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Haïti - Politique : Discours de Laurent Lamothe au Sénat 06/06/2013 10:42:44 Discours du Premier Ministre au Sénat : « Monsieur le Président, Honorables Sénateurs, C’est avec le sentiment du devoir accompli, que le gouvernement répond à la convocation initiée par un groupe de 7 Sénateurs. D’après la lettre du Président du Sénat, la séance du jour doit se dérouler autour de : - La gestion des fonds d’urgence par le gouvernement suite à l’ouragan Sandy ; - La marche générale du gouvernement ; - Questions d’intérêt général. Le gouvernement a donc préparé et apporté un rapport détaillé sur la gestion des fonds d’urgence et est à votre disposition pour les deux autres points mentionnés. Je vous demande de bien vouloir accepter mes excuses pour n’avoir pu répondre plus tôt aux récentes invitations du Grand Corps. Les affaires de l’Etat me retenaient ailleurs. Mais le devoir de rendre compte au peuple dont vous êtes les légitimes mandataires est un impératif auquel j’obéis volontiers. D'entrée de jeu, permettez-moi, Honorables Sénateurs de rappeler à votre attention les circonstances qui ont porté le gouvernement à déclarer l’état d’urgence après le passage de Sandy sur Haïti. Sandy fut un évènement climatique majeur dans la région. Il a causé des dégâts important dans plusieurs économies, même celles de pays disposant de grands moyens de protection et de prévention comme les Etats-Unis. Pour les états de New York et de New Jersey, les pertes et dégâts ont été évalués à 71 milliards de dollars. En Haïti, les rapports établis par les institutions internationales comme l’OCHA et l’USAID et ceux du gouvernement à travers la Direction de la Protection Civile mentionnent un nombre important de personnes décédées ou disparues, plus de 27,000maisons détruites ou endommagées, 39,000 familles sinistrées, 90,000 hectares de plantation détruites ou endommagées, 20,000 personnes évacuées. Dans l'Ouest, 75% des communes ont été inondées ; dans le Sud 61%, dans le Sud-Est 80%, dans les Nippes, 63%, dans la Grand'Anse 91%, dans l'Artibonite, 33%, dans le Centre 7%, dans le Nord, 43%, dans le Nord-Est 33% et dans le Nord-Ouest, 50%. Toute la République a été affectée. Ce triste tableau serait incomplet si je ne mentionnais pas la pollution des réserves d’eau potable, qui ont entrainé une résurgence du choléra et d’autres épidémies majeures. Les dégâts ont été estimés à plus de 70 milliards de gourdes, soit environ 15% du PIB. L’économie haïtienne a été ravagée : l’industrie, les infrastructures, l’agriculture, le commerce, l'éducation ont été sévèrement affectés. Nombre d’entre vous en ont fait l’amère expérience dans vos départements. Le Sénateur Steven Benoit en est un témoin privilégié, pour avoir effectué, en ma compagnie, un survol des zones sinistrées. La presse internationale, dans son ensemble, n’a pas manqué de braquer ses projecteurs sur notre pays, victime une fois de plus, après le séisme du 12 janvier, d’un désastre d’une si grande ampleur. Dans le rapport qui vous est remis aujourd’hui, le Gouvernement a inclus les grands titres des médias nord-américains qui en ont fait état. Ils ont tous confirmé l’étendue des pertes. Je souligne à l'attention des Honorables Sénateurs, qu'après le passage de la tempête Isaac, le gouvernement n'a pas jugé opportun de déclarer l'état d'urgence vu que les provisions budgétaires suffisaient amplement pour répondre aux besoins du moment. A l'arrivée de Sandy, les ressources prévues dans le budget, de l'ordre de 747 millions de gourdes, étaient insuffisantes pour répondre à l'ampleur des dommages. Les recommandations du système national de gestion des risques et désastres, d’un côté, d’un autre côté le peu de résultats obtenus par un appel à la solidarité internationale, ont porté le gouvernement à déclarer, par arrêté du 30 octobre 2012, l’état d’urgence, pour une période d’un mois, allant du 5 novembre au 5 décembre 2012 et, par arrêté du 30 novembre 2012, cette période a été prorogée du 5 décembre 2012 au 5 janvier 2013. C’est ainsi que 5 milliards de gourdes, au titre de crédits supplémentaires, pris par décret d'avance en date du 15 novembre 2012 ont été mobilisés, mais que seulement 2.1 milliards de gourdes ont pu être décaissés à date. Le gouvernement a également pris la responsabilité de réorienter l’utilisation des 12 milliards 820 millions de gourdes des fonds PétroCaribe pour les mobiliser dans le sens de l’urgence. Je souligne qu’il s’agit d’environ 15 milliard de gourdes, alors que les dégâts avaient été évalués à 70 milliards de gourdes. Le gouvernement aurait souhaité faire plus, mais il a dû rester bien en dessous des besoins, étant donné les ressources limitées qu’il pouvait mobiliser. Nap pale verite jodi a. Honorab, an nou di bagay yo jan yo ye a. Nou te panse mete 5 milya goudnan ijans. Min se 2.1 milya goud ki dekese reyèlman. Lan lajan sa 1 millia ale jwen TPTC, 875 million alle jwen agrikilti et 200 million alle jwen ministè Plan. Gen 12 milya 820 million goud kite mobilize an plis nan fonds petrocaribe. Honorables Sénateurs, en décrétant l’état d’urgence, le Gouvernement avait un double souci. D’abord celui de venir en aide immédiatement aux victimes, et ceci dans tous les départements touchés. Ensuite, celui d’activer la réalisation de projets aptes à augmenter la résilience de l’économie et du territoire. Conscient des responsabilités de l’État en matière de gestion des risques naturels, le Gouvernement a retenu dans le cadre de la loi d’urgence des programmes structurants, aptes à rendre le pays moins vulnérable aux constants événements naturels majeurs, qu'il subit chaque année. Il s’agissait d’intervenir intelligemment sur un ensemble de projets susceptibles d’avoir un impact sur l’avenir. Il fallait certes faire face à l'urgence mais aussi s'inscrire dans la durabilité. Au-delà des projets à court terme, destinés à accompagner et soutenir les sinistrés et les victimes, le Gouvernement a jugé bon de prioriser ceux susceptibles de renforcer véritablement les infrastructures socioéconomiques du pays. Le Gouvernement a donc fait le choix d'investir dans le structurant, autrement dit le durable, pour rompre avec cette mauvaise habitude de ne gérer que l'urgence. La décision a donc été prise de s’inscrire dans une stratégie de prévention des aléas climatiques majeurs. Sa mwen vlé di se ke nou pas vle rete nantuye dufeu sèlmen kankou pompye, jan ingenyè Claude Preptit dil, se PARE pou-nPARE. Comme vous vous en rendrez compte en prenant connaissance du rapport, la liste des priorités était longue et il a fallu une intervention immédiate et adéquate. S’agissant de certains choix, comme la construction de lycées, d’écoles, de marchés, de places publiques, de Centres administratifs, leurs pertinences dans le cadre de la loi d'urgence est évidente. Par ekzanp, lekol pwofesionèl ak sant sosio kiltirèl ak maché kap konstwi sou waf jeremi nan site soley genyen ekipment automatic ki pou komanse tiye dife anvan pompye rive. Sénatè Privert,Sénatè Jeanty, maché kap fèt nan miragoane ap gen men mekipment sa. Et se konsa nou pral fel pou tout lot mache nan peyi a paske malerèz pèdi twop lajan ponya nan pawol difè. Ces bâtiments et ces espaces font souvent office d’abris provisoires ; de zones de refuge pour premiers soins en cas de sinistre, pour protéger la population ou pour lui venir en aide. Compte tenu du déficit chronique en infrastructures d’accueil de grande capacité dans les communes et sections communales, la décision a été prise de construire des édifices pouvant aussi remplir cette fonction. L'un des éléments essentiels en situation d'urgence est la capacité pour l'État de pouvoir rapidement atteindre les zones affectées. D’où la nécessité des infrastructures routières adéquates. Certains s’interrogent, par exemple, qu’un viaduc à Carrefour figure dans la liste des projets retenus dans le cadre de l’état d’urgence. S’il est une urgence sur laquelle s’accordent tous les haïtiens, c’est bien celle de disposer dans cette zone d’un échangeur, qui puisse rendre la circulation plus fluide et faciliter le transport des biens et des personnes en cas d’urgence. En 2008, lors du passage d’Ike, Anna et Gustave, quatre départements se sont retrouvés coupés du reste du pays par manque de facilités routières adéquates. L’aide n'a pu être acheminée que par voie maritime dans les régions ou cela était possible. Un tel état de fait, ne pouvait pas ne pas interpeller tout Gouvernement responsable. C’est à ce titre, que les voies de pénétration, les routes et les ponts comptent parmi les projets retenus dans le programme de l’état d’urgence. Distingués Sénateurs, dans le rapport qui vous sera remis, vous trouverez tous les détails des projets retenus dans le cadre de la loi d’urgence. Ces projets ont un double objectif : satisfaire les besoins urgents de la population et préparer le terrain pour faire face aux urgences. Sachez, honorables Sénateurs, que les décaissements de ces fonds pour l’exécution des travaux et pour assurer le suivi de l’exécution de ces projets ont fait l’objet d’une attention rigoureuse de la part du Gouvernement. Les instructions les plus formelles ont été passées et les procédures ont été minutieusement respectées pour garantir la transparence des dépenses effectuées. J’ai le sentiment que les Sénateurs ne disposaient pas de toutes les informations. Je remercie le Président du Sénat, l’honorable Simon Dieuseul Desras et les 7 Sénateurs ayant signé la lettre de convocation. Ils m’offrent ici l’opportunité de donner les bonnes informations au parlement et au peuple Haïtien. A l’heure où je m’adresse à vous, la saison des ouragans a déjà débuté. Notre vulnérabilité face à ces événements naturels, constitue une menace sur les villes près des côtes et les populations vivant près des rivières et sensibles aux inondations, une menace sur les secteurs sensibles que sont l’agriculture, l’élevage, la pêche et toutes leurs filières connexes, et peut compromettre aussi bien la sécurité alimentaire du pays que notre objectif de devenir une économie émergente à l’horizon 2030. Mwen mande palmantè yo pote kole ak gouvènman an pou ede popilasyon an travèse moman dificil sa yo. Sa fè twa jou depi sezon syklon nan komanse. Gouvènman an ap pran tout desizyon pou pwotege la vi ak bien tout sitwayen. Travay ki fèt déjà yo pwalpèmèt limite dega siklon yo kapab pote lan peyi a. Travay la fek komanse. Annou tout kole zepol ak zepol pou nou bay pèp la satisfaksyon. Se devwa nou toutki la jodia pou nou pwotege tout moun kont tout malè pandye. Mwen di pèp lamèsi pou pasians li. Li met kontinye fè nou konfians. Pou'm fini, map profité mandé honorable parlementaires yo pou yo fait preuve de réserve leu yap fait des déclarations ki ka contribué à krazé image pays a et ki kapab decouragé you investisseu kap vin mete lajanl lan payi a. Se lan concertation ak lan dialogueke you seri de pwoblem dwé rezoud paskeu lan fin jounin an wè pa wè, fok intérèpays a passé anvan. Monsieur le Président, Honorables Sénateurs, je vous remercie de votre attention. » Lire aussi : https://www.haitilibre.com/article-8726-haiti-politique-convocation-du-premier-ministre-11-heures-d-interrogatoire.html HL/ HaïtiLibre
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