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Haïti - Diaspora : «Haïti a besoin de sa diaspora» (Discours du Ministre Supplice)
23/10/2012 09:20:22

Haïti - Diaspora : «Haïti a besoin de sa diaspora» (Discours du Ministre Supplice)
Lors du « Congrès mondial de la diaspora haïtienne 2012 », qui s’est achevé samedi à Washington, où s’était réunis plusieurs centaines de membres de la diaspora haïtienne des États-Unis, d'Amérique latine et et d'Europe, Daniel Supplice, le Ministre des Haïtiens vivant à l'Étranger a prononcé un discours (clôture du congrès) a destination de la diaspora.

Discours de Daniel Supplice :
« [...] Si l’appel à l’unité, lancé par le comité responsable de la Fédération m’a frappé, je n’en suis pas moins interpellé par le postulat de ce forum : la mobilisation de la Diaspora haïtienne pour la reconstruction et le développement économique d’Haïti.

Au nom du gouvernement Martelly-Lamothe je salue donc le comité organisateur de cet événement dont la philosophie rejoint en tout l’idéal que prône le gouvernement de la République et profite de l’occasion pour remercier l’Organisation des États américains d’avoir mis à notre disposition son prestigieux local et de nous accompagner dans cette quête d’entente combien nécessaire et utile pour l’avancement de la cause nationale.

Souffrez qu’une fois de plus, je fasse appel à l’Histoire car, comment comprendre le présent si on ne maitrise pas les éléments constitutifs du passé.

Après l’émergence d’Ayiti du fond de l’océan suite à des mouvements sismiques extrêmement violents, il fallut attendre des millions d’années avant que les premiers hommes foulèrent le sol de cette nouvelle terre.

Une sous-culture, issue du résiduel ethnique venu de la Mongolie centrale, qui depuis des siècles colonisait le Nord de l’Amazonie, migra en suivant l’arc des petites Antilles vers cette île qu’ils baptisèrent Ayiti.

Haïti pays d’immigration !

La première vague d’immigrants qui maitrisaient l’art de la céramique, de la musique et de la danse précédait de quatre millénaires celle de l’audacieux capitaine génois et de son équipage espagnol qui le 5 décembre 1492 viola la tranquillité existentielle de la culture Arrawak/Taino.

L’ethnocide entraina l’un des plus grandes vague de migration forcée connue de l’Histoire. La traite des Noirs dépouilla le continent africain de plusieurs millions de ces fils et inonda d’esclaves la colonie de Saint-Domingue.

Puis vinrent les Anglais dans leur version pirates et boucaniers et ensuite les Français. On connait le reste de l’histoire. Au cours du 19ème siècle, polonais, allemands, italiens, quelques chinois et plus particulièrement les fils du Moyen-Orient fuyant les rigueurs de leur quotidien débarquèrent en Haïti et, à la recherche d’un mieux être, continuent trois générations plus tard à partager fraternellement nos joies et nos tristesses. Pendant plus de trois siècles Haïti a été un pays d’immigrants.

Haïti pays d’émigration !

Je rappelle en passant que les premiers haïtiens qui vinrent aux États-Unis n’étaient pas des boat people mais des militaires, noirs libres faisant parti du contingent des « Chasseurs volontaires des Saint-Domingue » qui sous les ordres du Comte d’Estaing combattirent pour l’Indépendance des États-Unis aux côtés des troupes de Georges Washington lors du siège de Savannah en octobre 1779.

La mauvaise gouvernance politique qui caractérisa nos premiers gouvernements agissant en tant que facteur de répulsion et, la création d’opportunité de travail qu’offrit pendant trente-trois longues années la construction du Canal de Panama entre 1881 et 1914 fut, en tant que facteur d’attraction, le catalyseur de la première vague d’émigration paysanne en provenance d’Haïti.

Quand, au début du 20ème siècle le capital nord-américain, à la recherche de terroir exploitable décida de faire de la Caraïbe sa source de production de sucre, des millions de dollars furent investis et des dizaines d’usines furent construites à Cuba et en République dominicaine. Une seule usine fut construite en Haïti faisant de nous le réservoir de main-d’œuvre devant alimenter ces zones de productions. En novembre 1912 la deuxième vague importante de paysans fut installé à Baranca, dans la commune d’Holguín en Oriente cubain, où vivent aujourd’hui encore les descendants de ces premiers braceros.

La décennie 1960, vit naitre une troisième vague de migration crée par la mise en place à l’interne d’un régime autoritaire et, à l’externe, par la demande pressante de compétences surtout en matière d’éducation et de santé publique des républiques africaines fraichement libéré du joug du colonialisme belges et français.

Si le profil psycho-socio-économique des émigrés haïtiens change avec le temps, surtout au cours de ces quarante dernières années, il est une évidence claire : ces émigrés et leurs descendants constituent une nouvelle réalité qui, en plus de permettre au pays de survivre par l’envoi de sommes importantes, mais encore ces fils et filles de paysans boat-people, ces fils et filles de la classe moyenne, diplômés aujourd’hui des plus prestigieuses universités du Monde sont indiscutablement notre réservoir de ressources et de connaissance, ils constituent ainsi notre espoir et aiguisent notre fierté.

Si généralement les Haïtiens vivant à l étranger gardent avec le pays des liens personnels, familiaux donc affectifs, s’ils font des investissements personnels en achetant des propriétés ou en construisant leur maison de retraite, on est en droit de se demander comment parvenir à les faire valablement participer au développement national par l’investissement d’une partie de leurs économies et profiter de leur formation et de leur expérience ?

Au MHAVE, nous avons depuis notre installation en tant que titulaire du ministère comprit que nous devrions jouer le rôle d’intermédiaire responsable pour lever les obstacles et sauter les verrous qui bloquent le dialogue ouvert et franc.

D’abord, il fallait une fois pour toute régler la fameuse question de la citoyenneté haïtienne. Déjà la constitution de 1971 prévoyait en son article 18 le principe de la double nationalité. Celle de mars 1987 pourtant réputée pour être moderne et démocratique, en son article 15 stipulait que la double nationalité n’était admise en aucun cas tandis que cette même constitution dans ses dispositions transitoires prévoyait le recouvrement de nationalité. On avance d’un pas et on recule de deux autres ! A la peyi drol !

Il a fallu attendre la publication au journal Le Moniteur du 12 août 2002 de la loi connue sous le titre de : Loi portant privilèges accordés aux Haïtiens d’origine jouissant d’une autre nationalité et à leurs descendant pour vraiment connaitre la position et l’intention de l’État haïtien sur cette question.

Et, finalement, la proposition d’amendement constitutionnelle introduite sous la présidence de René Préval en 2009 et approuvée par la 48ème législature n’a été publiée au journal officiel Le Moniteur que le 19 juin 2012 sous la présidence de Michel Joseph Martelly. Pour la première fois et de la plus claire manière, le principe de la double nationalité est consacré, l’injustice est une fois pour toute corrigée. Le ministère de la Justice travaille actuellement de concert avec le MHAVE et le ministère de l’Intérieur pour le vote d’un ensemble de lois d’accompagnement qui devront faciliter la mise en application des mesures.

Si les transferts qui représentent plus de 2 milliards de dollars soit plus de 25% du PIB jouent un rôle extrêmement important dans l économie nationale. Si la perception de frais sur les transferts et les appels téléphoniques permettent de financer la scolarisation gratuite des écoliers, on admet aussi que l’effet de ces transferts est limité à la consommation et n’a qu’un impact modéré sur l’investissement, la création d’emploi et le développement économique.

L’attachement de la diaspora à Haïti est incontestable. En effet dans plusieurs endroits du pays plus de 300 groupements, associations et fondations interviennent dans plusieurs domaines : projet d’adduction d’eau potable, assistance médicale, construction et aménagement d’écoles communautaires, projet artisanale pour ne citer que cela. Si indiscutablement ces interventions aident à soulager la misère de plus d’un, on doit par contre penser à des projets d’envergure, créateur d’emplois durables et générateurs de revenus.

« Haiti is open for business » tel est le mot d’ordre. Si le gouvernement continue la mise en place de structures favorisant l’investissement, l’éclosion des talents, la participation politique et l’intégration harmonieuse de tous les fils et filles vivant à l’intérieur et à l’extérieur du pays, nous devons arrêter de labourer le vide dans des disputes de chapelles stériles, dans des antagonismes improductifs et dans des discussions inutiles. Il est grand temps qu’on comprenne que nous sommes les seuls capitaines de notre réussite et les seuls ingénieurs responsables de la construction de ce nouvel édifice national dont nous rêvons.

Il n y aura pas de solutions magiques et les choses ne changeront pas sans un esprit de sacrifice dans la logique d’un idéal qui dépassera le temps d’une vie. Construisons ensemble cette nouvelle Haïti pour que nos enfants et les enfants de nos enfants puissent un jour recueillir et jouir des fruits de l’effort d’aujourd’hui.

Le gouvernement Martelly-Lamothe croit que si nous mettons de côté nos différences et divergences, si dans le cadre d’un dialogue franc, constructif et inclusif nous positionnons des balises nous arriverons ensemble à reprendre l’esprit des Pères de la patrie dont la devise est : l’union fait la force.

Pour finir disons que la diaspora dans le sens le plus large devra, et comme de fait doit participer, pleinement et entièrement à la vie sociale, politique et économique d’Haïti. C’est le vœu du Gouvernement de la République, c’est mon vœu personnel et je crois sans risque de me tromper que c’est le vœu le plus cher, de chacun de nous ici présent et de tous ceux et celles qui pour des raisons diverses ne sont pas physiquement avec nous ce matin. Haïti vous attend, Haïti vous interpelle, Haïti a besoin de sa diaspora.

Que vive Haïti.
Je vous remercie. »


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HL/ HaïtiLibre

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