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Haïti - Caricom : Discours du Président Martelly
18/02/2013 14:22:06

Haïti - Caricom : Discours du Président Martelly
À l'occasion de la 24eme réunion inter-sessionnelle de la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de la Communauté de la Caraïbe (Caricom) qui se tient les 18 et 19 février au Karibe Convention Center à Port-au-Prince, Michel Martelly, Président de la République d’Haïti et Président de la Conférence a délivré un discours devant les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Chefs de délégation de la région, et un ensemble de personnalités présents.

« Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames, Messieurs les Chefs de délégation,
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames, Messieurs,

Je suis très heureux de vous accueillir sur la terre d’Haïti à l’occasion de la vingt-quatrième réunion inter-sessionnelle de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CARICOM. Je me fais le porte-parole de toute la nation haïtienne qui vous souhaite la bienvenue et vous offre de tout cœur un séjour des plus agréables.

Pour le peuple haïtien ouvert et hospitalier, cette importante rencontre est un événement inédit dans ses annales et il apprécie pleinement l’honneur qui lui est fait de pouvoir recevoir ses frères et sœurs venus de toute la région Caraïbe en vue de travailler ensemble sur la résolution des défis communs dans le domaine du développement durable.

Il me plait d’adresser mes félicitations à l’Honorable Docteur Kenny Anthony, Premier Ministre de Sainte Lucie pour le travail excellent qu’il a accompli durant sa gestion de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Caribéenne. C’est avec plaisir que je salue l’arrivée au Bureau de la Conférence de l’Honorable Premier Ministre de Trinité-et-Tobago, Mme Kamla Persad-Bissessar.

J’accueille, avec la plus grande satisfaction, le retour des Iles Turks and Caïcos au sein de la famille caribéenne, en la personne du Premier Ministre, l’Honorable DocteurRufus Ewing.

J’en profite également pour saluer le travail remarquable du Secrétaire Général, Monsieur Irwin Larocque. Enfin, la présence parmi nous des Premières Dames de la Guyane et de St Vincent et des Grenadines est un rayon de soleil qui vient éclairer la tenue de cette 24ème Session.

Je souhaite à vous tous, frères et sœurs de la Caraïbe, la plus cordiale bienvenue en Haïti. Vous êtes ici chez vous !

Mesdames, Messieurs les Chefs de Délégation,
Distingués Invités,

Je suis très honoré qu’Haïti, pour la première fois, depuisson intégration à la Communauté de la Caraïbe, assure la présidence de cette structure d’intégration régionale. La mer des Caraïbes est la « mare nostrum ». Nous faisons face aux mêmes réalités dans « La Caraïbe où nous vivons ». Cette réalité, nous l’endurons dans la menace produite sur nos îles par le changement climatique. Les inondations et les sécheresses plus fréquentes, les tempêtes plus puissantes liées au réchauffement planétaire imputable aux gaz à effet de serre ont mis à rude épreuve nos politiques dans le domaine des infrastructures, de la sécurité alimentaire, de la santé et de l’éradication de la pauvreté.

Pour nous autres Caribéens, habitants de petites iles en développement, les risques résident également dans la hausse du niveau de la mer qui, au-delà du déplacement temporaire ou permanent des populations côtières, menacerait l’existence même de nos pays. Nos actions dans ce domaine sont donc guidées par un réflexe de survie. C’est pourquoi nous ne cesserons jamais de plaider dans les forums internationaux en faveur des politiques de mitigation et d’adaptation aux changements climatiques fondées sur la coopération internationale.

Nous considérons que des progrès ont été accomplis dans la prise de conscience de ce danger au vu des décisions prises, dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui a eu lieu à Rio de Janeiro au mois de juin 2012. Les Chefs d’Etat du monde entier ont, en effet, entériné le concept d’économie verte et accordé une attention soutenue aux questions de financement et de transfert de technologie au bénéfice des Pays les Moins Avancés (PMA), les Etats d’Afrique et les Petits Etats Insulaires en Développement, pour leur permettre de poursuivre leurs politiques et programmes écologiquement viables en vue du développement humain.

Il est vraiment urgent de mettre en œuvre des mécanismes novateurs de financement. Maintenant que le siège du Fonds du Climat Vert a été attribué, nous souhaitons qu’il ne tarde pas à être opérationnel. Nos programmes dans les domaines de la conservation et de la gestion des forêts, par exemple, ne peuvent plus attendre.

C’est, en particulier, le cas de mon pays dont la couverture forestière a été réduite à moins de 2%. Considérant cette question comme une urgence nationale,qui a des résonances même sur le plan régional, il m’avait semblé opportun de déclarer 2013: année de l’environnement et de la relance agricole.

Mesdames, Messieurs les Chefs de Délégation,
Distingués invités,

Pendant deux jours, cette conférence de Haut Niveau nous donnera l’occasion de délibérer sur des problèmes cruciaux de la région. Je commencerai par citer le problème de la circulation des personnes et des biens. Nos pays vivent une situation paradoxale : si près mais pourtant si loin ! Parmi tant d’autres facteurs, l’inexistence d’un système de transport dédié constitue le cœur de ce problème. En effet, pour certains de nos concitoyens, voyager au sein de la Communauté relève de l’odyssée.

En ce qui a trait à notre production, trop souvent, un bien fabriqué à l’intérieur de la Communauté doit transiter par un pays extra-communautaire avant d’arriver à destination, dans un autre Etat membre de la Communauté. Dans ces conditions, les échanges commerciaux inter-communautaires n’arriveront pas à atteindre un niveau de croissance acceptable.

La situation du transport nous conduit à aborder un autre problème tout aussi important, celui de la mobilité des personnes à l’intérieur de l’espace communautaire.



La création de la Communauté vise avant tout à mettre en contact et rassembler les Hommes et les Femmes de la Caraïbe autour de mêmes valeurs et d’un objectif commun. Tout en étant conscient de certaines limitations, notre processus d’intégration n’atteindra l’harmonie nécessaire à son achèvement que lorsque nos Concitoyens et Concitoyennes apprendront à se connaître, à s’apprécier et auront l’opportunité de travailler ensemble. L’union et la solidarité pour lesquelles nous œuvrons tous sont à ce prix.

Il en est de même pour la question de la langue. Notre diversité fait notre richesse. La culture des autres fait partie de notre patrimoine à tous. L’intégration c’est aussi cette possibilité pour l’Autre d’exprimer sa particularité. Notre Communauté est une Tour de Babel qui demande à être valorisée. La question, à mon avis, est d’importance. Je vous demanderais pour cela de lui accorder de l’intérêt.

Mesdames, Messieurs,

Notre quête de développement durable est parsemée d’embûches de toutes sortes. Nous devons déjouer par exemple les pièges qui nous sont tendus par la criminalité transnationale organisée. La souveraineté de nos pays est parfois violée par des acteurs non-étatiques puissants qui se consacrent au trafic illicite des stupéfiants et qui utilisent nos territoires comme points de transit.

Face à cette menace, nous devons renforcer notre coopération dans le but de faire échec à ces réseaux de malfaiteurs qui trop souvent parviennent à ouvrir des brèches dans nos dispositifs de sécurité, à mettre en péril des pans entiers de nos systèmes économiques et à provoquer des perturbations sociales et politiques.

Compte tenu de nos moyens limités, il serait indiqué que nous recevions dans cette lutte l’appui des Etats concernés par ce trafic, y compris les équipements et la mise en place de programmes de perfectionnement de nos agents.

Le trafic de la drogue étend aussi ses tentacules sur lesecteur financier. Nous devons assurer chaque jour une meilleure protection à notre système bancaire en vue de combattre le blanchiment d’argent et la corruption. Au cours de ce Sommet, nous aurons l’occasion d’affiner notre analyse sur ces fléaux et de proposer de nouveaux instruments de lutte.

Mesdames, Messieurs les Chefs de Délégation,
Distingués invités,

La création de la CARICOM, le 4 juillet 1973, fut une grande victoire pour les pays de la Caraïbe qui ont pu envoyer un message d’unité et de coopération solidaire au reste du monde. Désormais, il faudra compter avec ce bloc sous-régional qui cherche à faire des relations économiques et commerciales une force positive au développement durable de nos pays. La République d’Haïti n’est pas restée en dehors de ce mouvement d’intégration de la région. Dans une conjoncture favorable, elle a pu obtenir son admission définitive à la Communauté en l’année 2002.

Aujourd’hui, la République d’Haïti assure la présidence tournante de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement qui est l’organe suprême de la Communauté et représente, en cette qualité, l’Institution sur la scène internationale, comme par exemple dans le quartet de la Communauté des Etats de l’Amérique Latine et de la Caraïbe (CELAC).

C’est dans ce contexte, que je profite de cet espace pour faire un plaidoyer en faveur de mon pays qui, pour les observateurs éclairés, n’a pas su profiter pleinement de son adhésion à la Communauté.

Aujourd’hui encore, je voudrais vous dire qu’Haïti doit être perçu et traité comme une opportunité. Malgré ses difficultés, il représente une occasion favorable pour la région, une opportunité pour chaque pays de la CARICOM.

Nous représentons un marché de près de dix millions d’habitants, des atouts naturels insoupçonnables et un riche patrimoine culturel qui peuvent fournir une sérieuse contribution à la santé de nos économies. Tout compte fait, une économie haïtienne qui fonctionne sert mieux les intérêts de la CARICOM qui élargit ainsi son marché et ses possibilités d’être plus compétitive.

Notre économie a besoin d’être soutenue par des investissements productifs pour être viable. Des avancées appréciables sont en train d’être effectués dans cette direction. Je voudrais nommer la toute récente compagnie haïtiano-jamaïcaine, Haitian Broilers, spécialisée dans la production d’aliments pour volailles, qui a osé croire dans le renouveau du pays. Elle a réalisé un investissement de 10 millions de dollars qui a généré 80 emplois directs et plus de 3000 emplois indirects dans une filière aussi importante que l’élevage de poulets. Ce bel exemple mérite d’être salué et suivi.

Mesdames, Messieurs,

L’adhésion d’Haïti à la CARICOM est un fait positif et nous prenons toutes les dispositions pour qu’Haïti joue pleinement et entièrement son rôle dans l’organisation.

Dans le domaine commercial, Haïti est en passe d’engager de nouvelles négociations sur sa liste de concessions tarifaires à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). L’importance stratégique de cette démarche m’amène à solliciter une nouvelle fois votre appui.

J’ai déjà passé les instructions nécessaires pour donner un coup d’accélérateur au processus visant l’harmonisation des lois nationales aux normes communautaires. Dans les mois à venir, toutes les dispositions seront prises pour mettre le pays en règle avec le régime du commerce des biens et services.

Ainsi, la loi sur l’importation et l’exportation de biens d’origine communautaire en exemption de tous droits et restrictions quantitatives sera bientôt soumise au Parlement. Il en est de même de la loi concernant le Tarif national basé sur le Tarif extérieur commun et le Système harmonisé 2007 ainsi que celle sur le Certificat d’origine et les sanctions contre la documentation frauduleuse.

Par ailleurs, je voudrais attirer votre attention sur le fait que certains de nos partenaires commerciaux extracommunautaires adoptent de nouvelles législations qui, tout en voulant protéger la santé de leur population,réduisent l’accès de nos producteurs à leurs marchés.Dans un très proche avenir, nos produits devront fournir toutes les informations sur leur composition et leur origine pour avoir accès à certains marchés. C’est en ce sens que la République d’Haïti souhaite proposer à l’examen de notre Conférence un projet sur la traçabilité des produits agricoles et non agricoles devant permettre à terme à nos producteurs de se conformer aux réglementations internationales. Il proposera également un autre projet sur la création d’une marine marchande caribéenne.

La Communauté recèle de potentialités qui peuvent encore être exploitées. Avec ses dix millions d’habitants, la République d’Haïti peut être un bon pourvoyeur de produits agro-alimentaires, notamment des fruits et légumes, et de produits artisanaux. Elle peut représenter également un bon débouché pour les produits originaires de la région.

Un climat propice aux investissements a été créé par le Gouvernement. L’industrie touristique, en plein essor dans la région, peut-être aussi développée dans mon pays. En cela, nous pourrons aussi procéder à un échange d’expérience car c’est l’un des secteurs porteurs sur lesquels mon Gouvernement compte s’appuyer pour réaliser ses objectifs de croissance économique et de création d’emplois décents.

Dans le cadre de la libre circulation des personnes qualifiées, je salue les progrès réalisés en faveur des détenteurs de passeports officiel et diplomatique. Je souhaite que ces dispositions s’étendent aux entrepreneurs et aux socio-professionnels en attendant de pouvoir le généraliser aux autres catégories de travailleurs de la Communauté.

La République d’Haïti entend apporter sa contribution à l’atteinte des objectifs de la Communauté tels que l’amélioration de la production, de la productivité et de la compétitivité au niveau international. Ces objectifs sont réalisables dans le cadre du marché intérieur pleinement intégré et libéralisé que nous avons constitué.

Le travail ne fait que commencer. Le pays a un champ immense à défricher dans tous les secteurs de la coopération fonctionnelle de la Communauté pour se mettre au même palier que ses partenaires.

Je voudrais conclure par la question de la Sécurité régionale et hémisphérique. Je suis convaincu que lesinitiatives visant à contrecarrer le phénomène de l’insécurité n’apporteront pas de fruit sans une implication de tous les acteurs et un renforcement des capacités des Etats Membres. La CARICOM Implementation Agency for Crime and Security(IMPACS) est, à mon avis, le cadre idéal pour la coordination de nos efforts. Je souhaite tout particulièrement le renforcement de la coopération entre cette Agence et la République d’Haïti.

Mon objectif durant les prochains mois est d’assurer, avec la grandeur et le prestige requis, le leadership du processus d'intégration dans l’optique de laisser comme héritage une Communauté caribéenne renforcée, unie et solidaire, et encore plus dynamique.

Mesdames, Messieurs les Chefs de délégation,

Nous habitons dans une région paradisiaque, dotée d’une nature exubérante qui inspire les poètes. Dans son recueil de poème intitulé « Caraïbe », René Philoctète, grand poète haïtien ne sait « jusqu’où porter la voix dans cette fête des vagues, l’arrogance de la chlorophylle, le siège des étoiles, dans ce culte à perpétuité du soleil, le va-et-vient des ailes ». Il croit que notre temps est arrivé car c’est l’ « Age Caraïbe ! Age d’hommes ! Age nouveau ! Age du bout des temps ! » A nous de matérialiser ce rêve pour que, à l’instar de la nature qui nous environne, la vie soit belle pour toutes nos populations. »


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HL/ HaïtiLibre

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