:13
Je ne vais pas commenter cette étude. J'ignore qui l'a commanditée et pourquoi ces affirmations arrivent 4 ans après le seisme. Il manque de données pour confirmer et infirmer que le Canada impose son modèle de développement à Haïti. Par contre, concernant l'inefficacité des ONG en général, il s'agit d'un secret de polichinelle. Tout le monde sait qu'Haïti bénéficie à 20% des sommes investies, 80% retournent aux pays d'origine. Ces organisations n'ont jamais été des modèles de développement, elles sont aux pays sous-développés ce que les roues de secours sont aux voitures. Utiles comme dépannage, en situation d'urgence, sur une base spontanée et temporaire mais tout à fait inefficaces, coûteuses et improductives à long terme. Ces organisations devraient avoir une durée d'opération de 5 ans maximum et fonctionner dans le cadre de gestion de projets intégrés dans un programme général de développement. Après quoi, il devrait avoir passation de la gestion aux citoyens de la ville, de la communauté ou du groupe bénéficiaires des projets en question. Encore faut-il qu'il y ait un plan de développement!

Mackandal
Posté le 13/01/2014 04:15:18
Naïveté des autorités et des haïtiens, manque de solidarité criante, paresse intellectuelle et pratique. haine ou stupidité envers le peuple... Ce ne sont là que de brefs exemples de l'échec de ce pays. La solution nous l'avons déjà elle réside dans la force de travail des diasporas, cette génération dorée qui ne demande qu'une chose: construire leur pays. Nul besoin de millions de dollars US ou Canadien. Cette politique là n'est basée que sur le consensus social et l'organisation de la cité. Nous devons nous prendre en main !

Agrippa
Posté le 12/01/2014 18:22:10
Et ce n'est pas tout: Dans le journal "The Guardian", édition du vendredi 10 janvier, une étude a démontré que les grosses compagnies américaines et les ONG américains en Haïti continuent de recevoir la part du lion des fonds affectés aux projets d'aide à Haïti, malgré les promesses du gouvernement US de mettre plus d'emphase sur cette aide via les organismes haïtiens.L'étude a également démontré qu'en réalité ce n'est qu'une infime partie de cette aide qui a atteint Haïti. Ce qui prouve que le gouvernement Martelly/Lamothe fait de son mieux et n'a rien à se reprocher pour les multiples problèmes qui persistent encore dans le pays. Les empêcheurs de tourner en rond devraient plutôt mettre leurs compétences (s'ils en ont) au profit du relèvement du pays et non pour faire des manifestations inutiles.