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Haïti - Justice : Ancien maire des Irois, condamné à 9 ans de prison aux USA
21/06/2025 09:40:48

Haïti - Justice : Ancien maire des Irois, condamné à 9 ans de prison aux USA
Jean Morose Viliena, ancien maire des Irois, en Haïti, a été condamné vendredi 20 juin 2025 à neuf ans de prison suivis de trois ans de liberté surveillée par le juge en chef F. Dennis Saylor IV du district du Massachusetts pour possession et utilisation d’une carte de résident permanent qu’il avait obtenue frauduleusement en déclarant faussement n’avoir ni ordonné, ni perpétré, ni matériellement contribué à des exécutions extrajudiciaires et politiques, ni à d’autres actes de violence contre le peuple haïtien. Un jury fédéral a reconnu Viliena coupable en mars 2025 de trois chefs d’accusation de fraude aux visas.

« En Haïti, Jean Morose Viliena a été impliqué dans des meurtres violents, des passages à tabac et des agressions contre quiconque, selon lui, menaçait son pouvoir de maire », a déclaré Matthew R. Galeotti, chef de la division criminelle du ministère de la Justice. « Ses mensonges aux autorités américaines de l’immigration lui ont permis d’entrer illégalement aux États-Unis et d’obtenir le statut de résident permanent.

Viliena, 53 ans, a été maire des Irois, en Haïti, de décembre 2006 à février 2010. En tant que candidat et maire, Viliena était soutenu par Korega, une machine politique qui utilisait la violence armée pour exercer son pouvoir dans le Sud-Ouest d’Haïti. Viliena supervisait personnellement son équipe municipale et d’autres partisans armés de Korega et leur ordonnait de recourir à la violence armée pour écraser toute opposition à son autorité.

Selon les preuves présentées au procès, le 27 juillet 2007, Viliena a violemment riposté contre un militant qui avait précédemment pris la parole lors d’une procédure judiciaire au nom d’un voisin qu’il avait agressé. Ce soir-là, en guise de représailles brutales, Viliena a mené un groupe armé au domicile du militant. Viliena et ses associés ont abattu le frère cadet du militant, puis lui ont fracassé le crâne avec une grosse pierre devant une foule de passants.

Viliena a commis un autre acte de représailles violentes en avril 2008, lorsqu’il a attaqué avec ses associés des membres de la communauté qui avaient fondé une station de radio à laquelle Viliena s’opposait. Selon plusieurs témoins, Viliena a mobilisé des membres armés de son personnel et de ses sympathisants pour fermer de force la station de radio et saisir son matériel de diffusion. Viliena a distribué des armes à feu à ses hommes, dont certains étaient également armés de machettes et de pioches. Selon les preuves présentées au procès, lors de cet incident, Viliena a battu un homme et ordonné à un associé de lui tirer dessus alors qu’il tentait de s’enfuir. Suite à cela, la jambe de l’homme a été amputée au-dessus du genou. Viliena a également frappé un étudiant qui se trouvait à la station de radio ; Alors que l’étudiant tentait de fuir, une balle l’atteignit au visage, le laissant aveugle d’un œil à vie.

Moins de deux mois après l’attaque contre la station de radio, Viliena se présenta au bureau consulaire de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince, en Haïti, où il déposa une demande de visa pour entrer aux États-Unis. La demande de visa exige expressément que le demandeur indique s’il appartient à une catégorie de personnes exclues du territoire américain, notamment celles qui ont « ordonné, perpétré ou matériellement contribué à des exécutions extrajudiciaires et politiques et à d’autres actes de violence contre le peuple haïtien », ont été déclarées non conformes. Viliena a ensuite juré et affirmé devant un agent consulaire américain que le contenu de la demande était véridique et l’a signée.

Sur la base des fausses déclarations de Viliena, les États-Unis ont approuvé sa demande de visa et l’ont autorisé à entrer aux États-Unis. Les États-Unis lui ont ensuite accordé le statut de résident permanent légal et une carte de résident permanent, également appelée « carte verte ». Pendant des années, grâce à sa carte verte obtenue frauduleusement, Viliena a bénéficié d’un emploi, de revenus suffisants, d’un logement confortable, d’une communauté sûre, de la possibilité de rendre visite à sa famille aux Irois à tout moment et du privilège d’élever et d’éduquer un fils, aujourd’hui citoyen américain de naissance.

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https://www.haitilibre.com/article-44666-haitijustice-l-ancien-maire-jean-morose-viliena-de-les-irois-condamne-aux-usa.html
https://www.haitilibre.com/article-39103-haiti-flash-j-m-viliena-ex-maire-des-irois-accuse-aux-usa-de-meurtre-de-torture-et-de-violence-politique.html

HL/ HaïtiLibre

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