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Haïti - Politique : Sandra Honoré dénonce, Mirlande Manigat défend le G6 contre les critiques de l’ONU 14/09/2014 09:40:34 « La dernière fois que j'ai fait un exposé devant le Conseil de sécurité en mars 2014, la dynamique politique créée par le dialogue inter-haïtien, résultant de la signature de l'Accord d'El Rancho, avait suscité l'espoir que des élections puissent être organisées d'ici la fin de 2014 pour pourvoir les deux-tiers des sièges du Sénat, la totalité des sièges de la Chambre des députés et ceux des administrations municipales et des conseils locaux », a rappelé Mme Honoré dans un exposé devant les membres du Conseil de sécurité. « Depuis lors, la poursuite de la méfiance et des désaccords sur le processus électoral entre l'exécutif et les membres de l'opposition au sein de la législature a entraîné des retards répétés dans la mise en œuvre de l'accord », a-t-elle ajouté. Un groupe de six sénateurs bloque notamment tout accord sur le cadre juridique qui permettrait l'organisation des élections. Mme Honoré a noté de récentes nouvelles tentatives pour sortir de l'impasse. « Néanmoins, étant donné le temps nécessaire pour les préparatifs logistiques, la fenêtre pour organiser les élections avant la fin de l'année se referme désormais rapidement », a-t-elle dit. « Cela est particulièrement préoccupant alors que sans élections, le Parlement ne pourra plus fonctionner le 12 janvier, créant ainsi un vide institutionnel jusqu'à ce que les élections soient organisées et qu'une nouvelle législature soit installée. » Plusieurs représentants des délégations membres du Conseil, ont exprimé leurs préoccupations face à l’impasse du processus électoral après l’Accord d’El Rancho. France : François Delattre a déclaré que tout n’était pas résolu en Haïti où de nombreux blocages subsistaient et qui constituaient autant de facteurs de risques dans la marche de ce pays. Il a ensuite axé son intervention sur le soutien au dialogue politique et à la stabilisation de la situation sécuritaire « Nous sommes particulièrement préoccupés par les retards accumulés dans l’organisation électorale », a indiqué le représentant qui a regretté qu’aucune des échéances électorales prévues en 2014 n’eût été tenue. Il était essentiel que l’organisation du processus électoral puisse reprendre très rapidement, sans entrave et dans un esprit de responsabilité démocratique de tous les acteurs. » Australie : Mme Philippa King a regretté de ne pas avoir vu de progrès dans la tenue d’élections en Haïti. L’organisation de scrutins avant janvier 2015 n’est pas seulement essentielle pour la continuité du Parlement mais est aussi importante pour la reconstruction, le rétablissement et le développement d’Haïti. La déclaration du Premier Ministre, Lamothe, selon lequel « Haïti est ouvert aux affaires » n’est pas crédible tant que les dirigeants politiques d’Haïti continuent de retarder l’échéance, a estimé la représentante de l’Australie, qui a exhorté les acteurs politiques haïtiens, y compris le Président Michel Joseph Martelly et les sénateurs, à mettre de côté leurs différences et à assurer l’organisation des élections avant janvier 2015. Fédération de Russie : Petr V. Iliichev a relevé que les autorités nationales haïtiennes avaient pris des mesures idoines pour appuyer l’Accord d’El Rancho. Il a néanmoins regretté que les acteurs politiques du pays soient confrontés à des divergences qui bloquent l’organisation d’élections prévues en fin de cette année. Chine : Wang Min a salué les avancées et la stabilité visibles en Haïti, et il a souhaité que la communauté internationale puisse apporter son soutien au pays dans trois domaines particuliers. D’abord, le représentant a proposé que la communauté internationale continue d’appuyer le processus politique. Il a dit souhaiter que des élections nationales aient lieu avant la fin de cette année Royaume Unis : Michael Tatham a jugé décevant qu’Haïti se trouve encore une fois dans une impasse politique et que la loi électorale amendée n’ait pas encore été approuvée. Cela aura de graves conséquences pour la démocratie et l’état de droit, a-t-il prévenu avant d’appeler les parties prenantes à essayer de tenir les élections dans les délais prévus. États-Unis : Mme Samantha Power a regretté que l’optimisme concernant le processus électoral ne se fût pas encore concrétisé, malgré le travail sans relâche de nombre de dirigeants d’Haïti. Elle a noté que six sénateurs prenaient en otage les élections sur la base de considérations politiques. Mme Power a appelé les dirigeants politiques à adopter la loi électorale afin de pouvoir procéder aux élections. Mme Power a appelé les dirigeants politiques à adopter la loi électorale afin de pouvoir procéder aux élections. Haïti : Denis Régis a dit que le Gouvernement haïtien avait pris note de « la préoccupation concernant le recul que pourrait enregistrer la transition politique en Haïti par suite du retard pris dans l’organisation des élections ». Le représentant a dit que le Chef de l’État et le Gouvernement haïtiens « restent fidèles à leur engagement fait au Secrétaire général, au cours de sa visite dans le pays en juillet dernier, d’organiser, en 2014, les élections législatives, municipales et locales ». Il a néanmoins regretté que le « processus électoral se trouve aujourd’hui bloqué », du fait d’un groupe de sénateurs s’opposent à toute tentative de voter la loi électorale par le Sénat, notamment en empêchant que le quorum requis ne soit atteint. Canada : Guillermo E. Rishchynski s’est dit préoccupé par le retard pris dans la tenue des élections qui auraient dû se tenir déjà en 2011, avant d’appeler à tout faire pour qu’elles aient lieu dans les délais prévus en 2014. Le Canada s’est engagé à verser 8,7 millions de dollars pour appuyer les élections, a-t-il dit, en saluant aussi les efforts déployés par la Minustah pour les soutenir. Brésil : Antonio De Aguiar Patriota a souligné l’importance de la tenue d’élections et a exhorté les dirigeants à travailler ensemble pour permettre l’organisation de scrutins législatifs et locaux le plutôt possible. Uruguay : Gonzalo Koncke, au nom du Groupe des Amis du Secrétaire général pour Haïti, a encouragé tous les acteurs politiques dans le pays à renforcer le dialogue et la coopération en vue de tenir cette année des élections législatives, municipales et locales. « C’est une étape urgente pour assurer le relèvement du pays » a-t-il expliqué. Saluant l’Accord d’El Rancho, il a cependant exprimé sa préoccupation de voir qu’Haïti ne disposait toujours pas d’une loi électorale amendée Guatemala : Mme Monica Bolaños Pereza dit que la tenue d’élections en 2014 en Haïti était indispensable pour la poursuite de la mise en place de l’État de droit. Elle a souligné que, pour que le processus électoral se poursuive sans anicroche Colombie : Mme Maria Emma Mejia a souhaité que les élections prévues cette année en Haïti puissent avoir lieu, invitant ainsi les acteurs politiques du pays à surmonter les divergences qui les divisent. Europe : Thomas Mayr-Haring, Chef de la Délégation de l’Union européenne, a dit que l’Union européenne avait poursuivi ces derniers mois ses contacts avec les différents acteurs institutionnels concernés pour encourager le dialogue et trouver les compromis nécessaires pour respecter le calendrier électoral fixé par le Président Michel Joseph Martelly le 14 juillet dernier. Mais c’est avec regret qu’il a constaté les difficultés persistantes dans la mise en œuvre de l’Accord d’El Rancho dont l’impasse a rendu peu probable que les élections puissent avoir lieu avant la fin de l’année en cours et sur la base d’une loi électorale révisée. Qui plus est, compte tenu du risque concret d’un vide législatif et juridique à partir de janvier 2015, l’Union européenne a appelé à une solution permettant la continuité du fonctionnement des mécanismes législatifs qui fasse l’objet du plus large consensus possible entre les acteurs politiques et institutionnels intéressés. Espagne : Roman Oyarzun a rappelé qu’Haïti était le plus grand récipiendaire de l’aide au développement de l’Espagne. Puis il a exprimé son inquiétude quant à l’impasse politique actuelle qui menaçait la tenue des élections. Il a dit que le dialogue était l’unique option possible pour parvenir à l’organisation des élections, la consolidation de la démocratie et le renforcement des institutions étatiques. Mexique : Jorge Montaño a espéré que le dialogue politique des acteurs en présence permettra de faire sortir de l’impasse le processus électoral, afin de passer à une phase de transition pacifique et de normaliser la vie démocratique en Haïti. Réagissant aux critiques des Nations Unies (UN), sur les ondes d’une radio de la capitale, Mirlande Manigat Secrétaire générale du « Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) [qui fait partie du « Mouvement Patriotique de l`Opposition Démocratique » (MOPOD), qui regroupe les principaux partis de l’opposition], qualifie de « profondément injuste que l'on accuse le groupe des six sénateurs » accusant l’UN d’avoir « une vision incomplète et tronquée de la réalité » et de faire trop souvent une mauvaise lecture de la réalité haïtienne « Ils ne sont pas sur place. Ils ne font que recevoir des rapports d'étrangers et d'Haïtiens [...] » Oubliant que plusieurs des membres du Conseils trèsi critiquent, sont des bailleurs important d’Haïti qui ont pour certains plusieurs dizaines d’années d’expérience sur le terrain en Haïti. « Nous avons une rectification à faire et je suis prête à dialoguer avec eux et leur faire entendre un autre son de cloche. Leur permettre d'avoir une autre appréciation de la situation haïtienne », a poursuivi Mirlande Manigat « [...] communauté internationale est bienvenue quant elle a une opinion très précise et vraie, mais pas colorée ni unilatérale de la situation d'Haïti. » Le Sénateur de l’opposition, Jean-Baptiste Bien-Aimé, membre du G6, voit dans la position des diplomates des Nations Unies le résultat du lobbie du Gouvernement haïtien, affirmant « Nous voulons donner une leçon politique pour dire qu'il existe au moins 6 sénateurs de cette législature, qui veulent opposer une résistance patriotique aux caprices de l'international et du Palais National. » HL/ HaïtiLibre
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