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Politiciens immatures
03/05/2010 20:29:58

  Loi d'urgence
Il est indéniable que des mesures d’exception peuvent se révéler nécessaires pour faire face à des situations exceptionnelles qui empêchent le fonctionnement normal des institutions publiques. La loi d'urgence, telle qu'elle a été adoptée, le 16 avril dernier, par une majorité de députés et de sénateurs haïtiens, prolonge de 18 mois l'état d'urgence en Haïti et crée la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti (CIRH), prévue par la conférence des donateurs à New York.

La modification porte essentiellement sur l’article 5 de la loi du 9 septembre 2008 qui prévoyait l’assentiment du corps législatif pour des périodes allant au-delà de 30 jours. Dans la nouvelle loi, en termes des dispositions transitoires, l'article 16 précise : « En référence à l'article 5 de la présente loi [de 2008], les autorités sont autorisées à prolonger l'état d'urgence déclaré sur toute l'étendue du territoire national [...] pour une période complémentaire ne dépassant pas dix-huit (18) mois. »

Irresponsabilité de l’opposition
Alors qu’une partie importante de la population d’Haïti, suite au séisme du 12 janvier 2010, survit tant bien que mal, dans des camps ou des abris de fortune, exposée aux violences, n’ayant plus de toit, plus d’emploi, orphelins, amputés, familles détruite en quête quotidiennement de nourriture, d’eau, de soins et de travail... L’opposition organise [comme si de rien n’était] des manifestations, réclamant le départ du Président Préval et le retrait de la loi d'urgence jugée inconstitutionnelle. Les organisations populaires bénéficient de l'appui de plusieurs leaders politiques dont Evans Paul, Samuel Madistin et Himmler Rébu, qui réitérent leur appel à la mobilisation contre la loi d'urgence (?). Serge Louis et Victor Benoît, entres autres, critiquent la loi d'urgence qui restreint les libertés fondamentales garantie par la constitution, donne carte blanche au Président Préval d’agir à sa guise et place le pays sur la voie de la dictature (?)

Des propos démagogiques qui utilisent des leviers classique: la peur (retour de la dictature) ; l’enrichissement personnel [par la corruption] (carte blanche au Président Préval d’agir à sa guise) ; la fibre nationaliste (perte de la souveraineté) ; l’identification du fautif (le gouvernement et nommément René Préval comme seul responsable).

Il est désolant de voir que dans une période post séisme sans équivalent dans l’histoire de notre pays, l’opposition choisissent la voie de la rue et du désordre social a la voie parlementaire pour se faire entendre. Il est vrai que les plus démunis en attente d’aide, son un terreau propice à de tels discours et manipulations immorales. Mais, ajouter au chaos de la situation actuelle, n’est certainement pas la meilleure solution pour faciliter la reconstruction de notre pays.

L’opposition a manqué visiblement de jugement et a laissé passer une chance historique en ces circonstances: choisir la trêve politique et l’union avec le parti au pouvoir pour la reconstruction et le bien du tout le peuple Haïtien. Il semble que plutôt que de s’élever au dessus des désaccords politique, afin d’aider le peuple haïtien à reconstruire le pays et d’en sortir grandie, l'opposition a préféré faire passer ses propres intérêts politique avant ceux de la Nation. L’opposition en répondra devant l’histoire et son électorat et peut-être pour certains d’entre eux, devant les tribunaux.

Dieudonne Saincy, conseiller du chef de l'Etat, a dénoncé à plusieurs reprise le refus de dialoguer des sénateurs de l'opposition citant l’exemple du lundi 12 avril ou les sénateurs minoritaires ont boudé une rencontre avec le président Préval qui aurait permis d’après elle «d'éclaircir les zones d'ombres du document soumis aux législateurs».

Lors du vote de la loi au Sénat, 16 sénateurs étaient présent (le quorum requis) 13 sénateurs ont voté pour, 1 contre et 2 se sont abstenu. La sénatrice du Nord Semephise Gilles a été la seule personne à s'opposer à la loi critiquée par de nombreux leaders politiques. Onze sénateurs opposés à cette loi n’ont n’ont pas pris part à la séance, considérant que le débat n’allait rien changer ! Le courage politique c’est de défendre au minimum les intérêts de leurs électeurs et ceux de la Nation, un sénateur qui refuse de défendre ses opinions démocratiquement devrait quitter la vie politique. Dans le cas présent il s'agit de lâcheté politique. Devant le résultat du vote, l’opposition lance la rumeur que certains sénateurs auraient été payé par l’international en référence à une réunion qui a été convoquée avant le vote dans une ambassade occidentale pour pousser les parlementaires à voter la loi...

S’il est vrai qu’un des rôles de l’opposition soit de critiquer des projets de lois, il ne faut oublier que la loi d’urgence a été voté dans le respect des règles démocratique. L’opposition ne devrait pas non plus oublier que son rôle n’est pas de s’opposer systématiquement à tout ce que décide ou fait le parti au pouvoir. et que ces décisions ou actions, sont le résultat d’un processus parlementaire dont elle fait partie.

L’inconstitutionnalité de la loi d’urgence est un des arguments clé de l’opposition. Si cette loi est inconstitutionnelle, celle de 2008 l’est nécessairement puisqu’il s’agit de l’amendement de cette dernière. Qu’a donc fait l’opposition, pendant ces deux dernières années, si son argumentation est fondée en droit constitutionnel, pour faire annuler la loi de 2008, ce qui aurait obligé le gouvernement a formuler une nouvelle loi et non à modifier celle existante?

La loi d’urgence ouvre la voix a la dictature! Des propos d’une affligeante pauvreté intellectuelle, comme si le parti responsable de ces propos, ignorait qu’une dictature n’a pas besoin d’une loi d’urgence pour prendre le pouvoir. La loi de 2008 (qui était la même, hormis sa durée) n’a pas abouti à la mise en place d’une dictature !

La loi d’urgence restreint les libertés fondamentales garanties par la constitution (?) Les manifestations qu’organisent l’opposition, confirment, s’il est besoin, que ce droit n’est pas restreint et «que manifester est un droit garantie par la démocratie en Haïti pourvu que cela se fasse selon des normes et dans le respect de tous» comme le rappelle la ministre de la culture et de la communication, Marie Laurence Jocelyn Lassègue. Parions toutefois que l’opposition fera tout ce qui est en pouvoir, pour franchir les limites autorisées, afin que la réaction des autorités puisse leur servir de prétexte pour affirmer haut et fort que les forces de l’ordre réprime violemment leurs droits fondamentaux...

Cette loi donnerait carte blanche au Président Préval d’agir à sa guise, donc de s’enrichir personnellement lui est les amis du pouvoir. L’opposition se garde bien d’informer la population du rôle essentiel du CIRH qui entre autre, sert de garde fou à ce type de dérive. Il est vrai que cette loi d'urgence augmente sensiblement les pouvoirs de la présidence haïtienne et autorise, par exemple, le Président Préval à passer des contrats sans appel d'offres, à réquisitionner des terrains privés pour y établir des camps, mais aussi à en décider l'évacuation. Mais René Préval ne pourra pas en faire à sa guise, il devra nécessairement coordonner ses décisions avec le CIRH. Quant à la corruption, elle existait sous une forme ou une autre au pays avant le séisme, avant la loi d’urgence et existera malheureusement encore pendant longtemps après.

En votant cette loi, Haïti perd sa souveraineté ? Le contrôle des fonds des pays donateurs et la reconstruction du pays, rendu possible par ces fonds, sont effectivement assujetti à un contrôle très strict, partagé entre le gouvernement et les pays donateurs. La souveraineté d’Haïti ne se résume pas a des contrôles de dépenses ! De plus, Haïti n’a jamais eu aucune souveraineté sur les institutions financières internationales. Alors de quoi parle-t-on exactement?

Certains affirment: Préval serait le seul responsable ! Le Président René Préval en tant que chef du gouvernement doit assumer, à divers titres, des responsabilités, comme n’importe quel chef d’État. Toutefois, l’opposition n’est pas un gouvernement parallèle, mais une composante parlementaire du gouvernement. À ce titre et à d’autres, l’opposition a aussi sa part de responsabilité. Chacun va devoir un jour ou l’autre, assumer ses choix, en répondre devant l’histoire, l’électorat ou les tribunaux.

Le CEP n’était pas antisismique!
Dans la perspective des élections (sénatoriales partielles et les compétitions pour les députés), les dirigeants des formations politiques de l’opposition réclament, au préalable, le renvoi des conseillers électoraux qui ne jouissent selon eux, d'aucune crédibilité.

Des propos surprenant, le Conseil Électoral Provisoire CEP, ayant fait l’objet d’un consensus et non d’une décision unilatérale. Avant le 12 janvier chaque acteur politique fourbissait ses arguments en vue des joutes électorales. La crédibilité du CEP n’était pas à l’ordre du jour. Après le séisme du 12 janvier le même CEP n’était soudainement plus crédible au yeux de l’opposition ? Visiblement le CEP n’a pas résisté à une secousse 7.2 sur l’échelle de Richter. Serge Jean-Louis de l’organisation politique « Libération » affirme «Il n’y a pas d’élections crédibles possible avec le président René Préval». Qu’est ce qu’une élection crédible? Haïti a-t-il une fois dans son histoire eu des élections crédibles au dessus de tout soupçon? Rare sont les pays, même développé, qui peuvent affirmer avoir réaliser des élections sans aucun soupçon de fraude. Mais il est clair que dans ces propos extrémiste, que ce n’est pas tant la crédibilité du CEP qui est en cause que le refus pur et simple de ces élections (l'opposition semble par ces propos reconnaître qu'il n'est pas prêt et que les circonstances ne lui permette pas de mobiliser efficacement son électorat). Quelle solution propose Serge Jean-Louis ?

Les motifs cachés de l’opposition
Quelle alternative reste-t-il encore aux partis et plates-formes politiques ainsi qu'à certaines organisations de la société civile qui s’opposent à la loi d’urgence après son approbation? Sur le plan institutionnel, ils ne peuvent en principe rien faire. Mais rassurons l’opposition, aura toujours accès en Haïti à certains médias complaisant et complice qui, au lieu d’offrir du temps d’antenne pour un débat d’idées, préfèrent laisser l’opposition faire sa propagande en toute liberté. L’attitude de l’opposition semble révéler qu’elle a prise la mesure du nouveau rapport de force dans le paysage politique. Le parti au pouvoir dispose de l’appui de l’international et inévitablement les millions ou milliards auront des retombée perceptibles et positives auprès de la population dans les mois à venir. Sachant que la communauté internationale donnera le maximum de crédit au gouvernement d'Haïti (pour éviter que l’on croit que les étrangers sont aux commandes de la Nation), le parti au pouvoir va accumuler un énorme capital politique qui profitera au Président Préval et à son dauphin.

Sachant qu’elle ne dispose plus de la plateforme parlementaire à cause de la loi d’urgence, l’opposition est donc privée des discours qu’elle affectionne, il ne lui reste qu’à capitaliser sur les éléments de la population insatisfaits de l’aide [bien plus que de Préval) avant que la coomunauté internationale mette en place une aide efficace et généralisé, qui réduira a minima la capacité d’agitation de l’opposition et consécutivement sa visibilité. Attendons nous dans les prochaines semaines et dans les prochains mois à une montée de la violence en Haïti. L’opposition ne rêve t-elle donc que du soulèvement du peuple pour parvenir à ses fins n’ayant pu être élue à la tête du gouvernement par la voie démocratique des urnes?

Et le peuple dans tout ça?
La majorité de nos concitoyens se désintéressent du déchirement et des règlements de comptes des familles politiques, leurs seules préoccupations est de survivre au quotidien, de manger, de trouver de l’eau, du travail, un toit, et de se prendre en main pour ne plus dépendre de la charité. Le peuple d’Haïti est pragmatique, plus intéressé par ce que leur apporte les ONG chaque jour que par des discours sans solution. Si certains acteurs de la classe politique haïtienne critiquent l'influence que les pays étrangers pourraient exercer sur la reconstruction d'Haïti, d'autres voix d'une population, contrainte à vivre sous les tentes, expriment des opinions totalement différentes «Tout vaut mieux qu'un Haïtien à la tête de l'Etat» - «Personnellement, j'aimerais beaucoup qu'Haïti soit dirigé par un étranger, que le pays soit mis sous tutelle étrangère. Comme ça au moins on aura une chance de survivre à ce cauchemar».

HL.

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Bertrand
Posté le 03/08/2010 00:31:21
Votre analyse est logique, votre argumentation est cohérente. Vous oublier cependant que le peuple haïtien (j'exagère peut-être ) a honte de son président qui n'est même pas aimé dans son entourage immédiat. On le supporte, on ne l'aime pas. Rappeler-vous de la réaction de l'opinion publique lors de la rumeur de son décès a Miami. Comment suivre un leader qui n'en n'est pas un, qui ne s'est adressé a son peuple meurtri que trois jours après la catastrophe en se montrant aussi décourage que le commun des mortels? Rappelez-vous de Gullianni après le 11 septembre. Demandez autour de vous : que pensez vous de vos dirigeants? «on ne fais pas confiance au président et a sa clique, ni à l'opposition d'ailleurs » Pourquoi tant de contrats octroyé à des amis du président?
capelllo
Posté le 05/07/2010 17:29:44
C'est une bonne analyse que vous avez fait, mais je constate que nous avons la même chose en France, des politiciens immatures et notamment le ministre des affaires étagères Bernard KOUCHNER qui est qualifié d'inutile par la presse Française et à qui on demande de se "casser", de partir. J'observe en Haïti comme ici en France que les politiciens n'ont plus leur mot à dire et deviennent de plus en plus des pantins au service de l'argent ou du pouvoir plutôt que du peuple. Pour Haïti, comme pour la France, il nous faut des gens capables et motivé autrement que par l'appât du gain. En France, plusieurs régions se mobilise très fortement pour Haïti et encore plus depuis le séisme, nous sommes là et nous ne faillirons pas à notre amitié, même si l'état Français ne nous est pas d'un grand secoure, englué dans ses discours sans actes. Amitié de France et particulièrement de Normandie.
Jiovany de Radio Digitale à NY
Posté le 12/06/2010 02:08:56
C'est une analyse réfléchie que vous faites; en lisant votre article je pense qu'on devait repenser le mot politique dans notre pays et faire naitre une autre classe de politiciens que nous pouvons appeller des gens, techniciens, qui savent comment guider en servant de modèles et qui peuvent mettre en premier "peuple et pays" au détriment de toute autre chose.
luciole
Posté le 05/06/2010 21:04:05
Vous avez fait une très bonne analyse. Continuez!
 




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